Le Changement~

94 13 104
                                    

Son poing s'abattit sur la joue du nordique vêtu de simples vêtements de villageois. Elle aussi était habillée de la même sorte. En effet, elle avait loué une chambre à la Jument Pavoisée pour quelques jours et y avait laissé, là-bas, son armure et son arme. Dans ce combat, la jeune femme était assez désavantagée dans cette robe en coton qui l'empêchait de bouger correctement ses membres. Cependant, malgré son manque de pratique dû à ces années d'inactivité, elle était bien plus douée que son adversaire.

Les villageois s'étaient assemblés autour d'eux et pariaient sur la victoire de l'un ou de l'autre. Certains, chopes à la main, criaient des conseils où des encouragements pour celui sur lequel ils avaient misé.

- C'est tout ce que vous savez faire. Sourit le nordique en bloquant le poing de Viktoria et en enchainant avec un coup de coude qu'il envoya dans le menton de cette dernière.

Celle-ci recula et cracha un filet de sang sur le sol. Ses lèvres s'élargirent en un sourire tandis qu'elle passa sa manche sur sa lèvre inférieur.

- Allons, Hans ! Nous savons tout les deux que tu ne tiens plus debout.

Elle se vengea en lui assainissant un coup de poing au milieu de son faciès. Hans rassembla ses mains sur son visage et tomba à genou.

- C'est bon... Vous avez encore gagnez.

Elle eu un petit rire et la foule l'acclamèrent dans un déluge d'applaudissements. Puis, elle tendit sa main vers son ancien adversaire. Celui ci l'empoigna sans la moindre hésitation et elle l'aida à se relever. Après tout ce vacarme, tous retournèrent à leurs occupations.

Cela faisait maintenant plus d'une semaine que Viktoria était arrivée à Blancherive. Et de ce fait, cela faisait aussi une semaine que, tout les soirs, elle battait sans cesse ce cher Hans. Sa discussion avec le jarl et le thane, l'avait plongée dans une crise intérieur. D'un côté, elle voulait reprendre l'aventure et parcourir la vaste contrée tout en y éliminant la vermine qui ruinait la vie paisible de ses habitants. Seulement, de l'autre côté, toujours raccrochée à sa volonté égoïste, elle ne voulait pas venir en aide ce monde. De plus, elle ne savait pas par où commencé: rechercher de quelconques informations ou bien chercher l'inconnue à laquelle on avait donnée son bazar.

L'enfant de dragon noyait alors ses interrogations dans les gouttes d'hydromel. Elle espérait qu'un déclic se produirait si elle faisait ce qu'elle avait toujours aimé faire de son vivant: gagner une bagarre entre ivrognes dans la bonne vielle taverne du coin.

- Je reste quand même sur mes positions. Dit Hans tout en sortant Viktoria dans sa contemplation du liquide qui remplissait sa chope. Le vin des frères Surilie est bien meilleurs que l'hydromel Roncenoir.

Ysolda, qui reprenait sa place derrière le comptoir, après avoir nettoyé les traces de la bagarre, souffla de lassitude.

- Allons Hans ! Tu ne va pas remettre ça sur le tapis ?

- Elle a raison. Lança Viktoria avec un air de défi tout en jouant avec une de ses longues mèches rousses. Tu as déjà perdu sur ce terrain. Tu ne veut pas perdre une seconde fois dans la même soirée tout de même. D'ailleurs, il me semble que tu saignes.

Ce dernier vérifia, si c'était bien le cas, en passant sa main sous son nez pour y recueillir les quelques gouttes qui vinrent glisser sur son bras nu. Il se leva ensuite de son tabouret tout en criant:

- Ce n'est absolument rien ! Et puis si vous voulez vraiment vous battre je vous attend.

L'intéressée se leva elle aussi en ricanant.

- Tu sais que tu me plait toi.

Elle s'avança et s'apprêta à donner le premier coup quand, elle fut arrêtée par un coup de balais qui sépara les deux ivrognes. Tout deux se tournèrent, surpris, vers la personne tenant l'autre bout du manche. C'était la tenancière qui, fatiguée par ces bagarres qui avaient lieu tout les soirs, en eu marre.

Le Réveil Du HérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant