Promise me

Chapitre 8: Ashley + Noah

-Noah, Ashley est arrivée! m'informe ma mère depuis le rez de chaussée.

   À l'heure actuelle, j'aurais préféré être n'importe où dans le monde à l'exception de cette maison. Pourquoi fallait-il que Madame Laurent nous impose un travail collectif? C'est vrai ça. Elle aurait très bien pu nous donner un travail à rendre individuellement, mais non. Bien sûr que mademoiselle Williams devait absolument se retrouver en binôme avec moi!

   Je descends les escaliers et retrouve ma camarade. Ses cheveux châtains ramenés en queue de cheval lui donnent un air déterminé. Il n'en deumeure pas moins de sa chemise à rayures ainsi que de sa jupe en jean. Je remarque qu'elle ne porte ni bijoux, ni rouge à lèvres. Son style vestimentaire est plutôt simple comparé à celui de Kelly. Je la salue d'un sourire légèrement forcé. Elle fait de même. Nous ne tardons pas à monter à l'étage en direction de ma chambre.

Heureusement que nous n'avons que deux matières en communs, elle et moi. La littérature et les mathématiques. J'imagine que Mademoiselle doit être très régulière dans son travail, ce qui est loin d'être mon cas. En parlant de travail, j'aurais très bien pu laisser ma camarade faire le boulot toute seule si seulement cette idiote ne m'avait pas menacé de rendre la copie sans mon nom. De plus, je ne peux me permettre d'obtenir davantage de mauvais résultats qui risqueraient de me faire perdre ma place dans l'équipe de football ainsi que mon titre de capitaine.

Au moment où celle-ci passe sous l'encadrement de la porte de ma chambre, je remarque qu'elle porte le regard sur mes trophées parfaitement alignés, disposés sur mon étagère.

-Waouh, lâche-t-elle. J'ignorais que Noah Turner possédait autant de trophées. C'est assez impressionnant venant de toi.

    Je souris fièrement. Il faut qu'elle comprenne qu'elle n'a pas à faire face à n'importe qui. Après tout, ce n'est pas pour rien que l'on m'a nommé capitaine de l'équipe de football. C'est à moi seul de lui faire comprendre que personne ne me dépasse. Je suis un des meilleurs sportifs du lycée.

-Cela s'appelle le talent ma chère.

-Tu ne changeras jamais, soupire-t-elle.

   Nous nous installons confortablement sur mon bureau dont je me sers rarement puisque je ne fais quasiment jamais mes devoirs. Je l'invite à s'asseoir à côté de moi. Elle sort rapidement ses affaires de son sac besace en cuir couleur crème. Rien qu'en la regardant, je sais déjà qu'elle fait partie de ce type d'élèves studieux qui travaillent à fond pour un avenir dont ils ne sont même pas sûr. Nous attaquons notre devoir en commençant à débattre sur ce qu'est réellement le désir. C'est dans ce genre de moments que je me rends compte que la philosophie n'est pas faite pour moi. Elle me lit son travail. Même si je ne comprends pas tout ce qu'elle a rédigé, je dois dire que c'est plutôt pas mal. Elle a bien structuré son devoir. Ses idées sont aussi bien développées.

-En conclusion, il faut que faire la différence entre ce que nous voulons et ce dont nous avons réellement besoin. Par exemple, on rêve tous ou du moins la plupart d'entre nous d'être cette personne parfaite. Populaire, aimé de tous, belle, intelligente, sportive et qui réussit dans tous les domaines.

- Enfaite, une personne comme moi.

Elle me jette un regard pathétique et souffle, d'une mine exaspérée par mes remarques qu'elle doit sans douter trouver lassantes. Je ris un bon coup avant qu'Ashley ne poursuive dans ses explications:

-Sauf que la perfection est impossible à atteindre. Souvent ce sont nos désirs qui nous détruisent. À force d'espérer, d'attendre des autres et de vouloir que des événements improbables se produisent, on finit par en perdre l'esprit et s'autodétruire.