Chapitre 48

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Denis se gara près de son appartement et se tourna vers moi. Il jeta un regard à l'extérieur avant se poser ses yeux sur moi. Avec un soupir il avança sa main vers mon visage, caressa ma joue du bout de ses doigts qui glissèrent jusqu'à l'arrière de ma nuque. Il mit la capuche de mon sweat par dessus ma tête avant de sortir de la voiture, venant jusqu'à mon côté pour m'ouvrir la porte. Il attrapa mes affaires avant de s'intéresser de nouveau à moi. Il m'aida à sortir et me soutint jusqu'au hall de l'immeuble. On monta dans l'ascenseur et seul la musique d'attente de ce dernier brisait le silence qui régnait entre nous. C'était comme ça depuis l'aéroport. Aucun d'entre nous n'avait décroché un mot depuis qu'il m'avait retrouvé. Il devait sûrement se demander ce que je foutais là et je n'avais pas la force de lui dire. Mes yeux se fermaient d'eux-même et mes jambes menaçaient de me lâcher à chaque instant. Denis ouvrit la porte et m'invita à entrer d'un signe de main. L'appartement n'avait pratiquement pas changé, il y avait juste plus de désordre, une assiette seule trônait sur la table accompagnée par des couverts. Un pull était abandonné sur un des canapés, des livres étaient éparpillés un peu partout et une guitare était posée sur un pied dans un coin du salon. 

- Je suis désolé, Denis... Je...

- On en parlera quand tu seras reposé. Je t'emmène dans la chambre. 

Je jetai un coup d'oeil à ma montre qui était toujours réglée à l'heure coréenne. Là-bas c'était le petit matin, l'agence n'allait pas tarder à annoncer mon départ du groupe. Cela sera aux infos de 8 heures, les gens les regarderont dans le métro en allant au travail, à l'école. Je jetais un coup d'oeil à l'extérieur. Ici c'était l'après-midi, le soleil brillait dans le ciel californien et agressait mes yeux fatigués. Denis me prit la main, me sortant de mes pensées et me traîna jusqu'à la chambre. Il posa mon sac par terre et s'approcha des fenêtres, il ferma les volets, réduisant la luminosité dans la pièce. 

- Tu connais la maison, dors un peu ça te fera du bien. Je serais dans le salon si tu as besoin, je ne bouge pas aujourd'hui. 

Je me contentais d'hocher la tête. Honnêtement il aurait pu être en train de me dire qu'il tuait des chihuahuas, je ne m'en serais pas rendu compte. J'étais trop fatigué. Est-ce qu'on pouvait dire que j'avais fait une nuit blanche même si c'est l'après-midi ici ? Denis sembla remarquer que je partais en vrille car il me sourit en me pointant du doigt le lit. 

- Allez, dors. 

Il sortit de la pièce et ferma la porte. J'entendais ses pas dans la couloir et me concentrais sur eux. Je mis mon portable à chargé et mis mes écouteurs dans les oreilles, lançant la musique. M'asseyant sur le lit, j'enlevais mon haut et mon jean avant de m'étaler sur le matelas. Inconsciemment, mon visage plongea dans les oreillers et je respirais l'odeur de Denis. Elle m'aidait à me détendre. La musique tournait dans mes oreilles et mélangé au parfum de Denis, je la laissais me relaxer pour m'endormir, laminé. 

Quand je me réveillais, mon portable était posé sur une table de chevet près du lit et mes écouteurs n'étaient plus dans mes oreilles. Le drap me recouvrait le corps et mes vêtements avaient disparu. Je mis un temps à me souvenir d'où j'étais avant de reconnaître la veste de Denis par terre. Je m'étirais dans le lit, mes os craquant les uns après les autres. Je pris mon portable, j'avais dormir près de dix heures. Je lançais internet et regardais les actualités. 

"MATT QUITTE 7TH SENSE."

"7TH SENSE PERD UN MEMBRE."

"MATT AN ROMPT SON CONTRAT AVEC LA LOEN AGENCY." 

Les articles parlaient de tensions entre l'agence et moi, comme quoi je trouvais le contrat n'était pas à mon avantage. Mon profil n'était plus présent sur le site de l'agence, et même le groupe avait une nouvelle photo de profil. Pendant le vol, j'avais échangé avec Jackie Chan par mail. Il m'avait proposé de m'envoyer la photo qui avait été révélé par la presse où  j'embrassais Denis pour que je puisse la poster sur mon Instagram. J'avais refusé, Denis ne voudrait sûrement pas être lié à ça. Cependant comment faire croire que j'étais parti du groupe parce que j'étais homosexuel. Je n'avais plus d'agence pour faire des communiqués. La seule chose qui me restait pour m'exprimer était Twitter et Instagram. Jackie Chan m'avait aidé à peaufiner mon discours de révélation et il dépassait de loin les 140 de Twitter. Mais je me voyais mal mettre une photo au hasard pour publier mon message. Un souris se plaça sur mes lèvres et je cherchais vite une photo du drapeau LGBT et mit en légende mon message que j'avais mainte et mainte fois remanié. 

Le petit garçon de Camden (w/ Denis Stoff d'Asking Alexandria) [BoyxBoy]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant