Le petit garçon de Camden (w/ Denis Stoff d'Asking Alexandria) [BoyxBoy]

Chapitre 13

Je regardais mon frère aîné de dix-sept ans me fixer de ses yeux verts. Vous vous dites sûrement que quinze ans, c'est énorme. C'est aussi ce qu'ont pensé les journalistes à ma naissance. Mes parents ont eu ma soeur aînée à leur vingt ans, mon frère deux ans plus tard puis nous deux, mon jumeau et moi quand ils approchaient la quarantaine.

- Qu'est-ce que tu fais là ?

- Je suis venue prendre tes nouvelles de mon petit frère, répondit-il comme si c'était la chose la plus naturelle du monde.

- Sept ans après ? C'est admirable de ta part, sifflais-je.

Tout mon être me murmurait de le frapper dans sa face d'enfant de riche parfait. Je m'apprêtais à sortir de la pièce mais il se précipita vers la porte, pour la refermer. Je lui adressais un regard noir et il me fit signe de m'asseoir.

- Alors, qu'est-ce qu'il y a ?

- Je dois bien t'avouer, ce sont les parents qui m'ont demandé de venir.

- Pourquoi ? répliquais-je sèchement.

- Ils nous ont appris que tu ne voulais pas reprendre l'entreprise. Je suis là pour te raisonner.

- Toi ? Me raisonner ?

- Oui, c'est ton devoir, ton héritage. Tu ne peux pas le renier.

Mes muscles se tendaient et mes doigts s'enfonçant, brisant mes ongles contre le bois de la table.

- Mon devoir ? Et toi c'est quoi ton devoir ? Tu peux me le dire ?

Je repoussais ma chaise en me levant et faisais exploser la haine que j'avais en moi depuis toutes ces années.

- C'était ton devoir en tant qu'aîné ! Mais tu t'es dégonflé et tu as signé ce putain de contrat ! Tu t'en souviens de ce contrat ?

- Matt...

- Est-ce que tu te souviens de ce putain de contrat ? hurlais-je.

- Oui, souffla-t-il.

- Alors qu'est-ce qu'il disait ?

Je posais mes mains sur la table, face à lui, des éclairs dans les yeux. Il était la raison de ma venue au monde et je le détestais pour cela. Je ne suis pas né parce que mes parents voulaient encore chouchouter un gamin.

- Il disait que je reprenais pas l'entreprise et qu'ainsi je n'héritais pas de la part qui était accordé à celui qui le faisait.

- Je suis né à cause de ta connerie, persiflais-je.

- Notre soeur a signé le même contrat avant moi, essaya-t-il de se justifier.

- Elle n'aurait pas réellement prit la place de directeur. Les parents l'auraient marié pour renforcer des liens économiques. Et jamais ils ne voudront quelqu'un ne portant pas notre nom sur leur trône. Tu n'es qu'un lâche.

- Je ne pouvais pas le faire, je ne voulais pas passer ma vie derrière un bureau.

- Mais moi je le veux peut-être ? Tu voulais faire du journalisme et tu es devenu journaliste politique. Je veux faire de la musique alors pourquoi je n'ai pas le droit de faire ce que je veux moi aussi ?

- Tu ne le peux pas, c'est comme ça. Je suis désolé...

- Tu es désolé ? Je n'en veux pas de tes foutus excuses ! Je veux que tu assumes ! Tout ça c'est de ta faute ! Ce n'est pas à nous de prendre ta place ! Tu es celui qui doit diriger l'entreprise.

- J'ai signé un contrat, Matt.

- Moi aussi j'ai signé un contrat ! Un contrat stipulant que je n'ai plus rien à voir avec cette famille !