Le petit garçon de Camden (w/ Denis Stoff d'Asking Alexandria) [BoyxBoy]

Chapitre 24

J'allais dans les rues de Camden en tenant dans mes mains un petit manteau en cuir usé jusqu'à la corde. Je savais très bien où aller mais je prenais le temps de flâner dans les rues. Avec le groupe on avait visité un nombre incalculable de fois les pays d'Asie et les États-Unis mais nos emploi du temps étaient tellement compressé que nous ne pouvions pas prendre le temps visiter les villes.
Je passais devant le bar d'Amy Winehouse et devant le magasin steampunk avant de m'arrêter devant un petit magasin de vêtements. Il me semblait que l'enseigne avait été refaite depuis la dernière fois où j'étais venu. Je rentrais à l'intérieur et cherchais à propriétaire du magasin.

- Vous cherchez quelque chose ?

- Quelqu'un.

Je me tournais pour tombais sur une fille au milieu de la vingtaine, une teinture de cheveux se divisant au milieu de son crâne en deux couleurs rouge et noir. Des piercing en titane ornait son oreille gauche alors qu'une longue boucle d'oreille noire composé de minuscule crucifix pendait à son oreille droite. Elle me regardait avec curiosité et je le décidais à éclairer sa lanterne :

- Je cherche la personne à qui appartient ce magasin.

- Elle n'est plus là. Elle a pris sa retraite il y a deux ans.

Je baissais la tête, déçu et serrais dans mon poing le petit manteau.

- Elle habite à l'étage, c'est ma grand-mère,  je peux vous y emmener si vous voulez.

Je la remerciais et elle me mena dans l'arrière boutique. On monta des escaliers raides et presque délabrés. Elle frappa à une porte avant de rentrer, prudente.

- Mamie ? Tu as de la visite.

-Oses m'appeler mamie encore une fois et je te jure que ça va barder ! entendis-je une voix forte hurler.

Je rias sous cape et je vis la fille en faire de même. On entra dans le petit appartement qui semblait être reste coincé dans les années 80. Des affiches des différents groupes phares et underground de l'époque trônait sur les murs jaunis par la fumée de cigarette. Une télé était allumée sur une chaîne musicale passant du rock entrecoupé de pubs. La vieille dame était assise sur une chaise, lisant l'autobiographie du guitariste des Clash.

- Tu n'as pas changé, m'approchais-je.

La vieille aux cheveux roux qui avait subis un trop plein de teinture fait-maison me regarda sans me reconnaître. Je lui montrais le manteau que je tenais dans la main.

- Tu m'aurais plus facilement reconnu si je le portais mais je pense qu'il est trop petit maintenant.

Elle prit le manteau dans ses mains et ses doigts fatigués se ravivèrent en touchant le cuir usé, passant sur les coutures.

- C'est toi Matt ?

Je lui souris et elle tendit les bras vers moi. Mes pieds s'animèrent d'eux-mêmes et je refermais mes bras derrière son dos.

- Mon petit garçon, fit-elle émue.

- Attends c'est toi le petit garcon de Camden ? intervint la jeune fille qui était restée silencieuse jusqu'alors.

Je me tournais vers elle. Elle semblait heureuse mais jalouse.

- Je croyais que ce gamin était tout seul alors je lui passais des vêtements pour l'habiller.

- Tu parles ! m'exclamais-je. C'est surtout que j'étais tellement mignon que tout le monde rentrait dans ton magasin.

- Tu as faim ? me demanda-t-elle et je la revoyais tel qu'elle était quand j'étais petit et que je venais traîner et chanter devant son magasin.

Je lui répondis que oui et elle de leva pour aller chercher des gâteaux dans les placards de sa cuisine.

- C'était donc lui le gamin dont tu nous parlais tout le temps, recommença la jeune fille.

- Il venait tout le temps traînait dans le quartier, il fallait bien que quelqu'un s'occupe de lui.

- Mamie nous parlait tout le temps de toi et quand elle ne te voyait pas, elle s'inquiétait comme une folle.

- Puis un jour on ne l'a plus revu.

- Je m'en souviens ! On aurait dit que t'allais faire une crise cardiaque.

Je rougis légèrement en baissant la tête. C'est vrai que personne n'avait su où j'étais parti et pendant un moment, je me sentais coupable.

- Tu étais partis où ? me demanda la jeune fille.

- Marie ! Il ne veut peut-être pas en parler ! s'offusqua Adrienne, près des placards.

- Non, non, c'est bon. Je suis parti parce que mes parents me trouvaient trop bruyant. Je suis allé chez ma soeur, au Japon.

-Tes parents sont millionnaires ou quoi ? s'écria Marie.

Je hochais la tête même si je savais qu'elle n'allait pas me croire et continuais mon histoire :

- Au Japon, j'ai continué à chanter dans la rue et je me suis fait remarqué.

- C'est vrai ? s'émerveilla la vieille femme en s'asseyant près de moi.

- Je vous fais la version courte : je me suis retrouvé dans un groupe de pop mais j'ai du arrêter il y a quelques temps.

- Pourquoi ? 

- Il y a eu des scandales et si je restais, je faisais couler le groupe.

Marie sembla vouloir approfondir le sujet mais Adrienne lui envoya un regard noir en lui rappelant qu'elle avait un magasin dont elle devait s'occuper. Marie me salua et reparti, penaude.

- Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?

- Jusqu'à hier je n'en avais aucune idée. Mais je pense avoir trouver. J'avais envie de retourner aux sources, de retourner chanter dans la rue. Mais c'est pas ça qui va m'aider à vivre donc je pense que je vais essayer de me faire embaucher en tant que serveur. Je vais aller voir quelques restaurants cet après-midi.

- Dis leur que tu viens de ma part. Tu trouveras plus facilement.

Je passais mes bras autour de son cou et me collais à elle comme je enfant de trois ans. Elle me frotta doucement le dos et elle me fit descendre dans l'arrière boutique pour que l'on choisise de nouveaux vêtements pour moi.
Marie nous aida à trouver ce que l'on cherchait à travers le bazars qui était la marque de fabrique même de cette boutique.

- Et un nouveau manteau en cuir pour toi !

Je l'enfilais et Adrienne s'arma d'aiguilles et d'épingles pour l'ajuster.

- Tu viendras le chercher demain matin, d'accord ?

- Mais tu n'es pas obligée, tu sais....

- Chut ! J'ai le droit d'offrir un manteau au petit garcon qui m'a enrichi, non ?

- C'est sûr que vu comme ça, souris-je. Il faut que j'y aille, je reviens demain.

Je me penchais et embrassais sa joue comme je le faisais quand j'étais petit et fis un signe de main à Marie qui me le rendit alors qu'elle s'occupait d'un client.
Mon portable vibra de nouveau dans ma poche et je le sortis pour voir apparaître le nom de Denis.

"Denis : Dis moi où tu es.
Matt : Je t'en supplie arrête.
Denis : Non."

Il m'avait répondu aussitôt et je soupirais en me grattant la nuque. Il n'allait pas me lâcher mais j'avais de plus en plus de mal à lui résister.

"Matt : Tu me promets de ne pas le dire aux garçons ?
Denis : Sur la tombe de Kurt Cobain, je te le promets.
Matt : Je suis à Londres."