Chapitre 15 - Riptide

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{ La chanson est en média les amis 👽 Petit rappel, Alex venait de demander à Jane Si il valait mieux qu'ils se quittent après le road trip..}

PDV, Alex

- Le plus grand risque dans la vie, c'est de ne pas en prendre.

Elle avait dit cette dernière phrase l'index en l'air, un sourire satisfait aux lèvres, comme si elle attendait depuis longtemps le bon moment pour placer sa disquette. Elle regarde les flammes qui s'envolent toujours plus loin dans le ciel foncé constellé d'étoiles, un morceau de pizza à la main. Son tee shirt Nirvana beaucoup trop large laisse entrevoir ses épaules bronzées sur lesquelles tombent en cascade ses cheveux ondulés par l'humidité ambiante. L'odeur qui flotte dans l'air est un mélange de terre, de fleurs et de feu, une odeur chaude et enveloppante.
Et si je me trompais ?

- Jane ?

Une minute se passe sans qu'elle ne dise rien. Je prends cela comme une invitation à la conversation, même si je ne suis pas certain que c'en soit une.

- Je me trompe. Sur toute la ligne. J'ai honte, je finis par lâcher.

- Quoi ?

- Putain, je me déçois. Je me déçois d'avoir peur. Je me déçois de ne pas vouloir vivre ma vie comme il le faudrait. Je me déçois de te décevoir. Je me déçois de ne pas assumer que je suis fou de toi et que peu importe l'endroit où je serai, je t'aimerai.

- Je parie que là, tu comptes nous caser du John Green, prédit-elle.

- Exact.

J'ouvre le livre et en tourne les pages très vite, jusqu'à trouver le passage parfait.
Je prends une inspiration avant de me lancer.

- Je suis amoureux de toi, je commence, très sérieux. Même si je sais que l'amour n'est qu'un cri dans le vide, que l'oubli est inévitable, que nous sommes tous condamnés, qu'un jour viendra où tout ce que nous avons fait retournera à la poussière, je sais aussi que le soleil avalera la seule Terre que nous n'aurons jamais et je suis amoureux de toi.

Le bois crépite devant nous et la chaleur me brûle les joues. Jane avale son morceau de pizza, le regard dans le vide.

- Moi aussi, finit-elle par chuchoter.

- Ah, et j'oubliais. Je pense que tu mérites mieux qu'une phrase tirée d'un livre pour adolescents - aussi bon soit-il. Simplement, je ne trouve pas de mots assez forts pour décrire la tempête d'émotions qui me ravage à chaque fois que tu poses les yeux sur la personne que je suis. A chaque fois.

Son regard perçant s'approche de moi, légèrement au début, puis plus rapidement. Ses mains squelettiques entourent doucement mon cou alors que la chaleur brûlante du feu de camp est la seule chose qui nous connecte encore à la réalité. Le reste n'est plus que flottement. Ses douces lèvres cherchent inlassablement la présence des miennes et elles finissent par se rencontrer. La flamme qui brûle en moi consume et ravage tout sur son passage. Jane dégage une odeur délicate de patchouli et de cannelle. Je dirai même que sa peau en est imprégnée.
Mon Dieu, faites que tout cela soit réel.

- Waouh, souffle-t-elle sans me quitter du regard.

- Rien - pas même un cappuccino fumant - ne pourra égaler la sensation que j'ai ressentie lorsque tes lèvres se sont posées sur les miennes.

- Je suis flattée d'être comparée à un café crème, ironise-t-elle.

Sa main se pose sur la mienne. Tout cela est donc réel.

Elle se détache tout doucement de moi et se lève pour aller jusqu'à la voiture. C'est fini. La pression est retombée. Le monde tourne encore alors que notre infinité à nous s'était tout simplement mise sur pause, quelques instants. Le feu s'éteint petit à petit, laissant place à des braises orangées. C'est fini.

- Jane ?, je souffle.

- Mmh?

- Que fais-tu ?

- Tu ne peux donc pas te passer de moi ?

Non.

- Si, mais je m'inquietais.

Le bruit de ses pas se rapproche de moi et elle se rassied en tailleur à mes côtés, un cahier en chêne à la main.

- Qu'est ce que c'est ?, je m'interroge.

- A ton avis ? Un cahier.

Je la vois lever les yeux au ciel dans la lueur des dernières flammes étouffées de notre feu de camp qui se meurt doucement. Elle l'ouvre, un feutre coincé entre les doigts. Des cartes routières, des citations, des croquis et des textes se bousculent sur les pages jaunies par le temps.

- Il y a là-dedans toute une vie de voyages, très cher, déclare-t-elle fièrement.

- C'est stupéfiant.

- Pas tant que ça, quand on y pense. C'est un genre de road-book. J'y ai écrit toutes mes impressions, mes phrases et mes chansons de voyage depuis que je sais tenir un feutre.

- Et aujourd'hui ?

- Aujourd'hui...? Je pensais à une citation en particulier.

- Quel genre de citation ?

- Genre l'ambiance du moment.

- Je vois.

Elle débouche son feutre et cale son cahier contre son ventre. Le feu est éteint, désormais, et la chaleur est tombée, tout comme le soleil, a présent bien caché derrière les collines, laissant place au spectacle des étoiles qui constellent le ciel noir d'encre. Il y a comme un parfum de liberté qui flotte dans l'air. Je me penche pour attraper la guitare et je gratte quelques accords.

- Lady, running down to the riptide...

- Continue, murmure Jane de sa voix rauque.

- Taken away to the dark side, I wanna be your left hand men.

Les accords de guitare se mêlent au bruit du feutre sur le papier et ensemble, ils créent une douce mélodie.

- I love you, when you're signing that song, continue Jane timidement.

- ... And I got a lump in my throat 'cause you gonna sing the words wrong, je complète. Sérieusement, tu connais Riptide ?

- Je pourrais te poser la même question. Sans blague, j'adore cette chanson. Chantes-en une autre !, ordonne-t-elle.

- J'aurai bien voulu, mais c'est la seule que je connais.

Elle éclate de rire.

- La prochaine fois, je prendrai un musicien comme copilote.

- Je peux voir ton dessin ?

- C'est du lettering, m'informe-t-elle. L'art de bien écrire. En bref, c'est une calligraphie 2.0.

Je m'empare du petit cahier et je lis la citation, mise en valeur par sa belle écriture ronde." I've been everywhere with you." L'ambiance du moment... Je pose le carnet, et, à l'infant où il touche la terre, les lèvres de Jane sont à nouveau posée sur les miennes. Et si ce n'était pas fini ?

Nous reprenons notre souffle et Jane en profite pour me regarder dans les yeux.

- "Je suis tombée amoureuse de lui comme on s'endort, murmure-t-elle. D'abord tout doucement, et puis d'un coup.

- John Green ?

- John Green.

Ce n'est pas fini. Ça ne fait que commencer.

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Helloo ❤️ Je m'excuse pour mon retard, c'est honteux de vous avoir fait attendre comme ça 😪 J'ai eu beaucoup de choses à faire en cette rentrée alors je n'ai pas eu beaucoup de temps à consacrer à Jane et Alex... Pour me faire pardonner, je vous promets une immense révélation dans le prochain chapitre !! Encore Merci pour les 1,5 K ! ❤️ Je vous aime ❤️

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