Chapitre 7 : La rose des vents

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La fumée qui avait envahit la pièce se dissipa. Derrière H se tenait sept gardes, toutes lames dehors. La plupart avait d'horribles cicatrices boursouflées sur le visage et montraient les dents comme des animaux enragés. Leurs petits yeux sombres étaient cernés et s'enfonçaient profondément dans leurs orbites. Ils étaient menaçants et prenaient plaisir à voir la terreur qu'ils causaient à Elizabeth. La jeune femme tremblait et sa respiration devint saccadée. Elle avait l'impression que le sol se dérobait sous ses pieds.

  Kaylin tira les deux sabres qui pendaient à sa ceinture tout en se plaçant devant elle pour la protéger. Elizabeth pût voir que, sous sa chemise sale, les muscles de son dos se contractaient sous l'effet de la colère. Il était impatient de lancer la charge. Alphonse lui jeta un regard, tout en rangeant la carte à l'intérieur de sa veste émeraude. Puis il tira à son tour, une magnifique rapière sertie de pierres précieuses de son fourreau.

– N'abîmez pas la putain, les gars ! ordonna H.

  Ses hommes s'élancèrent vers eux, toutes lames devant. Alphonse fût le premier à être atteint par l'un des gardes. Celui-ci était extrêmement rapide, en effectuant des moulinets précis avec ses dagues. Le capitaine du Mary Jane esquiva les premiers coups avec difficulté puis recula d'un pas pour avoir l'occasion de riposter. Il envoya sa rapière en direction du cou de son ennemie mais le garde bloqua sa lame grâce à ses dagues. Un autre homme, plus large et imposant que le premier, courut droit sur lui et le poussa violemment au sol. Alphonse glissa sur plusieurs mètres. Un troisième soldat le visait avec son arbalète. Alphonse utilisa sa lame pour bloquer le carreau de fer dans un tintement métallique.

  Kaylin était lui aussi occupé avec trois des hommes de main de H. Ils l'encerclaient et envoyaient des coups dans tous les sens. Kaylin respirait bruyamment et semblait vite s'essouffler. Il était en difficulté, tout comme Alphonse.

  Le dernier homme de H avançait vers Elizabeth, d'un pas lent et menaçant. Elle reculait sans cesse jusqu'à s'adosser au mur du salon. L'ennemi avait gardé ses armes dans ses fourreaux, il était persuadé de ne pas en avoir besoin. Il lui saisit le cou et commença à serrer. Il leva son bras, la soulevant du sol. La jeune femme essaya de se dégager de son emprise en balançant des coups de pieds sur l'ennemi. Mais il ne lâchait pas prise. Et les gestes d'Elizabeth l'avait énervé. Il la plaqua au sol, toujours en la tenant par le cou. Elle se débattait comme une folle et envoyait des coups d'ongles sur le visage, déjà marqué, de son agresseur. Celui-ci hurla à la mort lorsqu'une profonde griffure lui barra l'œil gauche. Du sang commençait à lui inonder le visage.

  Il la lâcha enfin et recula en titubant. Il porta les mains à son œil ensanglanté. Elizabeth se releva rapidement et poussée par l'adrénaline qui courait dans ses veines, elle fonça sur son ennemi. Elle le poussa et il tomba sur le sol de marbre. En profitant de sa faiblesse, elle sortit une des dagues qui pendait à ses lanières de cuir et sans une seule hésitation, elle l'enfonça dans son autre œil. Il éclata comme un grain de raisin, avec un bruit répugnant. La lame se retira aisément et l'homme s'écroula lourdement. Le cœur de la jeune femme palpitait dans sa poitrine.

  Elle leva doucement les yeux sur la scène qui se déroulait devant elle. Elle ne comprenait plus rien à la scène qui se déroulait sous ses yeux Tout semblait ralentir, ses oreilles bourdonnaient à lui en donner mal au crâne, des points lumineux se mirent à danser dans son champ de vision. Alphonse fonçait sur l'homme à l'arbalète, après s'être débarrassé des deux autres. Kaylin venait d'en transpercer un et se retournait déjà sur les deux autres. De larges traces de sang tâchaient ses vêtements. Quant à H, il était assis sur son canapé, en sirotant un nouveau verre de vin. Lorsque son regard croisa celui d'Elizabeth, il se leva et en un pas, il se retrouva à côté d'elle. C'était impossible, pensa t-elle.

Dans les rouages du temps (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant