Un scandale à Belgravia

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Cela faisait maintenant un mois et demi que l'affaire avec Moriarty était terminée. J'aimerais pouvoir assurer que je l'avais complètement oublié mais ce serait mentir. L'évènement m'avait profondément choquée, tout comme me faire trahir par Jim. Je n'avais rien vu venir, j'étais décidément moins rusée que je ne me le figurais. Sherlock buvait un thé en feuilletant le journal, tandis que mon frère semblait absorbé par quoi qu'il se passe dans son ordinateur. Je baillai à m'en décrocher la mâchoire en les saluant à la cantonade. Ils me répondirent tous les deux avec un sourire, mais ne me posèrent aucune question, trop absorbés par leur occupation respective. Le bruit des pages tournées, et des touches enfoncées étaient les seuls sons dans la pièce; du moins jusqu'à ce que Sherlock demande à mon frère:

« Que tapes-tu ?

-Un blog, répondit-il distraitement.

-Sur quoi ? M'enquis-je, curieuse."

Sa psychologue lui avait conseillé de créer ce blog; selon elle il pourrait ainsi se confier à quelqu'un et tirer un trait sur tout ce qu'il avait vécu. Je n'étais pas convaincue par ce conseil mais étais ravie de voir que John le suivait.

"J'écris un blog sur nous.

-Tu veux dire sur moi, tu tapes beaucoup, intervint Sherlock sans modestie aucune."

John sembla vouloir répliquer quelque chose mais la sonnerie de la porte d'entrée retentit, coupant court à toute discussion. Nous nous dirigeâmes d'un seul homme vers le vestibule pour accueillir le client. Un homme d'une quarantaine d'années entra, il ne me fallut pas plus d'un coup d'œil pour deviner que le problème était d'ordre sentimental. Il se dandinait d'un pied sur l'autre, comme s'il sentait qu'il n'avait pas vraiment le droit de demander de l'aide à un détective privé; sans compter le fait qu'il tripotait son alliance étrangement. Sherlock devait également avoir tout percé à jour mais, pour la forme peut-être ou par mesure de précaution, il fit asseoir l'homme sur la fameuse chaise au centre de la pièce, réservée aux clients. Il nous considéra d'un air craintif et d'un sourire engageant, je lui indiquai de nous confier son affaire.

« Ma femme passe trop de temps au bureau."

La réponse de Sherlock ne tarda pas, et claqua aussi sèchement qu'un fouet:

"Barbant."

Je me passai une main sur le visage devant l'absence complète de tact de Sherlock. Doucement et avec délicatesse, je raccompagnai le pauvre homme à la porte. J'aurais voulu qu'on l'aide mais je savais Sherlock intransigeant sur certaines choses:

  « Enfin, tu avais une affaire proposée, tu aurais pu accepter non ? soupirai-je à l'adresse de Sherlock.

    -Tu appelles ça une affaire ? Il peut aller voir les petits détectives de quartier, pas moi. Même toi tu aurais pu résoudre ça. »

Je levai les yeux au ciel; ce qu'il pouvait être agaçant. Je serrai les dents et remarquai d'un ton plus froid que je ne le voulais:

"Tu sais Sherlock, ce n'est pas parce que tu passes une mauvaise journée que les autres doivent en faire les frais.

    - C'était une boutade, objecta-t-il sans la moindre ombre de remord dans sa voix.

    -Je préfèrerais que tu gardes tes boutades au fin fond de ton esprit dans ce cas."

La journée se passa dans une espèce de flegme. Nous étions tous les trois à l'appartement, mais personne ne parlait, une ambiance lourde et morose planait. Sherlock joua du violon pendant plusieurs heures et ce fut bien la seule chose qui illumina mon après-midi, je ne me lassais pas de le voir jouer.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 03, 2020 ⏰

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