Chapitre 12 The Great Game

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Cela faisait maintenant un mois que nous n'avions pas eu d'affaire depuis celle du Lotus noir. Les journées passaient les unes après les autres, monotones, et l'humeur de notre détective s'en faisait clairement ressentir. Il rôdait dans l'appartement, comme un lion en cage ; s'amusait à déduire où Madame Hudson, John ou moi nous étions rendus. John lui, n'était presque jamais à l'appartement. Il prenait son travail de médecin très au sérieux, et était assidu. Et il avait Sarah... Moi, je n'avais rien à faire. Je n'avais aucune envie de me trouver un job, et passais donc mes journées à me promener dans Londres, à visiter la ville, ou à surfer sur le net, à lire... Sherlock avait passablement le même problème. L'un comme l'autre notre quotidien était d'un ennui profond. C'est pour cette raison que lorsqu'on fit appel à Sherlock pour un meurtre en Biélorussie, il n'hésita pas une seule seconde et nous nous y rendîmes sur-le-champ. John ne souhaitant pas rater une seule journée de travail, nous y allâmes tous les deux. Sherlock était impatient, et émettait toutes sortes de spéculations sur l'enquête à venir. Quelle ne fut pas sa déception lorsqu'il aperçut son client. Un jeune homme d'une vingtaine d'années, futile et profondément idiot. Je ne peux pas nier que je le fus aussi, moi qui m'attendait à une grande affaire... En une seconde, son visage s'assombrit, et il écouta l'affaire, embourbé dans sa morosité habituelle.

    "J'étais avec ma copine, on est allés à un bar. Un coin sympa, je bavardais avec une serveuse. Ça a déplu à Karen alors, une fois rentrés à l'hôtel, on s'est pris la tête. Elle me prenait toujours la tête."

Sherlock me jeta un regard morne, et poussa un profond soupir d'ennui. Tout comme lui, je savais qu'il allait nous fournir une liste d'excuses bancales pour être acquitté...

"Elle disait que je étiez pas un vrai homme."

Cette erreur me hérissa les poils et je ne pus m'empêcher de le corriger:

    "Quoi ?Demanda-t-il avec brusquerie.

    -C'est ''étais'' et pas ''étiez'', répétai-je patiemment."

Il haussa les épaules d'un air profondément indifférent et reprit d'un ton bourru:

    "Bref, et je ne sais pas comment, il y a eu un couteau dans ma main. Mon père était boucher alors je sais manier les couteaux."

Était-il sérieux? Je retins un sourire, c'était le pire plaidoyer que j'avais entendu de toute ma vie. Ce type était clairement coupable et dérangé, lorsqu'il en parlait il tremblait comme une feuille. Malheureusement c'était davantage de l'excitation que de la peur...

    "Il nous a apprenait à dépecer.

    -Appris, remarqua Sherlock sur le même ton que moi plus tôt.

    -Quoi ? aboya-t-il de nouveau.

    -Vous a appris à dépecer."

L'homme prit une grande inspiration irritée et lâcha enfin:

    "Et je l'ai fis.

    -Je l'ai fait, objectai-je avec un sourire dans la voix."

Nous nous amusions de lui à ses dépens, mais c'était à la mesure de la déception qu'il avait été. C'en fut trop pour lui, il explosa et cria avec violence:

    "Fait ! Je l'ai poignardée ! Encore et encore ! Elle ne bougiez pas !"

Sherlock souffla d'exaspération et le meurtrier se corrigea de lui-même:

    "Elle ne bougeait plus. Je sais pas comment c'est arrivé,mais c'était un accident je le jure."

Sans lui laisser le temps de finir, Sherlock se leva :

Sherlock x reader storyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant