Chapitre 20 : Du crépuscule jusqu'à l'aube

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Point de vue de Jade :

Je détestais cet endroit. C'était beaucoup trop sombre et confiné pour que je m'y sente en sécurité.

-Je t'ai posé une question.

Je relevai la tête vers Alejandro assis dans le fauteuil de Victoria comme si c'était lui le gérant. Je coinçai une mèche de cheveux derrière mon oreille puis avançai la chaise sur laquelle j'étais assise vers le bureau.

-Je le sais c'est tout. Répondis je agacée qu'on soit encore entrain d'en parler.

-C'est pas une réponse. Répliqua t il sèchement.

-J'en ai entendu parler quand je travaillais pour Adam. C'est tout, ne crois pas que je m'intéresse à ton business. Tu sais, c'est pas parce qu'on en parle pas que j'ignore ce qui pourrit dans tes placards.

-Ce qui pourrit dans mes placards? répéta t il en fronçant légèrement les sourcils.

J'acquiesçai.

Il me fixa longuement en faisant tourner sa chevalière autour de son doigt puis soupira.

-Garde ce que tu crois savoir pour toi dans ce cas. dit il simplement.

Y avait comme un air de menace dans la façon qu'il avait de formuler ses mots.

Je décidai de ne pas poursuivre sur ce sujet puisque dans l'immédiat, j'avais d'autres questions en tête.

-Je savais pas que t'avais de la famille en dehors de Giulia. dis je.

-Jade n'a finalement pas la science infuse? répondit il ironiquement.

-T'es très doué pour cacher les choses. répliquai je.

-Dit la personne qui m'a caché mon fils pendant plus de 4 ans. répondit il froidement.

-Victoria Agostini est donc ta cousine. Repris je en ignorant sa remarque.

-La nièce de ma mère. ajouta t il.

Je fronçai les sourcils à l'évocation de sa mère. Il n'en a jamais parlé. De toute façon, c'est pas son genre de parler de son passé, encore moins de son enfance. J'ai presque du mal à l'imaginer étant enfant...

-Ta mère-

-Elle est morte. me coupa t il avant que je ne puisse terminer ma phrase. Il se releva puis marcha vers un des aquariums qui ornaient les murs de l'immense bureau.

-Pour la petite histoire, elle a été assassiné quand l'Organisation a mis la main sur moi. J'étais sa protection, alors quand j'ai soudainement disparu, d'autres en ont profité.

Il racontait ça sans aucune émotions, de manière totalement détachée.

-Qui a fait ça? demandai je.

-Ça n'a aucune importance, ils sont morts maintenant.

Il se passa une main dans les cheveux puis revint s'assoir face à moi. Ses yeux glissèrent sur les nombreuses armes alignées sur le bureau puis il en prit une qu'il examina avant de la reposer à sa place.

Je baissais les yeux vers mes mains en pensant à demain. Je veux pas aller à Moscou. Je redoute le moment où je poserais le pied là bas.

-Qu'est ce que t'as fait au Spectre pour avoir à ce point peur de ses représailles?

Je relevai les yeux vers Alejandro sans trop savoir quoi lui répondre. Qu'est ce que je lui ai fais? Bonne question... Je déglutis difficilement en me rappelant de cette époque. Je ne savais rien de mon passé. Je ne me rappelais même pas de mon propre nom... Mais bizarrement quelque chose d'extrêmement familier émanait de cet homme... Maintenant que j'y repense je sais pourquoi. Il me rappelait Alejandro. Ilya était froid, discret, extrêmement intelligent et fort. Je me rapelle qu'il était aussi très parano. Il avait tout le temps l'impression que le gouvernement essayait de le tuer. S'il est toujours vivant, à l'instant où j'aurai foulé le sol russe. Il le saura et il me tuera surement.

FAVELAS T2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant