FAVELAS T2

Chapitre 41 : Vingt six ans

Point de vue de Gemma :

Debout devant l'armoire, mes yeux parcoururent rapidement les quelques vêtements suspendus face à moi. Je soupirai en pensant à quel point j'avais hâte de retrouver mon appartement à New York. Ce train de vie précaire n'est pas du tout fait pour moi.

-Je peux t'arranger ça. Dis je en réajustant le téléphone à mon oreille.

J'attrapai une chemise blanche avant de refermer la porte de l'armoire avec mon coude. En me dirigeant vers le lit, j'aperçus mon reflet sur la baie vitrée. Je fronçai légèrement les sourcils en apercevant la cicatrice le long de mon dos. Ce fut le prix à payer pour retirer le tatouage qui me liait aux Yakuza, qui me liait à ma famille en un sens. Je détournai les yeux puis jetai la chemise sur le lit avant de mettre le portable sur haut parleur et de le poser sur la table de chevet à ma droite.

-Des nouvelles de Giulia? Demanda Adam la voix pleine d'inquiétude et de frustration. 

-Non, pas pour le moment.

Un silence de quelques secondes s'en suivit. Un silence qui en disait long. Il est presque 1h du matin, quoique Rocco ait en tête, les prochaines 24h vont être décisives.

-Et Jade ?

-Rien non plus. Répondis je en remontant la bretelle de mon soutien gorge sur mon épaule. J'attrapai la chemise et l'enfilai. Je repris le téléphone en main et m'assis sur le bord du lit.

-Merde... Vociféra Adam.

Je passai une jambe sur l'autre puis me penchai pour attrapai mon ordinateur.

-Cette histoire avec les russes... ça sent pas bon Gem'. Reprit Adam.

Il a pas tort. Adam est rarement inquiet en ce qui concerne les affaires, qu'elles soient légales ou non. Il sait qu'il a toujours deux trains d'avance. Je pris une profonde inspiration puis reportai mon attention sur l'écran.

-Pour quand est ce que tu veux quitter l'Argentine?

Je reposai le portable et attendis sa réponse. Il soupira agacé puis réajusta le combiné contre son oreille.

-Si ça tenait qu'à moi, j'aurai quitté ce bled depuis un bail. Écoute, je sais pas. Attendons de voir comment la situation évolue.

J'acquiesçai.

-Comme tu veux.

Je consultai rapidement mes mails, un attira particulièrement mon attention.

-Je commence à en avoir marre de cette clinique... Rappel moi de la faire raser une fois que je serais sorti d'ici.

C'est le signal qu'il est temps pour moi de raccrocher. Les tirades d'Adam se plaignant des choses qui ne sont pas assez haute gamme pour lui peuvent durer des heures. D'autant plus que mon attention était entièrement captée par le mail que je venais d'ouvrir.

-Écoute Adam, je te tiens au courant si y a du nouveau.

Je coupai tout de suite après sans attendre sa réponse. Sans quitter l'écran des yeux, je coinçai mon portable dans la poche de mon jeans tout en lisant le mail.

-Quelle connerie... Dis je en secouant la tête. Je passais mes doigts sur ma frange puis supprimai le mail sans l'ombre d'une hésitation.

Je refermai l'ordinateur puis me levai. Les investisseurs trouvent toujours un moyen de me contacter dans le but de financer mes recherches. Le truc c'est que je n'ai pas besoin de leur argent. Mes recherches sur l'intelligence artificielle sont bouclées depuis des années. Ces hommes d'affaires sont semblables à des vautours voulant s'accaparer la prochaine révolution technologique.