FAVELAS T2

Chapitre 37 : Pluie de plomb sur l'Empire Torres

Point de vue d'Adam :

-Ne me dis pas de me calmer putain ! Dis je en donnant un violent coup dans la chaise qui vint s'écraser sur le sol.

Cette foutue transaction avec les vénézuéliens a été un vrai fiasco. Je me passais nerveusement la main dans les cheveux et m'appuyai contre le bureau. J'ai failli me faire descendre au moins six fois dans ce club, sans compter les réprimandes de l'autre enfoiré. Tout ça pourquoi? Rien. Putain... mais comme si c'est de ma faute si les frères Gavani ont décidé d'ouvrir le feu. J'avais prévenu Rocco. Je l'avais bien prévenu. Il s'est avéré qu'il est aussi fou que ces deux là.

-Ça sert à rien de t'énerver maintenant.

Je relevai la tête vers Giulia qui était assise sur le fauteuil face à moi.

-Je sais pas exactement ce qui se passe, mais mon frère génère des millions en ce moment... Tu devrais faire pareil au lieu de rester là à faire tout ce qu'il te demande. Arrête de te plaindre.

Elle sortit une cigarette et la porta à ses lèvres.

-Giulia, ne sois pas stupide, il s'agit pas d'argent. Dis je en m'avançant vers elle. Je pris la cigarette et la lui montrai.

-Ma compagnie est impliquée de près ou de loin dans le processus de production de la moitié des objets de cette pièce. Je mettrai ma main à couper que cette cigarette est venue jusque dans ce bled grâce à moi. Alors l'argent, c'est le dernier de mes problèmes.

J'allumai la cigarette et pris une taffe.

-Y en au moins une qui est contente d'être là. Dit elle en faisant allusion à Alicia.

J'expirai la fumée et posai les yeux sur Giulia.

Elle appuya sa tête contre le dossier du fauteuil. Elle avait l'air contrarié mais sur le moment j'étais trop énervé pour m'en préoccuper.

-Pourquoi ton frère ne m'a pas déjà descendu ?

Elle tourna la tête vers moi en soupirant. J'attendais pas de réponse, elle connait la raison.

-Rocco ne va pas tuer le père de sa nièce. Répliqua t elle agacée.

Je laissai échapper un rire nerveux et repris une tafe de tabac.

-Rocco aime beaucoup Alicia-

-Il se sert de ma propre fille pour me garder dans cette foutue baraque. J'ai les relations qu'il n'a pas. Ton frère est puissant, mais lorsqu'il s'agit de négocier sans les armes, c'est une autre histoire. La preuve avec ces putains de vénézuéliens...

Je soupirai puis me dirigeai vers la baie vitrée. D'après mes sources, Rocco a investi dans de nouveaux secteurs, rien à voir avec la drogue... Je sais pas sur quoi il a misé mais j'ai un mauvais pressentiment... J'ai ma dose de Caracas, j'ai une entreprise à faire tourner, les flics de New York me lâchent pas, c'est pas le moment pour moi de m'impliquer dans les plans foireux de Rocco.

-Mon frère n'a pas besoin de se servir d'une enfant pour avoir ce qu'il veut. Arrête avec tes conneries Adam. C'est de ta faute si votre petit rendez vous avec les vénézuéliens a mal tourné.

Je posai les yeux sur Giulia qui s'avança vers moi. Elle s'appuya contre la baie vitrée à ma droite et baissa les yeux vers ma manche. En suivant son regard, je remarquai la petite tache de sang. Je n'y prêtai pas attention, je sais que c'est pas le mien. Voilà une chemise de gâchée...

-T'avais pas qu'à demandé à Jade de jouer les appâts, je sais vraiment pas à quoi tu pensais... Tu t'attendais vraiment à ce que Rocco regarde sans rien dire... Expliqua t elle.