Point de vue de Gemma :
4 ans plus tôt, Astana capitale du Kazakhstan, Asie centrale.
Le bruit du talon de mes bottes raisonnait contre le béton de la place du dôme bleu alors que je marchais d'un pas énergétique vers mon prochain rendez vous. Le centre ville ultra moderne me faisait presque penser à Tokyo. Je sentais le bout de ma frange effleurer mon front au rythme de mes pas. Après toutes ces années, le sentiment est toujours le même. Tout ces jobs, même si ils paient une fortune sont d'une monotonie mortelle. Mon répertoire de missions est aussi divers que variés. Je dois avoir presque tout fait dans ma vie, tout vu aussi. Du moins c'est ce que je pensais.
L'extraordinaire était devenu mon ordinaire. Les gens pour qui je bosse font partis du 1% des 1%. J'ai un pied dans ce monde et l'autre dans la réalité. Cette semaine, ma mission consiste à récupérer une formule pour l'un des plus grand groupe de pharma au monde. Bien que ceux qui font appel à mes services ne me révèle jamais plus que ce que je ne dois savoir, j'évalue toujours les risques et pour ça, je dois savoir absolument tout. Il se trouve qu'un scientifique Kazakh a découvert une formule qui pourrait bien servir d'alternative à la chimiothérapie. C'est ça, je parle bien d'un remède contre le cancer. C'est un secret pour personne, l'industrie du médicament n'y gagnerait rien si ça devait se savoir. Ce serait même le contraire, ça représenterait un gouffre financier énorme pour eux. Mon rôle là dedans c'est de récupérer discrètement cette fameuse formule et d'effacer toutes traces du chercheur. C'est là où ma mission s'arrête. Mon éthique là dedans ? J'ai appris à la laisser de côté. À chaque fois que je me retrouve face à ce genre de situation, je prends du recul et je garde en mémoire mon objectif, ce pourquoi je travaille depuis si longtemps. Et d'un claquement de doigt, j'oublie le cas de conscience qui se présente à moi.
Le regard fixé devant moi, je passais plusieurs bâtiments jusqu'à arriver à l'appartement du chercheur. D'après mes infos, Dr. Micah Kurdabenov vit seul, sans enfants, aucune famille à part une soeur âgée de 17 ans qui vit dans le sud du pays aux dernières nouvelles. Mes yeux se posèrent brièvement sur le nom inscrit sur la boite aux lettres, je fronçais les sourcils en remarquant qu'il vivait sous un faux nom. Il doit se douter que quelqu'un viendrait après lui. Je jetai un oeil à ma montre qui indiquait 2h20 du matin. Je ressentais l'air froid et le silence nocturne d'une façon différente cette nuit là. Je remontais le col de mon pull sur mon nez et ajustai ma capuche sur ma tête avant de sortir une épingle de ma poche. Crocheter la serrure n'est que formalité pour moi. Je posais ma main gantée sur la poignée en métal et poussai doucement la porte qui s'ouvrit sans aucun bruit. Je fis un pas dans le hall d'entrée. Ça sentait le tabac froid. C'est pas le genre d'endroit où vivrait un chercheur en temps normal. C'est beaucoup trop sinistre et lugubre. Je montais les marches de béton dans l'obscurité quasi complète, jusqu'à arriver au dernier étage.
À ce stade là, tout mes sens étaient en alerte. Mon instinct me disait que quelque chose n'allait pas. À peine j'eus poser la main sur la poignée que la porte s'ouvrit dans un grincement. L'odeur qui émanait de l'appartement m'était bien familière. Je sortis doucement mon arme et vissais le silencieux sur le canon avant de pousser la porte avec le bout de ma botte. Des effluves d'alcool mélangée au tabac flottaient dans l'air glacial. L'appartement était saccagé, plongé dans la pénombre. Des feuilles ainsi que des morceaux de verres tapissaient le sol du couloir qui menait à un salon. La lumière de la TV encore allumée se projetait sur les murs. Je n'étais même pas encore arrivée que je pouvais voir l'ombre d'une corde avec quelqu'un qui pendait au bout. Je marchais jusqu'à la pièce et mes soupçons se sont immédiatement confirmés. On dirait bien que j'ai été devancé. Je baissai mon arme et levai les yeux vers le corps sans vie du Dr. À en juger par l'aspect du cadavre, ça fait plusieurs heures qu'il est mort déjà. Mon regard fit le tour de la pièce, je remarquai deux assiettes de nourriture à peine entamées, deux verres, un manteau féminin également. Je fis un pas vers le corps du docteur et tapotai ses poches à la recherche de son portefeuille. Une fois trouvé, je le sortis et confirmai son identité. Je remis le portefeuille à sa place et refis le tour de la pièce. La personne qui a fait ça à déguiser l'assassinat en un suicide. C'est grossièrement fait. C'est pas l'oeuvre d'un professionnel, loin de là. Je fronçai les sourcils, l'odeur est beaucoup trop forte pour appartenir qu'à un seul cadavre. Je quittai le salon et poussai la porte de ce qui s'est révélé être une chambre. La première chose que je vis fut le sac plein de vêtements qui bloquait la porte et ensuite, le corps d'une femme contre le mur. Je marchai jusqu'à elle, à en juger par les meubles retournés et les traces de lutte sur ses poignets et son visage, celui ou celle qui a assassiné le docteur ne s'attendait pas à devoir se débarrasser de cette jeune femme aussi. Quel travail d'amateur pensais je. Je sortis le téléphone et envoyai la lettre F à ceux qui m'ont employé avant de casser le téléphone en deux. Le message que je viens d'envoyer est le dernier contact que j'aurai avec eux. Ils ne connaissent pas mon identité, simplement le compte où ils déposent mon dû en crypto monnaie. Je ne les ai jamais rencontré et ils ne me rencontreront jamais. Ma mission ici est terminée. Je ne veux pas savoir le pourquoi du comment. Le Doc est mort, le reste, c'est plus mon problème.
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FAVELAS T2
ActionLoin des yeux près du cœur ? Cela n'aura jamais été aussi vrai que pour Jade et Rocco... *** Jade a dû fuir les Favelas pour pouvoir élever Julian, l'enfant qu'elle a eu avec Rocco. Mais alors qu'elle pensait pouvoir vivre une vie tranquille, une n...