Last Game

Période IV

23 : 00 : 05
PDV Sunha

La porte s'ouvre automatiquement. Nous sommes désormais autorisés à sortir.
Léo sort en premier sans un mot, suivi de Christine.

Ahmed : Bon. Je vous laisse.

Ahmed se lève et part à son tour. Maxime est le prochain. Judith pose la craie, efface le tableau, et me fait un sourire, qui ne me rassure pas du tout, avant de partir. Puis Roua sort sans m'adresser un seul regard. Je n'avais même pas remarqué qu'elle s'était dirigée vers la porte.

Alexandre, à moi, avant de franchir le seuil de la porte : Bonne chance.

Finalement, ils sont tous partis. Tout le monde a traversé la porte un à un pour aller explorer l'école. Si bien qu'il n'y a plus personne dans la classe, sauf moi. Je me retrouve seule. Je reste figée. Je... je ne sais pas ce que je fais là.

Seule aux bords des abîmes...

Je m'écroule par terre. Je ne sais vraiment pas quoi faire. Je dois sortir d'ici. Je dois vivre. Je ne peux pas laisser ma grande sœur à l'hôpital, alors qu'elle est ma dernière famille. Et si elle se réveillait ? Je ne peux pas laisser ma sœur toute seule ! Comment va-t-elle se débrouiller ? Je ne peux pas mourir en l'abandonnant comme ça.

Ce qui vient à dire : je dois gagner. Je le dois. Toutefois, je n'ai pas envie d'abandonner les "fantômes". Car même s'ils sont des fantômes, ils restent mes amis. Je veux sortir d'ici en compagnie de tous les autres. Ce qui est impossible.
Je baisse la tête, désespérée.

Tout à l'heure, Judith m'a demandé si je savais ce que signifiait le mot "ami". Je vais y réfléchir plus tard.

Je suis perdue. Je ne sais pas quoi faire. Je me remémore de ma grande sœur, qui était toujours là quand j'en avais besoin. Elle viendrait me donner un coup de main. Cette grande sœur qui me disait que tout irait bien, que tout s'arrangerait, ou bien que ce n'est qu'un rêve. Un mauvais rêve. Un cauchemar plutôt.

Cette grande sœur qui serait là pour me soutenir. Elle viendrait me voir avec un sourire réconfortant, en me tendant la main. Cependant, tout cela reste une imagination. Il n'y a plus personne autour de moi. Et personne ne va tourner les talons juste pour venir aider une fillette comme moi...

Mes rêveries se volatilisent.

J'attends encore quelques secondes, on ne sait jamais. Roua va peut-être revenir, elle me connaît bien. Nous sommes meilleures amies. Elle doit savoir que je suis dans cet état et que j'ai besoin de quelqu'un pour me relever...

Mais non. Personne. Ceci est la triste réalité. Je dois être assez courageuse, et savoir me relever toute seule. Seule face au monde.

Je me décide enfin.

Sunha : D'abord, trouvons des indices. Il faut que je trouve qui sont les deux fantômes de l'équipe adverse...

Je relève enfin la tête, puis vois à ma grande surprise une sorte de feuille dans l'un des casiers d'une table.

Je me redresse puis je marche dans sa direction. C'est une enveloppe. Une enveloppe noire. Je l'ouvre et découvre une feuille avec des lettres blanches sur fond noir.

J'y lis : "Fantôme". Je retourne la feuille et vois ces trois mots : "Porte des lunettes".

23 : 01 : 47
PDV Judith

Je m'arrête quelques instants pour essuyer mes lunettes, puis me remets en marche. Je me retrouve dans un long couloir monotone tout gris. C'est moche ! Il n'y a que le son de mes pas qui résonne.

Pour l'instant, j'ai l'impression que personne ne se doute de moi. Personne ne pense que je suis un fantôme. Tant mieux. Mais alors, qui est le deuxième fantôme ?

22 : 41 : 23
PDV Judith

Je rentre dans la petite pièce blanche, ferme la porte et trouve un bouton. Je bouge mes bras pour que le capteur me voit mais toujours rien : le bouton ne s'allume pas. Zut alors. Je suis donc... un fantôme.

Judith, sortant de la pièce : Allumée.

J'ai menti. Si je veux vivre, je n'avais pas la choix. Je vais faire semblant d'être une humaine, pour tromper un vrai humain et vivre. Je suis désolée, mais ma vie est très importante pour moi. La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie. Je ne peux pas mourir dans de telle condition.

23 : 05 : 09
PDV Léo

Léo : Christine, tu es vraiment une humaine ?
Christine : Oui.
Léo : Bien...
Christine : Et toi ?
Léo : Oui. Bref, cherchons des indices avant que les autres ne les trouvent tous.

Chacun cherche de son côté. Je rentre dans les toilettes des garçons pendant que Christine part dans les toilettes des filles. Des indices peuvent y être. Après tout, pourquoi pas ?
Je me baisse pour regarder sous les lavabos. Je cherche vraiment partout. Ensuite j'ouvre chaque porte des toilettes pour vérifier qu'il n'y a rien. Je regarde derrière la porte aussi après l'avoir ouvert, au cas où. Et j'ai bien fait.

Trouvé.

Une enveloppe blanche était accroché derrière la porte.

Je rentre dans les toilettes, ferme la porte afin que personne d'autre ne puisse me surprendre, puis ouvre l'enveloppe. Sur la feuille, il y avait marqué "Humain". De l'autre côté de la feuille il y avait écrit noir sur blanc : "Dépasse 1m75".

Léo, sortant des toilettes : Christine ! Sors un instant !

Je l'attends dehors. Elle ne tarde pas à arriver.

Christine : T'as trouvé ?
Léo : Oui, je pense que chaque indice est valable pour une seule personne. En tout cas parmi les humains, il y en a un ou une qui dépasse 1m75.
Christine : Bah ça ne parle pas de moi puisque je fais 1m65. Bref, Sunha est plus petite que moi, Roua fais environ 1m70 et Judith... C'est vrai qu'elle est grande mais j'ai oublié sa taille.
Léo : Alors on élimine Sunha, et Roua pour l'instant. Chez les gars, je sais que Maxime est le plus petit, moi je fais 1m69, puis Ahmed fait... euh... 1m75. Ouais, il fait 1m75. Et enfin, Alexandre dépasse Ahmed.
Christine : Judith, elle est plus grande qu'Ahmed ou non ?
Léo : On le vérifiera plus tard, moi aussi j'ai oublié.
Christine : Donc c'est sûr qu'il y a un humain parmi Judith, Ahmed et Alexandre.
Léo : Ouais...

Puis je me rends compte de quelque chose.

Léo : Christine...
Christine : Qu'est-ce qu'il y a ?
Léo : Tu ne trouves pas ça bizarre ?
Christine : De quoi ?
Léo : Tu n'as pas confiance en moi ?
Christine : Mais bien sûr que si !
Léo : Si je suis un humain, et que toi aussi tu l'es, depuis le début on n'avait qu'à se dire : "quand les portes s'ouvriront à 23h55, sortons ensemble puisque nous sommes deux humains". Comme ça l'équipe des humains gagnent et nous deux on vit.
Christine : Oui mais... ça, depuis tout à l'heure on l'a sous-entendu. Et c'est mieux qu'on sache qui sont les deux fantômes. Donc les deux personnes qui mourront... On est en train de chercher les indices pour savoir qui est qui.
Léo, la prenant par les épaules pour la mettre face à moi, fixant ses yeux : Ça signifie que tu acceptes de t'évader avec moi ? Alors que si un de nous deux est un fantôme, l'autre mourra ? Peut-être que je t'ai trahi. Je suis peut-être un fantôme, et ma vie est peut-être plus importante que l'amour. Peut-être que je vais me servir de toi pour pouvoir vivre. Peut-être que je vais t'abandonner à la dernière minute. Et tu as toujours confiance en moi ?... S'il te plaît, n'essaies pas de me mentir : avoue que tu es une fantôme si c'est le cas.

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