Période XI

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23 : 39 : 39
PDV Léo

Voix : Christine vient de disparaitre en poussière.

Mon pistolet est toujours pointé sur Judith. Et je... je n'ai pas tiré.

C'est quelqu'un d'autre qui a tiré.

23 : 35 : 00
PDV Sunha

Je viens de tirer sur la fenêtre... Christine me regarde pétrifiée, mais soulagée de ne pas avoir été touchée. Je ne voulais pas tirer sur elle, je ne voulais pas la flinguer...

Christine : Ce n'est pas grave...

Pas grave !? Alors que j'ai failli la tuer ??

Christine me demande de me rapprocher d'un geste de la main. Je me relève, me dépoussière, puis marche vers elle.

Sunha : Je ne voulais pas faire c... Désolée.
Christine : Maintenant tout le monde sait que je suis un fantôme.
Sunha : Je ne sais pas quoi te dire... Je suis vraiment désolée. Désolée Christine.
Christine : Sunha, je veux que tu vives. Je veux que tu sortes d'ici.
Sunha : Moi aussi je le voudrais...
Christine : Tu vas vivre. Et tu vas être la messagère. Ma messagère. Vivante, tu iras voir mes parents et tu leur diras que je suis désolée de ne pas avoir été à la hauteur. Je les remercie de m'avoir élevée. Et dis à ma petite sœur qu'elle a été archi collante mais unique au monde. Mon petit frère a été l'un des plus grands bouffons que je n'ai jamais rencontré, et qu'il m'a fait rire plusieurs fois. Je veux que tu leur dises ceci. Promet-moi que tu vivras. Promet-moi que tu leur transmettreras ce message.
Sunha : Oui. Je te le promets... Mais pourquoi ?
Christine : Je sais que je ne sortirais pas d'ici vivante. Je suis condamnée, je suis la sacrifiée.
Sunha : Ne dis pas ça. Dans tous les cas, tu es notre amie. Mon amie ! Je ne veux pas te perdre !!
Christine : Nous ne sommes pas dans la même équipe. On va devoir se séparer. Et je veux que ce soit toi qui vive, votre équipe, celui des humains qui gagne.
Sunha : Je suis... touchée.
Christine : Tu pourras dire à Léo que je suis désolée aussi ?
Sunha : Mais il est ici, non ? Pourquoi tu ne le lui dis pas tout de suite ?
Christine : Je n'aurais pas assez de courage.
Sunha : Oh... D'accords.
Christine : Vous tous, vous faites partie des personnes importantes de ma vie. J'ai été heureuse avec vous. Tous ces moments passés ensemble étaient vraiment merveilleux. Je vous aime tous. Non, je vous adore.
Sunha : Ce sont des adieux ?...
Christine : Oui. Ce sont des adieux. Ne retardons pas l'affaire... Maintenant que je t'ai dis ce que j'avais à dire, tire sur moi.
Sunha : Mais t'es cinglée ?! Je ne pourrais jamais tirer sur une amie, surtout toi !
Christine : Tu viens pourtant de tirer dans ma direction...
Sunha : Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris... Je ne me contrôlais pas...
Christine : Eh bien maintenant, je t'ordonne de tirer sur moi.
Sunha, trouvant une excuse bidon : Je ne sais pas où j'ai lancé mon pistolet. Désolée.
Christine, sortant le sien puis me le donnant : Tire sur moi avec ça.
Sunha : Arrête, sinon je vais le faire et je vais le regretter toute ma vie ! Je ne pourrais pas tirer sur toi en ayant conscience de ce que je fais !
Christine : Mais c'est moi qui le souhaite. C'est moi qui te le demande. Ce n'est pas une autre personne. S'il te plaît, Sunha, tire sans réfléchir. J'accepte la mort. Et je veux mourir tout de suite. Ce n'est pas grave. Le monde est une chose hostile et je le fuis.
Sunha : Mais qu'est-ce que tu racontes ?
Christine : Ce n'est pas grave si tu n'a pas compris. Il faut juste que tu tires sur moi.
Sunha : Je n'ai pas envie !!
Christine : Tu es humaine. Sors de cette école en compagnie d'un autre humain puis réalise mon souhait. Je veux que tu transmettes mon message aux autres. Fais le à ma place. Dis leur ce que je t'ai annoncé. Ceci est ta mission. Si tu ne la réalise pas, je hanterai ta maisoon, attentioon.
Sunha : Tu vas me faire pleurer, arrête d'être aussi sérieuse en disant ce genre de blague !
Christine : Tu m'as promis de transmettre mes adieux aux autres ! Ne me dis pas que tu ne vas pas le faire...
Sunha : Mais... Christine...
Christine : Roua n'a pas tord. Je vais mourir de toute façon. Tue-moi maintenant, je veux arrêter de souffrir. Sunha, vas-y. Tire avec mon pistolet. C'est mon dernier vœux.
Sunha : Mais...
Christine : Sunha, c'est mon dernier vœux. Je te demande de tirer sur moi sur le champs ! Allez, vas-y. VAS-Y.
Sunha : Je ne pourrais jamais...
Christine : Si tu ne tire pas, je vais être fachée. Sunha, arrête de me faire attendre alors que je suis prête ! Je suis patiente mais il y a des limites.
Sunha : Comment pourrais-je tirer sur toi ?
Christine : En appuyant sur la détente du pistolet. S'il te plaît. Continuer à vivre jusqu'à minuit va juste me faire souffrir. D'accords ?
Sunha : Mais...
Christine : Arrête bon sens de bon soir avec tes "mais" ! Tu as une sœur ! Il faut que tu vives. Tu vas vivre et tu iras dire à ma famille ce que je t'ai demandé de leur dire. Okay ?

Christine prend la main avec laquelle je tenais son pistolet, puis elle pointe le bout du pistolet sur elle.

Christine : Vas-y.

Elle ferme les yeux... Et moi aussi.

"PAN !!"

Quelle conne je suis.

23 : 39 : 40
PDV Alexandre

Christine vient de disparaître sous nos yeux en poussière... Sunha a tiré sur elle... Christine ne reviendra plus jamais. Elle est partie, elle a été supprimée, rayée de la liste... Elle est morte pour de bon.

Léo ne le supporte pas. Il court vers Sunha et l'attrape par son col.

Léo : POURQUOI TU L'AS TUÉE ?! POURQUOI TU AS TIRÉ ?!? POURQUOI ???

Sunha n'arrive plus à s'en empêcher : elle pleure. Elle pleure toutes les larmes de son corps. Elle ne comprenait rien. Elle ne se comprenait pas.

Sunha : Désolée...
Léo : Tu crois qu'un "désolée" va pouvoir te faire pardonner ?
Sunha : Pas moi !... Christine t'as dis désolée. Elle a voulu que je te le dise à sa place. Elle... elle m'a demandé de tirer sur elle... Ne me pardonnez pas d'avoir accepté... Je n'aurais pas dû ! Merde. Je n'aurais pas dû...

Je ne sais pas si je dois intervenir. J'hésite. Je comprends que Léo soit aussi énervé contre Sunha, mais cette dernière n'a pas tiré sur Christine par envie.

Léo lâche Sunha. Il avait les larmes aux yeux.

Judith : Cela devait se produire.

Sunha parle en pleurant.

Sunha : Pour Christine, vous étiez des personnes importantes. Elle a passé de bon moment avec vous. C'était "merveilleux". Et elle a ajouté qu'elle vous aimait. Ah non, qu'elle vous adorait.

Le silence s'installe. Enfin, pas totalement. Nous entendons des pleurs... Puis Sunha s'écrit :

Sunha : Désolée.

Christine n'existait plus dans ce monde. Je ne l'avais pas remercié pour tout ce qu'elle avait fait pour nous. Avant, on avait l'impression que notre groupe allait durer éternellement, qu'on resterait tous ensemble pour toujours... Et ce jeu nous a séparé en deux équipes. Enfin, ce jeu nous a séparé tout court. Nous étions chacun de son côté pour sauver sa peau... Puis voilà. Une personne nous a quitté.

Tout le monde essaie de retenir ses pleurs. On a tous une boule dans la gorge, et il y en a qui réussisse à la ravaler comme moi. D'autres ont explosé comme Sunha. D'autres sont moitié en pleur, moitié ordinaire comme Léo.

Roua essaie de consoler Sunha en pleurant avec elle... Judith ne dit rien. Ahmed tapote le dos de Léo, et Maxime ne sait pas quoi faire. En tout cas, ils pleurent tous ensemble. Beaucoup ou légèrement, cela dépend. Bref, ils pleurent tous.

Moi aussi... Je voudrais pleurer. Mais ça, je le ferai plus tard quand je serai tout seul, lorsque personne ne pourra me voir et m'entendre, en solitude. Si même moi, qui suis le plus âgé du groupe, la tête du groupe je m'effondre, alors les autres ne pourront pas se relever.

Tic. Tac. Tic. Tac. Tic.

Je dois jouer mon rôle. Cela fait plusieurs minutes qu'un silence règne dans la salle. C'est à moi d'agir. Car je suis le chef du groupe.

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Last GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant