Période X

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23 : 33 : 48
PDV Sunha

J'ai tiré...

J'ouvre mes yeux et vois mes deux mains tenir le pistolet pointé vers Christine. La vitre se trouvant derrière elle s'est brisée en mille morceaux. Ces morceaux de verre cassée sont tombées en cascade sur le sol laissant un bruit fantastique résonner jusqu'au couloir... Je ne voulais pas tirer, je ne sais pas le pourquoi du comment j'ai appuyé sur le déclencheur... on appelle comment ça déjà ? Une détente ? Oui, j'ai appuyé sur la détente. Et je ne savais pas comment je me trouvais dans cette position...

Je fais tomber le pistolet par terre, comprenant enfin l'acte que je venais de commetre.

Sunha : Ah !!!

Je recule d'un pas. Je ne sais pas si la balle a touché Christine ou non. Cette dernière ne bouge pas... Toujours debout, elle me regarde.

Je recule mon second pied et tombe en arrière à cause de je ne sais quoi qui se trouvait par terre. Assise sur le sol, à moitié allongée, je mets un coup de pied sur l'objet qui m'a fait tomber.

Le pistolet est devant moi... Je l'attrappe pour le balancer le plus loin possible, de toute mes forces. Je ne veux plus revoir cet engin, pas avant de rentrer dans ma tombe !

Christine : Je... Je ne sens rien. C'est normal ?
Roua : La balle ne t'as pas touché. Donc oui, c'est normal. Sunha a tiré sur la vitre. Pas la peine de faire tout un cinéma.

Je relève la tête pour regarder Roua.

Sunha : Je ne te reconnais pas.

Roua baisse la tête pour me regarder.

Roua : Ceci est la vraie moi. C'est ça mon vrai visage, qui a été dissimulé sous un masque de bouffon durant plusieurs années.
Alexandre, arrivant en courant : C'était quoi ce boucan ??

23 : 35 : 01
PDV Alexandre

Roua : Sunha a tiré sur la fenêtre.
Alexandre : Pourquoi ??
Roua : Christine est un fantôme, du coup je lui ai demandé de tirer sur elle.
Alexandre : Tu n'es pas sérieuse ? Peut-être que c'est un fantôme mais... quand même ! C'est notre amie !
Roua : Amie... C'était. L'amitié est un sentiment qui augmente avec le temps, puis s'évapore. Il y a un début et une fin. Ici, c'est la fin. Elle nous a menti. Elle aurait pu triompher en nous laissant crever ! Elle aurait pu survivre toute seule avec le second fantôme en continuant à nous mentir. Nous, les humains, on serait mort. Et si on la laisse, elle pourra continuer son mensonge et s'enfuir d'ici avec l'un d'entre nous.
Alexandre : Tout le monde sait que les deux fantômes se trouvent entre Judith, Ahmed et Christine. Si on a la certitude que Christine est un fantôme, on n'a qu'à l'apprendre à tout le monde puis point final. On n'a pas à aller jusqu'à la tuer !
Roua : On ne sait jamais. Quelqu'un pourrait se sacrifier pour elle. Par exemple, le mec qui est en train d'arriver.

Je me retourne.

Léo, arrivant, respirant profondément : C'est normal que j'ai entendu une coup de feu il y a quelques minutes ?
Alexandre : Oui. Moi aussi je l'ai entendu.
Roua : J'ai demandé à Sunha de tirer sur Christine car on a reçu les preuves, qui confirmaient que Christine était un fantôme, par Judith.
Léo : T'es sadique ?
Roua : Possible.
Léo : Parce qu'il faut l'être pour pouvoir demander à sa meilleure amie de tirer sur une autre amie.
Roua : Toi, tu connaissais avant nous sa vraie identité, n'est-ce pas ?
Léo : Christine n'est pas humaine. Elle me l'avait avoué, oui. Je lui ai posé la question et elle m'a déclaré la vérité.
Alexandre (ton léger, pas énervé au fond) : Et vous n'avez pas ouvert la bouche... Ok. Je croyais qu'on était plus amis que ça. Tu ne me fais pas confiance ?
Léo : Je... je ne sais pas comment l'expliquer.
Roua : Tu voulais quoi au juste ? Tu aurais du nous le dire dès que tu l'as su !
Léo : Elle m'a supplié de ne rien vous dire. Pardon.
Ahmed, arrivant avec Maxime qui le suivait encore : Il s'est passé quoi ?
Maxime : On a entendu un "PAN" ! Quelqu'un a utilisé son pistolet ?
Roua : Je le dis pour la troisième fois, en fait Christine n'est pas humaine donc j'ai demandé à Sunha de tirer sur elle. La balle tirée n'a touché personne. Elle a juste brisé la vitre.
Judith, arrivant en marchant : Alors ? Vous avez tué Christine ?

Je sens que Roua a un peu marre de répéter en boucle la même histoire.

Alexandre : Non. Personne n'est blessé. Sunha a tiré sur la vitre, et c'est Roua qui l'avait poussée à tirer sur Christine.
Roua : Merci.
Judith : Donc il n'y a pas de mort.
Roua : Non.
Judith : Bon... D'accords.
Léo : C'est tout ce que tu trouves à dire ? Elles ont failli tuer Christine !!!
Judith : Et alors ? C'est un fantôme, elle mourra de toute façon que ce soit à minuit ou maintenant. Nous sommes des humains. Un fantôme en moins nous arrange.
Léo : T'es qu'une salope !! Comment tu peux traiter Christine comme ça ??
Alexandre : Léo ! Léo, calme-toi. Et Judith tu es partie loin là, avec ta franchise.
Judith : C'est pourtant vrai. Christine nous a trahi. Mourir est son sort.
Léo : Quoi ? Elle ne nous a jamais trahi !
Judith : Elle nous a caché son identité. C'est la même chose.
Léo : Non ! N'importe qui aurait fait comme elle !! D'ailleurs, on ne sait toujours pas qui est le second fantôme. Judith, c'est toi non ? C'est pourquoi depuis tout à l'heure tu fais la froide qui n'éprouve rien pour les fantôme ! Hein ?
Judith : Le second est Ahmed. (sortant une feuille noire et la montrant à tout le monde) "Actuellement, n'est pas musicien", (retournant la feuille) "Fantôme".
Ahmed : Cet indice parle de Christine. Arrête de jouer la comédie Judith. Je suis un humain, donc tu ne peux pas être une humaine. Sinon l'Ascenseur fantôme ne se serait pas arrêté au 4ème.
Judith : Il y a marqué sur ton front que tu es en train de mentir. Arrête de faire semblant, tu n'as même pas de preuve pour te justifier.
Ahmed : Toi t'en as pour dire que tu es humaine ?
Judith : En fait les indices servent aussi de preuves. (sortant la feuille blanche) "Né(e) en novembre", "Humain". Je suis née en novembre, alors que toi tu es né en juin.
Léo : Judith, c'est toi qui mens. Moi aussi je suis né en novembre. Cela peut parler de moi. Donc ce n'est pas suffisant. Je parie que tu es un fantôme.
Judith : Vous, vous avez des indices pour me tenir tête ainsi ? C'est moi qui a trouvé que Christine était un fantôme. J'ai trouvé la majorité des indices, j'ai fait tout le boulot et c'est comme ça qu'on se comporte envers moi ? Sympatique.
Léo : Je l'ai su avant toi.
Judith : Tu fais parti des traitres. Tu as accepté d'aider Christine en cachant son identité. Tu es un complice.
Léo : Je savais que vous allez être dans cet état si je vous le disais ! Résultat, vous voulez la tuer !
Judith : Un fantôme, c'est un fantôme. Ce n'est pas un humain.
Léo : Ne la considère pas comme un moins que rien.
Judith : Et si je le faisais ? Tu serais capable de me tuer ? Oh, tu me fais rire.
Léo : Tu es le pire être humain du monde qui n'a jamais pu exister !!
Judith : Tu es bête c'est tout.
Léo : Je parie que tu es un fantôme. Tu le mérites ! Au fond, t'es pire que ce que tu laisses paraître.
Judtih : Au fond, j'ai une famille et je veux juste la rejoindre. Comme eux, comme elle, comme toi. Vas-y, tire sur moi si t'y arrives. C'est un suicide pour toi mais bon, si tu tiens tant que je sois un fantôme... Rien ne t'en empêche ! Vas-y. L'assassin mourra avec la victime et un point c'est tout. Alors ? Pourquoi tu restes sans voix ? Tire !

Léo sort vraiment son pistolet. Il le pointe sur Judith... Il ne bouge pas d'un pouce.

Puis nous entendons un joli petit "pan" qui résonne dans toute la salle, dans les couloirs, et dans l'école entière... Nous avions tous sursauté... Ce magnifique coup de feu... Oui... Tout le monde l'a entendu.

23 : 39 : 39

Voix : Christine vient de disparaitre en poussière.

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Last GameOù les histoires vivent. Découvrez maintenant