Une rose dans le sable

Edna

La douleur. Le sang. La peur.
Ma défaillance . Et la trahison.
Voilà à quoi je pense , au milieu de ce terrible chaos qu'est ma vie.
Mes mains sont attachées et un bandeau recouvre mes yeux. On me pousse et on me hurle d'avancer.
Mes malgré tout ce qui se passe je garde la tête haute et je marche avec assurance et sang froid. Je me dois de garder cette apparence pour ne pas tomber, pour ne pas mourrir.
La chaleur est insoutenable, et une odeur de putréfaction s'élève lorsque nous nous rapprochons de la ville.
Je marche depuis un temps indéfini, et je ne cesse de penser à Liam. Où est il ? Est ce qu'il va bien? Comment vais je faire pour le retrouver?
Je n'ai pas le temps de me poser d'autres questions parce qu'on m'oblige à m'arrêter. Personne ne bouge, personne ne parle, un silence de mort s'est immiscé dans le groupe. Je tremble tellement la peur est palpable, je ne vois rien et je suis incapable de savoir où je me trouve.
Et puis j'entends un énorme grincement, comme si une porte énorme s'ouvrait. On recommence à me pousser pour avancer, et je sens que j'entre dans une pièce.

- tiens tiens on a des nouvelles marchandises à ce que je vois .

Une voix forte retentit dans toute la pièce, je sens des pas se rapprocher et s'arrêter d'un coup. On me retire mon bandeau et je me retrouve  face à un homme plus petit que moi d'une quarantaine d'année environ. Il me détaille  de ses yeux de fouine et sourit de manière perverse. Il prend soin de me contourner et de glisser son regard au travers de mon corps. Je me force à me concentrer sur autre chose et remarque que la pièce est immense. On est dans un espèce de hangar délabré, des gardes armés sont positionnés devant chaque issue. Il y a un couloir qui a l'air de mener dans des salles annexes .

- et en plus celle-ci est d'une grande valeur. Tu es la princesse Cassiopée, de la cité Agora, et tu es très précieuse.  Les enchères vont être animées ce soir !

Il part d'un grand éclat de rire et s'adresse ensuite à l'un des gardes :

- emmenez la dans sa loge et assurez vous quelle soit préparée pour ce soir !

On me prend par les bras et on se dirige vers le couloir, nous le longeons jusqu'à arriver devant une porte rose. Un des gardes ouvre la porte et je remarque alors qu'il y a plein de costumes, de maquillages et de miroirs disposés dans toute la pièce. Une femme plutôt petite, avec des cheveux bouclés, s'approche de moi en souriant. Et la je constate que cette femme n'a pas de dent, enfin si, mais elles sont toutes en or .

- je m'appelle Edna, je m'occuperai de toi jusqu'à ce soir. Tu vas voir tu ne vas plus te reconnaître.

Elle commence à me toucher les cheveux , et me fixe de ses petits yeux.

- comment tu t'appelle au fait ? Me demande t'elle avec sa voix nasillarde

- je.. je m'appelle Cassiopee

Elle enlève d'un coup sa main de mes cheveux et je voix qu'elle est presque effrayée parce que je viens de dire.

- tu veux dire que tu es la fille d'Ethmée, tu es l'héritière d'Agora ?

- Théoriquement oui mais c'est plus compliqué que ça

- mais alors tu es vivante ! Tout le monde te crois morte dans les déserts de la catabase

- je sais mais il faut croire que j'ai eu de la chance jusqu'à maintenant

Je dis ça avec une voix à peine rassurée, mais la vérité c'est que je suis terrifiée. Liam a disparu et je me retrouve seule encore une fois, face à mon destin tragique. Edna me regarde avec pitié , ensuite elle me tire par Le Bras et m'oblige a m'assoir devant une coiffeuse. Je ne me reconnaît plus,  mon visage s'est creusé et j'ai plus de crasse que de peau. Mes yeux sont cernés et mes cicatrices sont encore plus marquées qu'auparavant. On dirait un monstre, un monstre à l'état sauvage. Je ne sais pas pourquoi mais mes yeux commencent à s'humidifier et une larme coule le long de ma joue. Mon corps commence à trembler, je lutte de toutes mes forces pour garder un semblant de dignité mais c'est peine perdue. Je ne sais plus quoi faire, j'arrive plus à me fixer d'objectif, tout semble être insensé sans Liam. Je ne suis pas forte, je suis terrifiée , sans aucune certitude.
Edna me regarde un instant puis s'adresse aux gardes