Chapitre 11:

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« Cher Sasha. J'ai peur... J'ai tellement peur... Je ne peux rien te dire d'autre... Je sais seulement... Que... Si je te perds, je ne continuerais pas le chemin seule, je n'en aurais jamais la force. Je n'aime personne autant que tes pages... »

Je suis vivante. Ma respiration est lourde. Comme si ces semis ronflements m'empêchaient de dormir. Je suis fatiguée, tellement fatiguée. Je cligne des yeux. La lumière est forte, il y a aussi des voix.

« -Elle se réveille, maman ! Regarde !

-Ma chérie... Il y a du monde dans cette salle. Je cligne de nouveau des yeux, l'image devient plus claire.

-A-A-A... Dis-je en tremblant complètement sous le choc.

-Oui c'est fini, je suis là Maya... Répond maman en me caressant nerveusement les cheveux.

-Je... Je... rêve... ?

-Non Maya, confirme papa »

Je me mets alors à pleurer. Je ne peux pas l'expliquer. Aucun mot ne peut décrire ce que je ressens. Aucun mot n'est assez fort. Après si longtemps. Eux qui me croyaient morte. Ils pleurent aussi. Maman, papa, Julie, Néeri, Paul, Manon... Ils ont tous changé, tellement... Je sens mon âme se perdre entre les questions qui me viennent à l'esprit, la culpabilité, le bonheur de les revoir, et la tristesse qui viendra lorsque je déciderais de tous les abandonner de nouveau.

« -Amélie...A...A... Elle va... Elle va bien ?

-Oui. Répond Julie »

Ils me serrent dans leurs bras ils m'embrassent. C'est comme si leurs pensées pour un fantôme redevenaient de l'affection pour un être vivant, comme si leurs souvenirs redevenaient des étreintes. Je passe mes doigts dans les cheveux de Néeri. Je sens le parfum de la mer, les embruns... Il ferme les yeux, pelotonné à moi dans les draps blancs de l'hôpital. Il ferme les yeux, priant pour ne pas se réveiller de cet incroyable rêve. Les cheveux bruns et bouclés de Julie tombent sur mon visage, et me chatouillent, même dans mes rêves les plus fous je n'aurais jamais pu l'imaginer aussi grande, aussi belle et forte. Paul aussi a grandi, il ressemble désormais à un petit homme, il galope dans la chambre. J'ai un léger pincement au cœur lorsque je vois qu'il ne se souvient pas de moi. Il était trop jeune. J'ai raté tellement de choses... Manon est au fond de la salle, elle pleure aussi. Elle reste en retrait, comme si elle n'appartenait pas à cette famille. Mais elle en fait partie, il n'y a que moi qui n'ai pas ma place dans cette chambre.  Manon, c'est mon parent in-conventionnel, celle qui n'est pas obligatoire mais dont on ne peut se passer lorsque on y a gouté. Je la regarde droit dans les yeux et puis je lui souris. Que faire d'autre...

On toque à la porte. Toute ma famille sort immédiatement, c'est comme s'ils avaient été briffés avant mon réveil. Cinq hommes en costument entrent dans ma chambre.

« -Bonjour mademoiselle, nous travaillons pour le gouvernement français, c'est notre service qui est à l'origine de votre sauvetage d'il y a deux jours de vous et de Mademoiselle Amélie. Nous savons la vérité sur votre situation. Le nouveau président de la république est informé de votre position, les directives sont très claires, vous ne devez parler de cet incident à personne, vous êtes à présent la propriété exclusive du gouvernement français. Vous reprendrez votre scolarité à l'institution de la ville de bois, et vous serez fidèle à notre patrie, en cas de non-respect des conditions que je viens d'énoncer, vous serez incarcérée à vie et les personnes qui attendent dehors connaîtrons de nouveau votre perte qui cette fois sera définitive.

Avez-vous compris ?

-A...A...Oui...

-Bien. Bonne continuation, les conditions précédentes pourront être modifiées à volonté par nos soins en fonction de votre attitude et des besoins du gouvernement et des services secrets français. Au revoir. »

Puis les hommes sont sortis, vite, comme lorsqu'ils sont rentrés, je reste pétrifié par leur discourt. Avec un grand sourire, maman m'a félicité, elle m'a raconté comment je m'étais battue, comment la police m'avait secouru moi et Ali aux États Unis alors qu'un psychopathe avait fait croire à tous à ma mort. J'ai aussi remarqué que l'on m'avait mis une nouvelle attèle, que mes coupures sur les bras avaient été suturées et que l'on avait mis un pansement sur mon arcade là ou Natasha m'avait frappé. Je reçu énormément de visite ce jour-là. Puis on m'autorisa à sortir. Ce n'est que le Jeudi matin, que je pus retourner au lycée, et y revoir Ali. C'était tout ce qui contait.

Il est 8h moins le quart. Je tiens la main d'Ali, nous avons vu nos meilleures amies, elles sont là, ce doit être les seules qui se souviennent de nous parmi les élèves. On les a mises au courant de notre état. C'est Sol et Klo que j'aperçois en premières, surement parce que c'est les plus grandes. En nous voyant, elles accourent vers nous et nous serrent dans leurs bras en pleurant. Nous sommes presque aussitôt rejoins par Queen Vicki et Agnan. Notre petit groupe a toujours été soudé, mais en général, les autres élèves ne comprennent pas. C'est comme si nous vivions dans un autre monde, ils ne prêtent pas attention à nous. J'avais presque oublié leurs traits... Elles sont belles... Et elles ont changé. Vicki, a beau avoir grandi, son cœur d'enfant n'en n'est pas amoindri pour autant, elle sautille en tournoyant autour de nous, ses cheveux blonds aux reflets roux tournoient dans les airs. Queen, quant à elle n'a pas changé de lunettes, elles sont rouges et contrastent à la perfection avec ses grands yeux bleus et ses cheveux blonds. Agnan, est sans doute celle qui paraît la plus âgée d'entre nous, et ses formes rondes lui donnent sa particularité, elle rit aux larmes, mais dans une sagesse relative, contrairement à Vicki. Sol, à beaucoup grandit, et je crois que c'est pour le calme et la sérénité qu'elle dégage que je l'admire, elle est très belle au naturel et renvoie à un charme discret et inaccessible. Enfin, Klo, elle aussi à grandit, ses cheveux sont très longs et bouclés, ses yeux sont rouges, gonflés, et les bijoux excentriques qu'elle porte témoignent du culte de l'originalité qu'elle continue de porter.

C'est lorsque je croise de nouveau le regard d'Ali que mon moral retombe à zéro. Comment pouvoir cacher une telle chose à ses meilleures amies. Se sera impossible...

Vers 8h, un grand homme nous interpelle. Son visage me rappelle quelque chose. Monsieur K, c'est Monsieur K.

« C'est Monsieur K ? Je chuchote à l'intention de Queen

-Oui... Il est directeur du lycée maintenant. Dit-elle sur le même ton.

-C'est comme dans Harry Potter Maya, quand Rog-...Commence Vicki avant que monsieur K ne soit trop près.

-Bienvenue ! Maya ! Amélie ! Quel plaisir de vous savoir en vie ! Cela me rend très heureux vraiment, surtout que les professeurs de notre établissement ont grandement participé à votre libération. C'est pour cela que j'ai chargé Mme Arrial de veiller sur vous tout au long de l'année. Vous rejoindrez la classe de terminales S, et je compte sur vos amies pour vous aider à récupérer votre retard afin d'honorer l'engagement de notre incroyable établissement.

-Merci Monsieur. Je parle doucement en essayant de digérer un maximum d'informations.

-Vous voulez dire que Madame Arrial sera notre professeur référent ? Interroge Ali

-Oui ! C'est exactement ça Amélie. Puis le portable de Monsieur K sonne, il nous sourit puis s'exclame, Le devoir m'appelle !

-J'ai peur. Dis-je en riant

-Ah ha ! Le retour de madame Arrial, ce serait un très bon titre de film ! Ironise Agnan

-Au moins, vous êtes en Term, vous n'avez pas perdu d'année. Affirme Queen.

-Si tu veux... Acquiesce Ali. »

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant