Chapitre 21:

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« Cher Sasha, aujourd'hui comme tout les autres jours, j'essaie de me souvenir du visage de Natasha, je me souviens que je lui parlais à elle. Même si elle m'obligeait, je lui racontais tout. C'est peut-être de ça dont j'ai besoin... Qu'on me force la main. »

Mardi matin 8h00, Monsieur Lewis est de retour. Il a été félicité par monsieur K pour m'avoir défendu. Mes parents ne me croient pas, ils s'inquiètent, mes amies sont découragées, et, l'établissement a jugé préférable que je reprenne les séances avec monsieur Lewis pour que nous puissions retrouver notre complicité passée. Je suis dans le bus, il est en retard. Et je prie pour que jamais il n'arrive. Lorsque j'aperçois la grille de l'institution pas la fenêtre je disparais. Je descends du bus je m'assois sur le trottoir puis j'attends. Je regarde, invisible, les élèves qui défilent à la chaîne. Je pense, et je regarde le vide à la manière d'un fantôme, puis certains surveillants arrivent, ils me cherchent je le sais. Je commence à avoir froid. Je tremble, mais je n'ai pas la force d'apparaître, pas la force de me confronter à lui.

Le ciel est nuageux, il y a du vent aussi, parfois, le bruit des avions me fait lever la tête. Je me souviens m'être déjà cachée de cette manière-là, dans ma cellule au SHIELD, en attendant désespérément, l'inévitable dénouement tragique. À 9h56 exactement, je ferme les yeux, et marche tout doucement vers le bureau de monsieur Lewis, tête baissée, comme un pauvre animal allant à l'abattoir. Monsieur Lewis m'attend devant la porte, il acquiesce l'air victorieux.

« -Tu es en retard Maya de première S.

-Terminale. Veuillez m'excuser monsieur.

-Bien. Entre.

Il prend soin de fermer la porte derrière moi. Le cliquetis de la serrure résonne en moi comme le cran de sureté des revolvers de Natasha.

Qu'attend tu ?! S'exclame-t-il, Ta manche Maya !

Je baisse les yeux, relève ma manche, et lui tend mon poignet. Il commence à me frapper.

-Toutes mes félicitations tu viens de gagner des rendez-vous jusqu'à la fin de ta scolarité ! Mme Arrial m'a proposé de rencontrer ton petit groupe d'amies. Qu'en penses-tu c'est une bonne idée tu ne crois pas ?

-Non... Ne faites pas ça monsieur... Laissez-les en dehors de ça.

-Mais Maya de première S ! Comprend-moi, je m'ennuie avec une élève qui refuse de verser une seule larme pendant mes rendez-vous. Pour punir, il faut faire souffrir, mais hélas, tu ne veux pas souffrir. Alors il faut que je trouve d'autres moyens.

-Faites-moi tout ce que vous voulez, je ne dirais jamais rien, je le jure... Mais ne touchez pas à mes amies...

Il plisse les yeux en souriant et en grimaçant du nez...

-C'est assez tentant... Je l'avoue... Mais j'ai une autre proposition, je vais prendre rendez-vous avec tes amies, je serais un homme merveilleux et bienveillant, et je frapperais, je te ferais tout ce que je voudrais, et tu ne diras rien, et tu perdras tes amies une à une, et puis tu resteras seule, tout le temps, jusqu'à avoir hâte de me voir. »

Je laisse couler une larme sur ma joue. Elle me brûle et me déchire le visage, j'hoche la tête. Il me donne un coup de poing dans l'œil, puis dans la lèvre qui se coupe aussitôt laissant couler un mince filet de sang.

Lorsqu'il me libère, je vais directement au toilettes me laver le visage. Les filles me retrouvent rapidement à croire que je ne peux pas me cacher d'elles.

Queen se met exploser en larmes en voyant mon cocard, ma lèvre et mes deux bras à vifs. Je comprends aussitôt que nos entraînements ne sont pas vains, elle ne ressent plus la douleur. Je ne peux m'empêcher de ressentir un brin de fierté au fond de moi.

« -Je vous remercie du fond du cœur pour ce que vous avez fait pour moi hier.

-Non on a échoué... S'excuse Agnan.

-Vous n'auriez jamais dû mentir pour moi. Dis-je en crachant du sang dans l'évier.

-Mais on n'a pas menti ! S'insurge Vicki

-Tu as raison, c'est moi qui vous ai menti. Monsieur Lewis est un homme bien, ça, je me le fais toute seule. Lui, il veut seulement m'aider.

Vous verrez, de toute façon il a pris un rendez-vous avec chacune d'entre vous.

-Arrête des bobards. Lance Sol.

-Je suis vraiment désolée...

-Laisse-moi arranger ça... Dit gentiment Klo en approchant ses mains de mon visage.

Je frissonne en me souvenant des menaces de monsieur Lewis.

-Non ! Laissez-moi ! Je vous déteste ! Vous ne pouvez pas être mes amies compris ! Foutez le camp !

Elles restent malgré tout, Queen pleure toutes les larmes de son corps, et je sens Agnan toute émue.

Je vous en supplie, laissez-moi... Laissez-moi seule... Si vous vous en mêlez je ne le supporterais pas...

-Tu as d'autres Rendez-vous Maya ? Tente Vicki

-Laissez-moi je vous déteste ! Je vous déteste ! Barrez vous !

Elles quittent enfin les toilettes, Ali reste quelques instants, elle me regarde droit dans les yeux, et hoche la tête. La sonnerie retentit, je me dirige vers ma salle, je croise ma professeure de langue dans les couloirs, elle me regarde avec de gros yeux.

-Mais enfin ?! Que vous est-il arrivé Maya ?!

-Je me suis battue avec des garçons devant le lycée, la direction est au courant.

Elle hoche la tête puis me fixe d'un regard suspicieux.

-Maya... Si vous avez besoin de parler de toutes ces choses... Sachez que je vous crois. »

C'est fou, le soutiens vient parfois des personnes les plus inattendues... Jamais je n'aurais pensé que cette femme pourrait me parler de cette façon.

Le soir, je rentre à la maison, je suis seule, maman est en déplacement. Je fais mes devoirs puis je vais me coucher sans manger à 20h.

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant