Chapitre 19:

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« Cher Sasha, j'ai lu quelque part, qu'au fond la guérison est une question de chance. Peut être que c'est ce qu'il me manque... de la chance...»

Hier matin, j'ai retrouvé mes comics, ils étaient dans les combles. En relisant les premières bd des vengeurs, je me suis rappelée comment c'était avant. Comment je pensais qu'ils étaient. Et maintenant j'ai replongé

Je suis en cours de SVT avec mon gentil professeur rondouillet. Je n'écoute pas. Je suis plongée dans mes bd. Je ne peux pas faire autrement, ce matin, en allant au lycée, je n'ai pas pris mes livres, ma trousse, mes cahiers. Seulement des bd. Je vois Natasha se battre contre des hordes de méchants, et tuer sa meilleure amie sur ordre de son supérieur. Je me dis maintenant que s'ils ont menti sur beaucoup de choses, certaines sont vraies... Sans aucun doute... Je n'éprouve plus le besoin de sortir me défouler pendant les cours, quand je suis avec eux, tout est différent.

Samedi soir. L'entrainement avec les filles. Je lis adossée contre un arbre. Elles se battent et apprennent à contrôler leurs pouvoirs.

« -Maya ? Lance Ali inquiète, Tu ne veux pas venir te battre ?

-Non désolée je suis occupée.

-Allez Maya ! Crie Vicki, On a besoin de toi, viens, s'il te plaît...

-Laissez-moi tranquille les filles... Je souffle

-Ce n'est pas bon pour toi Maya... Regarde tu t'enferme dans ton monde... Tout ça c'est du vent, ce n'est pas réel... Lâche Queen

Je sens un fluide d'énergie de colère me traverser le corps de part et d'autre. Elles m'énervent. Elles ne comprennent rien de toutes façon. Elles n'ont aucune idée de ce que j'ai vécu.

Je me lève brusquement.

-Ils ne sont peut-être pas réels comme tu le dis si bien Queen ! Mais ils m'ont appris à aimer, à m'inquiéter, à rêver, à vivre des aventures ! Ils m'ont aidé à trouver ma vraie nature, ma force, à trouver mes véritables amies ! Voilà pourquoi ils sont réels pour moi ! Je crie de plus belle. Alors peut-être qu'on est liées comme vous le dites si bien, mais moi je ne vous comprends pas. Et vous ne me comprenez pas non plus ! Alo-

-Calme- Coupe Ali

-Non ! Tu vas me laissez terminer maintenant ! Vous savez ce que je crois ?! Je suis seule ! Comme je l'ai toujours été, je suis invisible okey ?! Alors je me barre d'ici, peu importe si Queen à un petit malaise, si je blesse Klo dans son égo ou si Sol a du mal à savoir qui elle est ! Je m'en fou ! Ce qu'il se passe c'est que vous êtes en train, de me tuer à petit feu !

Sur ce je prends mon sac, je disparais et je fuis vers la ville. Je prends le train, et je m'en vais. Je sais au fond de moi que jamais je n'arriverai à rejoindre les Etats-Unis, ou même une de ces bases du SHIELD... Peu importe, il vaut mieux partir que mourir.

Je vais jusqu'à Paris. Je m'assois sur le trottoir dans la nuit. Sous un réverbère et puis je reprends ma lecture. Lorsque j'ai froid, je rentre dans un café et je dépense les cinq euros que j'avais en poche pour un chocolat chaud. À la télévision des images défilent, une banderole rouge avec une alerte disparition. Il est tard. Je m'endors à l'intérieur du café, la tête appuyée sur la vitrine.

Deux hommes en costume s'installent en face de moi. Leur mouvement me réveille. Ils me font penser aux hommes en noirs qui était venus ce matin-là dans ma chambre d'hôpital. Je ne bouge pas et je me serre contre la vitre en les regardant. J'ai peur de savoir ce qu'ils me veulent.

« Nous vous avions prévenu, votre cas commence à faire du bruit.

Je ne réponds pas, je reste stoïque en évitant à tout prix de croiser leur regard.

Des rumeurs commencent à circuler, et les bruits ne sont jamais bon signe. Nos sources ont témoigné de l'existence d'autres surhommes au sein même de vos connaissances, nos services sont conscients qu'une pyromane est en liberté et que vous avez des relations amicales avec cette dernière. Il marque une pause mais je n'acquiesce pas, alors il reprend.

Je suis sûre mademoiselle que vous comprenez l'urgence de notre situation, et nous sommes en regret de vous informer que nous ne pourrons maintenir votre liberté et votre anonymat si vous refusez d'obtempérer. Monsieur le président ne peut se permettre d'omettre des petits détails qui pourraient mettre en péril la protection civile. Nous vous recommandons fortement en tant que propriété exclusif du gouvernement français de vous rendre le plus rapidement possible dans un commissariat. »

Sur ce toujours sans adresser un seul regard à mes interlocuteurs, je prends mon sac et sors à l'extérieur.

Il y a un poste de police à deux rues du café. Je marche seule, dans la nuit. Lorsque je pousse la porte, les gendarmes me prennent immédiatement en charge. Je ne dis pas un mot, je ne pose aucune question, ils me ramènent à la maison dans une petite voiture. Papa et maman m'attendent, je sais que si rien de tout ce qui m'est arrivé ces derniers moi n'était arrivé, ils m'auraient mis une tourniole, mais toutes ces choses ces sont réellement passées, alors ils m'ont pris dans leurs bras en pleurant. Moi, après avoir réussi à me libérer de leur étreinte, je suis partie, me coucher dans un silence de mort, qui je le sens, brisa le reste de leur cœur en miettes.

Le dimanche, je m'enfermais dans ma chambre, toute la journée à lire mes bandes dessinées.

MAYAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant