MAYA

Chapitre 25:

« Cher Sasha, je pense que je vais réussir, après tout on dit que l'espoir fait vivre, mais aujourd'hui, l'espoir nous fait vivre, toutes les sept... Si on échouait... Si on échouais Sasha, je crois qu'elles ne s'en remettraient pas. Et moi... Moi non plus. »

« -Tu es prête Vicki ? Je la regarde soucieuse

-Prête.

-À trois, Un deux, trois ! Décompte Sol »

Sur ce, je canalise tout le courant glacé qui traverse mon corps. Puis je l'expulse, c'est comme si je finissais par rejeter toute la douleur, la souffrance et la solitude que m'inculquait Lewis depuis des jours. Je suis libre.

Les pouvoirs de Vicki s'heurtent violement comme les miens, il s'élève une immense tornade brulante et glacée à la fois. Nous arrêtons lorsque le phénomène s'amplifie.

« -C'est magnifique... Lance Sol

Puis soudain, comme prévu, tout devient triste et froid, obscure et silencieux. De longues ombres se dessinent sur le tronc des arbres. Mes amies se serrent les unes contre les autres. Je disparais, laissant les trois ombres se concrétiser.

Lucile prend immédiatement la parole.

« -Oh... Mes chéries, je vous avais prévenues, pourquoi tant d'obstination ? Et où est votre leadeuse ? Demande-t-elle

J'apparais face à elle.

-Je ne suis pas leur leadeuse, et puis on a décidé de se battre contre vous. On va vous prendre l'Essonne ! Je m'exclame

-Vraiment ? Ricane le petit gros

-Une leçon ne leur a pas suffi, intervient Hugo, les ombres sur les arbres grandissent et immobilisent mes amies, comme la dernière fois.

Je leur fais confiance. Il le faut. Je serre les dents comme pour éloigner les visions d'horreur qui tentent de s'immiscer dans mon esprit.

Lucile approche de moi en souriant,

-Je croyais qu'on s'était mises d'accord toi et moi ? Approche mon chou, toi et moi nous sommes pareilles.

-Non. Je fais un tour d'horizon, je suis plus forte. » Sur ce j'expulse toute l'énergie glacée à l'extérieur de moi, les ombres s'envolent violement et tournoient dans les airs. Tout va si vite, mes amies s'en prennent aux deux hommes tandis que Ali vient me prêter main forte, Lucile se bat bien, elle change de forme, adopte des visages incohérents. Mais contre nous, ils n'ont aucune chance. Des milliers d'oiseaux tournoient autour de nous, Klo est devenue effrayante à réciter des incantations les mains levées et les yeux intégralement noirs. Vicki colle ses mains bouillantes et brûle gravement Maximilien au visage, tandis que Hugo prend la fuite, surement de peur que l'on abîme son chapeau haute forme. Maximilien reste au sol. Mais Lucile semble encore déborder d'énergie.

« -J'ai un marché pour toi ! Je lance tandis qu'Ali lui décroche un uppercut dans le ventre.

Nous ne voulons pas nous battre maintenant, car le combat est déloyal, nous vous donnons rendez-vous lundi, devant notre institution, appelez-nous, et nous viendrons. À 10h.

-Elle peste puis prend la fuite aidant Maximilien à marcher. »

Lorsqu'ils s'en vont à leur tour, je suis prise d'une euphorie incontrôlable. Et apparemment partagée par mes amies. Vicki saute de joie en l'air, Sol prend Queen et Klo dans ses bras, je fais un clin d'œil émue à Ali.

« -On a réussssssiiii !!!! Hurle Vicki

-Je vous avait dit qu'on y arriverait. Rigole Ali

-Hey ! On est les maîtres de l'Essonne ! S'exclame Klo

-C'est comme si on était des supers héros !!! Crie Queen

-Heuu la tu vas peut-être un peu loin dans notre délire... Sourit Agnan

-On est des supers héros !!! S'exclame Ali en imitant le ton adopté par Vicki

-C'est vraiment trop cool... Soupire Sol

-Heu si vous me faites porter des collants jamais de ma vie je réapparais ! J'explose de rire, mes amies m'imitent. »

Tout est si parfait que j'en oublierai presque que le plan est loin d'être terminé. Ce n'est que le début... Nous rigolons une bonne heure dans la forêt avant de rentrer, chacune de notre côté, Agnan me ramène chez moi, comme à notre habitude. En rentrant à la maison, je vais immédiatement me coucher. J'ouvre la fenêtre et je regarde un moment au-dehors. Je pense à tout et à rien en même temps, à ce que ferais Natasha, à ma place, à la façon dont elle torturerait monsieur Lewis, des heures durant pour lui prouver qu'elle est bien pire que lui. Je me demande où elle est, qui elle est en train de tuer, quelle vie elle a décidé de détruire. Étrangement, c'est madame Arrial qui me vient ensuite à l'esprit. Je réfléchis et je me demande ce qui lui arrivera lorsque tout sera consommé, lorsque qu'on accueillera monsieur Lewis avec des cris de haine après le procès. Les gens penseront qu'elle défendait monsieur Lewis ? Comme l'infirmière ou... Sera-t-elle seulement jugée comme une impitoyable professeure au cœur de pierre et au mensonges tenaces.

Les voitures passent dans la rue d'en bas. Les réverbères éclairent la route par petites boules lumineuses qui attirent les insectes. Les oiseaux se taisent tout est calme.

Et lorsque tout sera fini ? Que se passera-t-il ? Je ne pourrais réapprendre à vivre dans la sérénité dans un quotidien fatiguant et ennuyant à mourir.