Unexpected Love

3 - La lettre

- 2 septembre 2001 -

Harry ne revit Draco qu'au repas du soir, et il avait l'air exténué. Le brun se demandait comme son premier jour s'était passé, il espérait que les élèves n'avaient pas été trop durs avec lui, surtout les plus anciens. Il y avait toujours beaucoup d'élèves qui avaient été à l'école au même moment qu'eux et qui connaissaient la mauvaise réputation de Draco et ce qu'il avait fait. Ils savaient sûrement aussi qu'il avait changé de côté mais, comme Harry avait pu le remarquer, vos erreurs sont oubliées beaucoup moins facilement que les choses justes que vous avez faites.

Ne sachant pas vraiment si Draco était d'humeur à discuter ce soir, Harry ne dit rien et mangea son dîner en parlant avec le professeur McGonagall. Cependant, quand ils eurent fini de parler des actualités, Draco se tourna vers Harry et commença à lui parler de sa première journée, à sa plus grande surprise, mais il ne pouvait pas dire qu'il n'attendait pas ce moment depuis le matin. De plus, il savait que Ron allait lui demander des nouvelles au moins trois fois par semaine.

« Dans l'ensemble, c'était pas mal. Les élèves ne sont pas méchants, mais les premières années sont tellement curieux ! Ils ne savent pas se tenir. J'espère que je n'étais pas comme ça en première année. Je sais que j'étais un imbécile, mais je ne me souviens pas avoir poser autant de questions personnelles à mes professeurs ! 'Monsieur, vous pouvez nous montrer votre tatouage ?' Non mais n'importe quoi. Et puis, on le voit presque plus mon 'tatouage', comme ils le disent. »

Harry ne put s'empêcher de rire en l'entendant parler, Draco n'était pas aussi bavard dans son souvenir, mais dans son souvenir il était aussi con et méprisant, alors ça faisait un grand changement. Le blond leva les yeux au ciel, mais Harry cru tout de même apercevoir l'ombre d'un sourire sur son visage.

« C'est vrai que les élèves peuvent se montrer très curieux. Un peu trop, même, et surtout les premières années. Mais il faut les comprendre, ils étaient jeunes pendant la guerre, et leurs parents sont probablement trop protecteurs et ne leurs disent rien. Ça a affecté tout le monde, pas que les élèves de notre époque et les partisans de Voldemort.

- J'imagine que t'as raison. Mais ça reste assez irritant. »

Le brun hocha la tête puis reprit un peu de pommes de terres sous l'œil bienveillant du professeur McGonagall. Elle était heureuse qu'il n'y ait plus de rancœur entre Draco et Harry, ou du moins qu'ils ne le montrent pas. Elle aussi appréhendait la rentrée mais était à présent rassurée. Elle considérait Harry comme son fils et ressentait de la pitié pour Draco, elle avait toujours cru qu'il avait beaucoup de potentiel et cette vision le confirmait, il avait juste suffi de l'éloigner de son père.

Harry finit son repas dans le calme, écoutant les conversations autour de lui mais n'y participant pas. Lui avait passé une très bonne première journée. Ses cours s'étaient bien passés, ses élèves se montraient toujours aussi curieux et intéressés, ce qui était pour lui le plus important. Il avait toujours pensé que la réussite dans une matière commençait par le professeur ; il avait toujours été mauvais en potions avec le professeur Rogue, mais avait eu de bonnes notes avec le professeur Slughorn, même quand il était en huitième année et qu'il n'avait pas le manuel du prince de sang-mêlé. Il voulait donc que ses élèves se sentent bien avec lui.

Au bout de quelques minutes après avoir fini de manger, Harry souhaita bonne nuit à ses collègues et quitta la table en pensant au lendemain. Il avait les dernières années, les cours qu'il préférait car ils étudiaient des sujets plus sérieux et plus dangereux. Il comptait commencer l'année avec des dragons, alors il avait réussi à se procurer ses miniatures, comme au tournoi des trois sorciers, au Ministère. Il avait du insister pendant plusieurs jours mais son nom faisait que, la plupart du temps, il réussissait à avoir ce qu'il voulait.

Harry alla s'asseoir à son bureau personnel, dans sa chambre, prit une feuille de parchemin et commença à écrire une lettre pour les grands-parents de Teddy, son filleul, pour leur demander s'il pouvait venir les voir le week-end prochain. Il mit la lettre dans une enveloppe et écrit l'adresse de Ted et Andromeda puis la posa sur le côté de son bureau et commença à écrire une lettre pour Ron et Hermione, les félicitant une fois de plus pour leur mariage à venir et leur demandant s'ils voulaient venir dîner chez lui dans deux semaines.

Une fois ces deux lettres terminées, il regarda l'heure et, voyant qu'il commençait à se faire tard, il prépara un peu plus en profondeur ses prochains cours puis alla se coucher, et plongea dans un sommeil profond, ses rêves hantés par des yeux gris et des cheveux blonds.

- Ellipse : 1 semaine -

La première semaine de travail était passée à une vitesse phénoménale, et Harry était enfin en week-end, moment qu'il attendait depuis qu'Andromeda et Ted lui avaient répondu pour dire qu'ils seraient ravis de le voir, que Teddy ne parlait que de lui et qu'il lui manquait beaucoup.

Le samedi matin, Harry mit ses affaires dans un sac qu'il rétrécit à coup de baguette magique et s'en alla du château pour rejoindre son appartement à Pré-au-Lard quand il tomba sur Draco qui parlait avec une jeune femme qu'il ne connaissait pas. Il avait évité Draco pendant la semaine à cause de son rêve très étrange dans lequel le jeune homme était, alors il s'approcha de lui, voulant lui souhaiter un bon week-end pour se faire pardonner.

« Bonjour. »

Draco et son amie, qui semblèrent enfin remarquer sa présence, se tournèrent vers lui. La jeune femme, qui avait de longs cheveux noirs, des yeux marrons, une tenue de moldu et la peau foncée lui adressa un large sourire.

« Harry Potter ! C'est un honneur de vous rencontrer. Je suis Elizabeth Eastwood. »

Elle lui tendit une main parfaitement manucurée qu'Harry serra avec un sourire aux lèvres. Elizabeth était vraiment jolie et il se demandait si elle était la copine de Malfoy.

« Enchanté. Je vois que je n'ai pas besoin de me présenter. »

Il lui sourit une seconde fois puis se tourna vers Draco.

« Je voulais te souhaiter un bon week-end. Tu as du avoir une semaine très mouvementée, avec tous les élèves surexcités de première année... »

Draco hocha la tête en souriant également et serra la main d'Harry à son tour.

« Bon week-end, Potter. »

Harry lui adressa un hochement de tête et un sourire en coin avant de mettre sa cape de sorcier et de sortir du château. Il alla jusque chez lui en marchant, Pré-au-Lard était tout près de Poudlard et ça ne servait à rien de transplaner sur une si courte distance. Il profita de cette petite balade pour dire bonjour aux commerçants et à ses voisins qu'il croisa dans la rue, puis alla retrouver le confort de son appartement, qui lui avait beaucoup manqué. Il alla s'asseoir dans son canapé et regarda par la fenêtre qui donnait sur le château.

Son appartement était spacieux et un étrange mélange de l'habitation d'un moldu et d'un sorcier. Il avait une télévision, un ordinateur et un téléphone, mais il avait aussi un balai dernier cri, des grimoires de sorcellerie et pleins d'autres objets qui appartenaient au monde des sorciers ; un scrutoscope, un rapeltout, de la poudre de cheminette, le fragment de miroir à double-sens de Sirius et de son père, une pensine, des photos qui bougeaient, la carte du Maraudeur...

Harry aimait rester à la pointe des technologies moldus et magiques. Certes, son enfance avec les Dursleys avait été très difficile et désagréable, mais ça ne voulait pas dire qu'il n'aimait pas tout ce qui touchait au monde non-magique. Il ne pourrait pas vivre sans sa télévision, les objets de sorciers n'étaient pas toujours des plus distrayants.

Il alluma donc la TV et regarda les informations des moldus, quand il entendit quelque chose gratter à sa fenêtre. Il leva les yeux et vit une chouette hulotte qui avait une lettre attachée à sa patte. Harry se leva directement et la laissa rentrer puis détacha la lettre. Il lui donna des friandises pour chouettes et hiboux et la laissa repartir.

« Potter.

Je ne savais pas comment te dire ça en face, alors j'ai décidé de t'écrire une lettre à la place. Je trouve que c'est beaucoup plus facile de parler quand l'autre personne n'est pas en face. Je tenais à te remercier pour m'avoir fait me sentir à l'aise ici. J'appréhendais beaucoup plus que je ne pourrais l'admettre et j'ai été rassuré de voir que tu ne voyais plus en moi l'adolescent insupportable que j'étais il y a quelques années.

Draco Malfoy. »