Unexpected Love

10 - Une Saint-Valentin ratée

- 14 février 2002 -

Aujourd'hui était la Saint-Valentin, probablement le jour qu'Harry détestait le plus au monde. Il ne voyait pas l'intérêt d'avoir un jour pour quelque chose qui devrait être célébré toute l'année, même si c'était probablement une parole de célibataire. Et sa vie sentimentale était le chaos total.

Draco était beaucoup plus distant depuis « l'incident » de Sainte Mangouste. Ils se parlaient toujours, étaient toujours amis mais ils se voyaient beaucoup moins en dehors des cours qu'avant. En un mois ils ne s'étaient parlé que deux fois en dehors de la salle des profs et de la Grande Salle. Ils ne passaient plus leurs soirées à parler et à corriger des copies, et ça manquait beaucoup à Harry. Draco lui manquait, ce n'était pas pareil sans lui.

A la place, il passait beaucoup de temps avec Neville. Il l'aimait beaucoup, ils se connaissaient depuis longtemps et s'étaient toujours bien entendu, mais ce n'était pas pareil. Il ne parlait pas autant de sa vie avec Neville qu'avec Draco, il ne se sentait pas à l'aise comme avec Draco... Tout était différent, et Harry n'aimait pas ça. Il aimait avoir une certaine routine, et il en avait une quand il voyait son collègue aux cheveux dorés trois soirs par semaine.

Les cours ce jour-là passèrent à une lenteur presque anormale. Les élèves étaient surexcités, recevaient des cartes au milieu des cours et Harry s'énervait beaucoup plus rapidement que d'habitude. Il finit par fermer la porte et les fenêtres à clé pour pouvoir faire ses cours sans être interrompus par des hiboux qui portaient des lettre d'amour aspergées de parfum tous plus forts les uns que les autres. De plus, Draco ne lui avait toujours pas adressé la parole de la journée, ce qui l'irritait encore plus. Il n'avait plus besoin de le nier, il avait des sentiments pour le blond. Il ne pouvait plus se voiler la face.

Quand il eut fini son dernier cours de la journée, à 16h, il alla dans son bureau et s'assit confortablement dans un fauteuil devant le feu qui ronronnait et craquait dans la cheminée. Il ferma les yeux et laissa son esprit s'échapper un peu. Il n'avait fêté la Saint-Valentin que quelques fois dans sa vie ; une fois avec Cédric, deux fois avec Ginny et une fois avec un de ses ex. Il avait espéré pendant tout le mois qu'il allait pouvoir passer celui-ci avec Draco.

Harry était sur le point de s'endormir quand il entendit quelqu'un frapper à sa porte. Il se redressa rapidement et lissa sa robe avant d'aller ouvrir, espérant que c'était Draco. Mais ce n'était pas lui, c'était une élève de sixième année qui avait des questions à lui poser sur un devoir. Il l'invita à entrer dans son bureau et lui dit tout ce qu'il y avait à savoir, il avait toujours rappelé à ses élèves qu'ils pouvaient venir quand ils voulaient s'ils voulaient lui demander quelque chose. Il aimait quand ses élèves venaient vers lui, il se sentait utile.

Quand elle s'en alla, Harry mit une cape d'hiver et sortit de son bureau pour aller prendre un peu l'air dans le parc. Il enfonça ses mains dans les poches de sa cape et fit un petit tour du lac avant d'aller frapper à la porte de la petite maison d'Hagrid, qui lui ouvrit peu de temps après, un grand sourire se dessinant sur son visage.

« Harry ! J'attendais ta visite avec impatience. »

Il laissa entrer Harry et referma la porte derrière lui avant de s'affairer à préparer un thé pour son invité. Le brun, faisant un peu comme chez lui, retira sa cape qu'il posa sur un porte-manteau avant d'aller s'asseoir dans un des deux grands fauteuils qui se trouvaient dans la cabane. Même maintenant qu'il était adulte, il se sentait minuscule dans ce fauteuil. Il se souvenait du nombre de fois où il était venu ici en étant gamin, surtout pendant ses premières années. Rien n'avait changé ; la cabane était toujours aussi vite, avec des meubles anormalement grands et de la vaisselle qui avait l'air d'être pour de véritables géants. Les seules choses ici qui ne manquaient jamais au professeur étaient les gâteaux de Hagrid qui était aussi durs que du béton.