Chapitre IV

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Les copeaux de mes ongles disparaissent dans l'air frais du matin de ce trente et un décembre. Les vacances ont été calmes, ce qui a le mérite de m'avoir enlever de la tête l'homme. Je vais donc vous raconter quelques jours de ces dernières semaines. Le jour de la veille de Noël par exemple.

Cette nuit là, nous avons veillé tard. Le jour, nous avions accroché des guirlandes lumineuses et colorées. Le sapin était posé sur la table du salon et nous avions repoussés les canapés de façon à faire plus de place. De petits sapins de bois verts et rouges étaient disposés un peu partout dans la pièce. Simon (mon petit frère) avait tenu à dormir ici. Il était adorable dans son pyjama rayé, avec ses joues roses, ses yeux brillants et ses cheveux châtains ébouriffés. Finalement, il s'était allongé sur le canapé, un coussin dans les bras. Quand il s'était endormis, papa l'avait porté dans sa chambre. J'étais resté un peu avec Cassy (ma cousine), Marguerite et Sarie qui adorent toute les trois la magie de Noël. Vers 10h30, on étais quand même parties se coucher.

*

Le lendemain, la table où étais posé le sapin débordait de cadeaux de toutes les couleurs, de toutes les formes et tailles, emballées dans du papier de soie. Une ligne de chaussons de différentes couleurs d'où dépassaient des bouts de papiers cadeaux s'alignait devant le sapin. Les plus jeunes se sont précipités sur leurs présents. Les adultes les ont regardé en souriant, et ceux qui sont entre les deux, les adolescents de la famille, ont oscillé entre les différentes possibilités, enfant ou adulte, ne voulant pas paraître trop précipités et immatures, mais désirant quand même voir ce qu'ils avait reçu. Je restait un moment à regarder Simon et Camélia se jeter sur leurs cadeaux et déchirer avec enthousiasme et grands coups de bras l'emballage de leurs paquets. Oui, on ne dirait pas mais Camélia a huit ans, et pas quatorze, comme laisserais supposer son comportement ! Ses cheveux bonds volèrent dans les airs quand elle se retourna en poussant un cri de joie.

«Oooooooouuuuuuuuuiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!! Merci, merci, merci, merci, merci papa, merci, merci !!!!, dit-elle en se jetant au cou de son père.

-Heuh, Camélia ?, dit celui-ci, prudent.

-Hummm ?..., lui répondit-elle, le nez dans son pull.

-Ce n'est pas moi qui t'ai offerte cette robe, c'est un cadeau de Magalie !

-Oups !... Heuh, ben merci tatie alors !»

Camélia se dégagea de son père et alla faire un gros câlin à ma mère. Celle-ci sourit en posant sa tête contre la sienne.

«Youpiiiiiiiiiiiiiiiiiii !!!!!!!!!!!!!!!! Trop cool !!!!!, nous cria Simon en brandissant un cahier noir, relié main et avec des notes de musique inscrites sur la couverture.

-De rien, dit mon père en bombant le torse de façon comique, pour faire rire l'assemblée., Mais si tu pouvais éviter de parler dans le style jeuns ... Ce serait préférable, ajouta-t-il, le torse toujours gonflé.

-Ulrich, tu lui feras la remarque un autre jour que celui de Noël !», intervînt ma grand-mère.

Mon père se mit à faire semblant de bouder et de marmonner dans son coin, se qui fit éclater de rire ma mère. Camélia en profita pour partir et continuer à ouvrir ses cadeaux, jugeant sûrement qu'elle avait assez flatté ma mère pour le moment. C'est là que les adolescents décidèrent de faire leur entrée. C'est d'abord, bien sûr, Myriam qui se lança en premier. Elle prit les trois gros cadeaux et les deux petits où étaient inscrit son nom, elle ouvrit le premier et y trouva un poste radio. Sans un commentaire, elle ouvrit les autres et avait maintenant devant elle une pile d'objets comprenant: un poste radio, donc, un pantalon, un billet de cinquante euros, une paire de chaussures et un appareil photo télescopique. Sans rien dire, elle s'assit sur le canapé, regardant dans le vide, puis elle tourna lentement la tête vers nous et dit:

HAGEL - Sacha SqyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant