Chapitre XIII

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Le réveil émet son bruit métallique. Il est sept heures pile. Je me réveille aussitôt, comme si j'avais attendu ce moment dans mon sommeil, comme un Saint Graal. J'appuie sur le cylindre qui dépasse du haut de l'appareil, comme le premier jour où a démarré cette aventure (je crois que je peux l'appeler comme ça). Je sors vite-fait et en sautillant de mon lit, remets les draps à leur place et traverse le couloir pour aller me brosser les dents dans la salle de bain. Je m'y lave en chantant et fredonnant tout le long.

Je suis HEUREUSE !!! Je récapitule : je viens de découvrir que le monde dont je rêve dans les livres existe et que j'en fais partie, que j'ai des pouvoirs magiques, que je suis même douée, que je vais entrer dans une Académie qui à l'air fabuleuse pour appendre à travailler ma magie ! C'est absolument GÉNIAL ! On ne peut rêver mieux pour me faire plaisir ! En plus, j'ai passé beaucoup plus de temps avec ma famille, et ça c'est vraiment bien !

Je rentre dans ma chambre, enfile ma robe, et l'ajuste en me regardant dans le miroir de ma chambre. Je m'attache les cheveux avec un élastique et une belle épingle à cheveux et enfile mon inséparable montre style années 1900.

Je descends petit-déjeuner dans la cuisine. Presque tout le monde est levé et déjeune déjà. Tous me prennent dans leurs bras en faisant attention de ne pas tacher ma robe et en me disant :

«Alors, c'est le grand jour ! Tu n'es pas trop anxieuse ?»

Je m'assois et commence à déjeuner. Quand j'ai fini, je remonte mettre mes chaussures, des espadrilles jaunes moutarde à talons compensés, je peux me le permettre maintenant qu'il fait beau. Je vais me laver les dents puis prends ensuite ma veste en jean et ma malle et redescends les escaliers. Je saisi le livre que j'ai commencé hier et enfile ma veste.

Régit et mon grand-père m'attendent sur le palier en souriant; ma grand-mère termine de s'habiller. Je vais faire la bise à tous ceux qui sont dans la cuisine (tout le monde, en fait !), ce qui prends du temps, car je ne veux plus les lâcher ! Je prends le temps de rassurer Simon, de lui souhaiter une bonne journée d'école. Je ne suis pas loin de pleurer mais je me retiens. Chaque personne à droit à au moins quatre bisous, et des «Je vous écrirais...». Tout le monde s'est levé et est allé sur le palier pour me souhaiter bonne chance et un bon voyage. Je pars finalement, le cœur serré mais heureuse. J'ai une impression de vide et en même temps de plein dans mon corps ! J'apprécie le vent qui me caresse le visage.

«Si il y a du vent, c'est que c'est bon signe...»

Je marche avec légèreté, me soulevant du sol sans efforts. Je rentre dans la voiture de Régit en m'enfonçant dans la banquette avec joie. Chaque sensation de ce jour est une source de bonheur, et j'en profite. Ma grand-mère est assise à côté de moi, et nous discutons de sa rentrée à l'Académie, dont elle se souvient très bien. Ce qu'elle me raconte me rassure. Elle me dit que de toute façon, avec mon caractère, je me ferais des amis bien vite. J'aimerais bien car j'ai du mal à me faire des amis, dans ce monde-ci; nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes.

Le voyage se poursuis ainsi, tout doucement, comme dans une bulle, et en même temps trop vite. J'ai l'impression que ce jour va déterminer le reste de ma vie, je suis excitée comme une puce, la seule chose qui me calme est de parler, de n'importe quoi, mais de parler. Quand nous arrivons à la gare de Toulouse, mon grand-père me donne des instructions à suivre si jamais je suis perdue.

«Bien que je ne pense pas que ça arrive !», me rassure-t-il.

Je mets plus longtemps encore à les laisser partir. Eux aussi n'ont pas envie de me quitter. Je les serre tous les trois très longtemps, mais je dois quand même y aller. Je les aime tellement ! Je sais bien que ce qui m'attends est merveilleux, c'est pour ça que je me décide à partir tout de même. Le moment de tristesse passé, je suis de nouveau submergée par la joie. Je m'approche du la gare et, pour ne pas chercher trop longtemps, je demande à un contrôleur où se trouve le quai numéro 3. Il me l'indique, je le remercie et vais attendre sur la plate-forme. Le train ne tarde pas à arriver, si bien que je n'ai pas le temps de chercher du regard les éventuels autres élèves de l'Académie. Je repère seulement deux ou trois silhouettes qui ont à peu près ma taille. Quand le train arrive, je me lève, le cœur battant à tout rompre, les doigts légèrement tremblants. Je tire ma malle derrière moi et grimpe les marches derrière les autres voyageurs. Ils ne sont d'ailleurs pas nombreux, une dizaine, environ. C'est vrai que nous ne sommes qu'en mai et que ce n'est pas encore la saison pour aller à la mer. Je m'installe sur un siège et pose ma valise devant moi. Le voyage dure à peu près une heure et-demi (c'est un TGV) et je dois arriver à l'Académie à 13h30, j'ai le temps, il n'est que 9h00. Je m'installe confortablement et commence à lire.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 15, 2017 ⏰

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HAGEL - Sacha SqyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant