HAGEL - Sacha Sqy

Chapitre VIII

Je descends les escaliers encore toute ensommeillée et tourne dans la cuisine. J'allume le gaz et me fais des œufs au plat. Je m'installe encore une fois devant la fenêtre qui donne sur la rue passante, c'est mon coin d'hiver. J'ai finalement postée les lettres hier, il ne me reste plus qu'à demander à mes parents l'autorisation de faire l'école à la maison. Il y a également un vide-grenier pas loin d'ici et ce serais bien d'y aller avec tout le monde, ça fera une petite animation.

Ma mère arrive dans la cuisine et s'installe à côté de moi. Je tente ma chance et lui demande au bout d'un moment.

«Je sais que la rentrée est en mai, alors est-ce que je peux faire l'école à la maison en attendant ?

-Je sais que c'est difficile et je te comprends, d'ailleurs c'est ce que j'ai fait moi-même, ta grand-mère me faisait les cours, on peut lui demander si elle est d'accord pour te les faire aussi. Après il faut demander à ton père si il est d'accord, mais moi ça me va. Je comprends parfaitement que tu ne veuilles pas rester dans un monde de sans-pouvoirs en sachant que tu es une magicienne !

-Merci ! Merci beaucoup ! Et oui, c'est en partie pour ça que je ne veux pas retourner au lycée... Et je voulais aussi te demander, il y a un vide-grenier à Frouzzins, est-ce que l'on peut y aller ?

-Ce n'est pas la porte à côté, mais pourquoi pas... On a cas dire que c'est ton cadeau avant l'Académie ! Et puis personne n'a rien prévu, on a cas emmener tout ceux qui veulent ! Attendons d'abord de demander à ton père si il est d'accord pour les cours, il me semble qu'il est presque réveillé.»

Nous finissons tranquillement notre petit-déjeuner ensemble, et nous mettons la vaisselle sale dans l'évier. Papa est arrivé, ainsi que Régit, Sarie, Stéphane et Anne. Je débarrasse la table des miettes du repas, puis me tourne vers mon père. Ma mère me fait signe que je peux y aller, je lui pose donc la question. Il est du même avis que maman, et tous ceux qui sont présents dans la cuisine rajoute que c'est ce que toute la famille a fait. Maintenant, il faut choisir qui me donnera les cours.

«Ce sera ta grand-mère, si elle est d'accord bien sûr.», me confirme mon père.

Que ça fait du bien ! Faire l'école à la maison, avec ma grand-mère, quel bonheur ! J'ai l'impression d'être beaucoup plus libre qu'au lycée, ce qui est évidemment le cas ! Ma grand-mère pourra ainsi aussi allonger sa liste d'élèves dans la famille !

Je sens ma bonne humeur monter en flèche ! J'ai écris et posté les deux lettres pour Théo et Louise, je suis une magicienne apparemment douée et ma grand-mère va me donner les cours, donc je n'irai plus au lycée ! Je dis que je suis apparemment douée car, d'après toute la famille (excepté Simon, Camélia et Cassy bien sûr !) c'est quasiment un exploit de réussir à attirer un objet à soi dès la première fois.

Je me sens bien dans ce monde, cette fille qui est d'une certaine façon mon opposé et qui en même à toujours été en moi, que j'ai ressentie et trouvée dans certains moments. C'est pour ça qu'il m'arrivait parfois de me sentir différente des autres, je ne suis pas de leur monde et en même temps si.

J'ai l'impression d'être immergée dans une musique de Bach, triste et joyeuse à la fois. Moi qui suis une solitaire de nature (oui, c'est étrange avec toute la famille avec laquelle je vis !) je sépare les journées en deux parties: les moments gais et criards que je passe avec ma famille et les moments de calme, de réflexion, de détente et de mélancolie parfois que je passe dans ma chambre, dans le jardin ou sur le toit.

En effet, j'ai découvert quand j'étais petite une porte, au quatrième étage, près de la chambre de ma grande-tante Marguerite (je dis découvert, mais c'est juste que je l'utilise et pas les autres membres de la famille, sinon je pense que tout le monde la connaît). Elle ouvre sur un escalier en bois ancien magnifique (pour mon âme de chineuse !) en colimaçon (je suis littéralement en extase devant les escaliers en colimaçons !) et qui donne sur une terrasse en bois, large, et entourée sur trois côtés de barrières. J'aime à mettre mes pieds sur les tuiles du côté qui n'est pas protégé en sentant le vent lécher mon visage.