Chapitre 9

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« La menace ne sert d'armes qu'aux menacés. », Léonard de Vinci

Un rayon de soleil chatouilla doucement le visage de Sirius qui ouvrit un œil puis l'autre

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Un rayon de soleil chatouilla doucement le visage de Sirius qui ouvrit un œil puis l'autre. Pendant quelques secondes, il se demanda désorienté où il se trouvait, jusqu'à ce que la soirée précédente lui revienne brutalement.

La lettre.

Sa lâcheté.

Il avait été incapable de dire la vérité à Cassiopée. Incapable de dire les mots qui lui briseraient le cœur et après lesquels elle ne le regarderait plus de la même façon. Rongé de remords, le jeune homme tourna doucement la tête. Cassiopée dormait toujours. Allongée à côté de lui, les deux mains repliées sous sa joue comme pour une prière silencieuse, les cheveux éparpillés autour de son visage dans un océan de noir. Un sourire amer caressa le visage de Sirius qui hésita momentanément à toucher la peau délicate et les lèvres un peu sèches de la jeune femme endormie.

Il s'en empêcha, se tourna à nouveau et fixa le plafond de la chambre rose. Le stuc inerte et trop élégant semblait se moquer de lui tout autant que le luxe grotesque de la pièce. Sirius se passa une main sur les yeux et déglutit. C'était la première fois qu'il restait aussi longtemps à L'Innocent et il se demanda un instant pourquoi il restait allonger, à fixer un point invisible comme un imbécile.

A nouveau, la petite voix à l'arrière de sa tête se fit remarquer, la voix cruelle faisant battre son cœur plus fort. Sirius voulait se forcer à se lever, à partir de la chambre 26 sans un dernier regard en arrière pour ne plus jamais revenir. Cela était certainement la plus simple des solutions : disparaître. Partir de ce village, de la minable baraque dans la forêt, partir jusqu'à ce qu'il atteigne une nouvelle ville et y construise une nouvelle vie. Peut-être pourrait-il même changer de nom, trouver un travail, ne pas avoir une réputation comme il en avait une ici. Sirius grogna. L'idée de fuir comme un vulgaire voleur le répugnait et il se sentit honteux de la pensée elle-même. Il avait fait la guerre, il pouvait bien affronter quelques villageois et le visage déconcerté d'une prostituée.

A côté de lui, Cassiopée se tourna un peu et Sirius se figea. Il cligna lentement des yeux, tentant de faire le moins de mouvements possibles, serrant le drap dans ses poings. Il devait partir. Il ne pouvait pas regarder Cassiopée dans les yeux, pas, tant qu'elle n'avait pas reçu la lettre. Pas tant qu'elle ne connaissait pas la vérité et qu'elle pensait encore qu'il était bon et honnête, deux adjectifs qui lui semblaient être son opposé. Egoïste, stupide et lâche étaient les premiers mots qui lui venaient à l'esprit – et les plus inoffensifs. Cassiopée bougea à nouveau, un peu plus cette fois-ci, mais le jeune homme ne réagit pas. Un frémissement parcourut son corps.

Ce serait la première fois que la jeune femme se réveillerait à ses côtés.

Sûrement la dernière.

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