« Le monde est inexplicablement mystérieux et plein de souffrance. », Albert Schweitzer
Tous les soirs, Sirius retourna à L'Innocent : tous les soirs, Cassiopée était allongée, s'affaiblissant un peu plus de jour en jour. Lorsque Sirius arriva un soir à l'Innocent, un mauvais pressentiment lui nouait la gorge. Comme la journée précédente, Max l'amena au cachot lugubre où la femme cruelle avait enfermé Cassiopée. Il ouvrit la porte avec ses clés et hocha gravement la tête :
« Deux heures. »
Sans attendre, Sirius pénétra dans la pièce à grands pas et entendit aussitôt la porte se fermer derrière lui. Nerveusement, ses yeux cherchèrent Cassiopée. Elle était allongée dans le noir, recroquevillée et immobile, comme si elle ne l'avait même pas entendu arriver. Le jeune homme fronça un peu les sourcils avant de doucement s'approcher en trébuchant un peu sur le sol inégal. Il s'agenouilla à côté de la jeune femme. Elle ne bougeait toujours pas et l'inquiétude avait fait accélérer son cœur nerveusement.
« Cassiopée ? », souffla-t-il et après quelques secondes, elle se retourna vers lui avec difficulté. A la lumière de la lune, pâle et ténébreuse, Sirius vit brusquement la blancheur de sa peau, les gouttes de sueur sur son front. Il écarquilla imperceptiblement les lèvres et sans réfléchir, tendit une main qu'il posa sur son visage.
La jeune femme était brûlante.
Sirius sentit son propre visage être drainé de toute couleur et rapidement, il leva Cassiopée du sol et la prit contre lui, sur ses genoux et entre ses bras.
« Bon dieu, Cassiopée. », siffla-t-il douloureusement. La jeune femme sourit faiblement et leva une main vers lui. Elle caressa doucement sa joue avant que sa main ne retombe faiblement, la pointe de ses doigts heurtant le sol.
« Tu es venu- », murmura-t-elle. Une quinte de toux lui coupa la parole et secoua son corps frêle avec force. Sirius la pressa un peu plus contre lui. Elle était encore enroulée dans son manteau : ce dernier était cependant maintenant imbibé d'humidité glaciale et ne faisait rien pour réchauffer la jeune femme. Il serra les dents. Doucement, il posa la tête de Cassiopée sur ses cuisses avant de rapidement sortir les bras des manches de sa veste en laine. Il redressa ensuite le corps de la jeune femme et la serra contre son torse après avoir enlevé le manteau glacé : fermement, il tint ses bras et la laine chaude autour de son corps frissonnant.
La bête était enragée.
Comment Madame Christophe pouvait-elle faire une chose pareille ?
Sirius pressa sa joue contre les cheveux de Cassiopée et ferma les yeux un instant, silencieusement. Il se sentait désemparé, désespéré. Il voulait sortir la jeune femme de cette tour misérable : voulait faire cesser tous ces malheurs. Elle frissonna contre lui, pressa son visage contre son torse.
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Cage Dorée
Hombres Lobo❝La pire souffrance est dans la solitude qui l'accompagne.❞ Il était une fois, dans un village tout juste sortit d'une guerre féroce, une jeune femme aux longs cheveux qu'on appelait Raiponce. Enfermée pour rembourser la dette de ses parents, elle...