Chapitre 15 :

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Une semaine était passée, et rien d'intéressant ne s'était produit. Cassandra ne reparlait plus à Kilian et Iris. Si Kilian essayait d'engager la discussion avec son ancienne amie, Iris, était trop vexée pour le faire. Elle préférait garder sa fierté, elle attendait toujours des excuses de la part de la jeune fille. Les cours étaient d'un ennui mortel pour Iris, la cantine tantôt bonne, tantôt dégoûtante et les livres concernant la guerre ne donnaient rien d'intéressant. Les adultes étaient détestables. Les professeurs aimaient bien embêter Iris en lui demandant de corriger tous les exercices au tableau. Pour cela, ils l'isolaient toute seule à une table, lui donnaient d'autres exercices, et à la fin, elle devait corriger des exercices qu'elle n'avait pas faits sous l'œil moqueur du professeur et des autres élèves. Comme plusieurs cours étaient passés, la surdouée, qui avait compris ne prit même pas la peine de faire les exercices. Mais elle aimait voir le visage contrarié d'un professeur qui n'arrivait pas à trouver de fautes alors qu'elle les faisait devant tout le monde.

Iris en avait marre, et comptait le faire savoir très bientôt à quelqu'un. Les autres surdoués subissaient cela aussi. Leurs retrouvailles à chaque fin de journée leur faisaient du bien, discuter et partager leur journée était bénéfique pour eux. Cela les aidait à mieux supporter. Mais pas pour Iris. Depuis son altercation avec le fils du conseiller Baptiste, Iris ne l'avait pas revu et c'était tant mieux. La jeune fille épluchait des livres chaque jour. Il n'y avait toujours aucune nouvelle de l'association, à croire qu'il n'y avait en fait aucun infiltré. Iris s'obstinait à penser le contraire, elle ne voulait pas se savoir sans protection, même si l'infiltré ne pouvait pas faire grand-chose. Mais elle se sentait plus en sécurité en sachant des gens de leur côté ici. Depuis sa discussion, elle n'avait pas revu M. Past. Le surveillant s'était habitué à surveiller beaucoup plus de gamins qu'il en avait l'habitude. Mais il continuait à surveiller discrètement les surdoués sans qu'ils s'en rendent compte.

Ce matin-là, Iris n'était vraiment pas d'humeur. Ils ne trouvaient rien : aucun infiltré et aucun indice sur les origines de la guerre. Cela avait beau ne faire que sept jours, cela la désespérait. Avec tout ce qu'elle accumulait depuis son arrivée dans le désert, elle avait envie de hurler à tout le monde qu'ils étaient de pauvres imbéciles dépourvus de la moindre once d'intelligence. Et tout le mystère sur les vraies raisons de leur venue ne sortait pas de sa tête. Elle ne pouvait pas arriver à la conclusion qu'ils étaient vraiment là pour se sauver des bombes. Pour les autres, peut-être, mais pas pour les surdoués. Il y avait d'autres raisons concernant sa venue et celle de sa bande.

Quand elle fut habillée, elle se dirigea machinalement vers la porte. Ses camarades de chambre étaient encore endormies, pas question de les réveiller. Si elles arrivaient en retard à leur cours, ce n'était pas son problème, tant pis pour elles. Puisqu'elles la détestaient, pourquoi leur rendrait-elle un service ? Chaque matin et chaque soir elle supportait leurs messes basses. Messes basses qui parlaient de garçons, des privilégiés qu'elles convoitaient, des surdoués et surtout d'elle, leur camarade de chambre. Elle supportait aussi leurs moqueries. Sans parler des coups bas qu'elles pouvaient faire comme remplacer du dentifrice par du savon, ou ne pas lui laisser de l'eau chaude. Que des coups puérils qui montraient leurs degrés de maturité et de réflexion qui frôlaient le zéro. À chaque fois, la surdouée avait envie de leur envoyer un coup de poing dans leur figure. Ce n'était que des pestes idiotes. Elles perdraient peut-être des neurones, mais ce n'était pas une grande perte pour elles.

Alors que la surdouée s'apprêtait à ouvrir la porte, Iris remarqua deux enveloppes qui avaient sûrement dû être glissées sous la porte. La jeune fille les ramassa et s'enferma dans les toilettes. Dans la première, il n'y avait rien. Cela surpris Iris. L'autre contenait, deux papiers et un stylo. Un papier vierge, il n'y avait rien. Ils voulaient sûrement qu'elle réponde. Et un papier avec une écriture familière.

Insurrection -1 OpartiskOù les histoires vivent. Découvrez maintenant