L'angélus du soir faisait résonner ses derniers cris, la prière des rois était dite et les oraisons qui s'entendaient depuis l'horizon connurent leurs soupirs finaux. Dans le sombre, ensuite sous les lueurs des réverbères, des gens bien vêtus défilaient, ils avaient un rencard: un bal. Malgré le nom, ce n'était pas aussi simple; ce n'était que pour une nuit et une seule. Un bal masqué ou d'un moins un bal à l'honneur des masques. Les femmes bien coquettes, accompagnées de leurs intendants ou de leurs hommes, étaient dévorées des yeux; les solitaires devaient faire preuve de courage ultime, le bal attendait quelques instants de plus pour commencer, histoire de laisser le temps pour quelques retrouvailles sensibles. Quelques amis se sont rejoints, c'était une occasion exceptionnelles, des gens venus de partout, les dents sur la galerie, ils riaient à gorge déployée; c'était exceptionnel ! Alors que le bal comptait ses dernières secondes avant le lancement, le ciel s'assombrit terriblement bien avant même de laisser faufiler sous les nuages épais, les rayons blafards de la lune qui devait se pointer il y a quelques instants, à l'horizon. C'était l'heure des masques, chacun devait en avoir une, la couleur était à son choix personnel, et l'on n'osa guère entendre se plaindre quelques uns; tout était à merveille ! Le bal est lancé ! On vaquait à son gré et d'autres préféraient déguster les préambules du buffet. Il y avait cinq jeunes hommes, assis dans un coin au bord d'une table ronde, ils étaient fiers dans leurs postures comparables à celles des pingouins, ils parlaient de leurs vies juvéniles ravagées de coup-bas de relations idylliques en délectant des verres de cocktail de fraise malgré leurs masques blancs. Deux d'entre eux étaient frères, le troisième, leur cousin, il était jeune prêtre et jeune d'âge. Les deux autres, étaient des amis retrouvés par cette présente occasion. Larry, le plus frêle d'entre eux, guettait depuis un certain temps, une belle silhouette féminine qui s'est tenue seule dans le clair-obscur de la piste, en donnant l'impression d'être en pleine attente. À ce qui parait, malgré ce clair-obscur qui pavanait dans son entourage, les scintillements de ses yeux parvinrent jusqu'à notre Jeune-homme, qui depuis, fantasmait fortement, pensant que cette potentielle beauté ne faisait que lui dévorer des yeux. La discussion à quoi il participait il y a longtemps avec ses copains, fut laissée depuis belle-lurette par son esprit, qui le trainait de force vers son éventuel idole, il voulait résister mais l'attraction fut si forte qu'il perdit sa dernière goutte de lucidité et succomba à ce charme. En s'approchant, la face de la fille se décrivait de plus en plus impressionnante malgré le masque en forme de papillon qui recouvrait le haut de son visage en laissant ses deux beaux yeux éclatants. À peine arrivé par devant l'inconnue, brusquement, il perdit la langue, en conséquence, ne sut quoi dire. Mais à sa belle surprise, l'inconnue lui dit:
- Bonsoir Larry ! Tu tardais un peu trop, je t'attendais depuis longtemps...
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Les Amours Perdues
RomanceParfois, la définition qu'on attribue à l'amour n'est pas toujours vraie. L'homme interprète les concepts selon ses désirs et souvent, ne voyant que rien qui émane de lui ne rime à rien, il plonge selon sa croyance dans la fatalité. Alors, voilà une...