Les Amours Perdues

Partie 3 - Le Défi

Après le départ de Pascal avec la fille ...

- Comment peut-on laisser tomber trois copains pour une inconnue comme elle? Lança le jeune prêtre costumé.
- Oui ! Mais, qui est cette fille en faite? Demanda l'un des deux frères.
- Peut-être le Diable déguisé en femme. Que Dieu m'en préserve, répondit l'autre en faisant le signe de la croix.
* * *
- Aurais-tu peur Maurice ?
- Dany, tu sais que j'ai toujours été un brave homme. Répliqua le jeune prêtre avec fierté.
- Ça, il nous l'a bien démontré. Dit l'autre d'un air pensif et perdu dans la foule.
- Quoi? Lui demanda Dany. Il a démontré quoi Christobal?
- Que nous sommes des hommes incapables de courtiser une fille.
- Complètement faux ! Répliqua l'autre frère. Je ne suis pas un incapable.
- Quant à moi, leur dit le cousin, il a raison. Vous savez, je m'en suis déjà tiré d'affaire. J'y peux rien moi, je dois respecter les vœux du sacerdoce.
- Oui, et nous en passons. Et voilà qu'on est resté planté au bord de cette table, dégustant seulement les frais du buffet.
- Et que comptes-tu faire Dany? Questionna le cousin.
- Relever le défi ! Répondit-il avec détermination.
- Ah ouais ! Alors bonne chance, lui dit l'autre frère d'un ton ironique.
- Laisse, tu veux ? J'en ai à profusion ! Dit-il en se levant et en s'étirant de manière à se soulever le torse.
Daniel, leur laissa seuls, encore cloués au bord de la table. Il n'y avait plus d'histoire à raconter que ne serait-ce du vin et d'autres perdus du buffet. Le jeune prêtre restait coi et froid, ne pensant qu'à passer un bon moment seul même s'il fallait passer toute la soirée ici. L'autre, Christobal était nerveux, sans position sur la chaise sur laquelle il était assis. Il attendait un miracle; c'est vrai, il ne pouvait aller pêcher. Dans sa petite histoire, il croyait que l'argent pouvait lui donner tout, y compris les filles, à vrai dire des putes qui lui dérobaient tout son avoir et qui l'envoyaient parfois au secours des prêts. Ici, dans ce bal, il est rare de voir une femme vaquer seule dans les milieux, les coureurs de jupons faisaient mouche ! Alors, pensa-t-il, c'est impossible de pêcher un gros poisson si ce n'est par miracle.
Daniel était allé se mettre dans un coin, un verre de champagne à la main droite, l'autre dans la poche, il examinait la salle au complet. Quelques minutes plus tard, à cause de ses pieds qui lui démangeaient, il marchait en laissant ses yeux se perdre dans les milieux, et sans pouvoir éviter, il a heurté une dame et la salit en projetant par mégarde le champagne sur la robe de celle-ci.
- Oh ! Veuillez m'excuser chère madame.
- Mais, ça ne va pas ta tête ?! T'es où au juste quand tu marches ?!
- Pardon ! Je ne vous ai pas vue...
- Oui oui, tu ne m'as pas vue. Hé bien, un conseil mon cher, regarde où tu mets les pieds !
- D'accord tu as raison. Mais permettez-moi de vous essuyer ma ridiculité.
- Non, je peux le faire toute seule.
- J'insiste.
- Pourquoi ?
- J'insiste parce que c'est mon devoir.
- Hummm ! Tu es un homme de devoir.
- J'essaie en tout cas.
- Et tu fais preuve de respect aux gens. J'apprécie !
- Merci !
- De rien.
- Ça me soulage.
- D'accord. On se reverra, si tu veux. Je serai assise sur cette table-là. Lui dit-elle en lui indiquant l'endroit.
- D'accord. Alors vous êtes...?
- Corine !
- Moi je suis...
- Je sais. Tu es Pascal. Je t'ai vu à l'entrée.