La louve noire

Chapitre 11

Après l'appel au microphone, toute la meute fut en alerte. Adam et Aiden partirent par l'avant de la salle. Gabriel se tourna vers moi.

-Reste là cette fois-ci. Si tu n'écoutes pas, tu auras de gros ennuis.

Et il partit aussi.

Je prenais sa menace au sérieux, Adam m'avait bien fait comprendre que je ne devais plus aller contre sa parole, et au souvenir de l'arme pointée sur moi, je n'avais pas spécialement envie de réitérer l'expérience.

Alec, Anaya etCayla partirent, eux, par l'arrière de la salle.

Le reste de la meute resta aux aguets, prêt à l'attaque. Ma louve, flairant le danger, se prépara aussi à l'attaque.

Et si c'était Dan ? Et s'il était revenu me chercher ?

Le traumatisme qui grandissait en moi me paralysait tellement que des souvenirs remontaient à la surface.

Dan était posté dans l'embrasure de la porte depuis dix minutes. Il me fixait, ses yeux bruns foncés s'enfonçaient dans leurs orbites quand il souriait. Au bout d'un moment, je ne tenais plus.

-Qu'est-ce que tu veux ?

Ma voix était rauque faute de sommeil et mes membres me faisait tellement mal que j'osais à peine bouger de peur de relancer la douleur. Pourtant, cet enfoiré était ravi.

-J'aime te regarder. Tu es délicieuse, tu sais ?

Un frisson de dégoût traversa ma colonne vertébrale. Ma louve elle, se mit à grogner.

-Si du sang humain coulait de tes veines, j'aurais fait de toi ma femme (il s'avança). Ton odeur... m'enivre jusqu'à ne plus vouloir respirer autre chose... Tes formes... me donnent envie de les caresser jusqu'à laisser des traces sur ta peau... (il souffla et s'accroupit en face de moi. Instinctivement, je reculais) Mais bon, la vie est injuste.

Tout d'un coup, Dan attrapa mon menton de sa main et me força à le regarder dans les yeux.

-Je t'aurais fait mienne. De toutes les façons imaginables.

Prise d'un élan de fureur, je lui crachais dessus.

-Je ne t'appartiens pas, et je ne t'appartiendrais jamais !

Il fit mine de s'essuyer puis rigola jaune.

-Ah !Mais chérie, tu m'appartiens déjà ! Regarde-toi.

Mes yeux, qui je savais avaient viré aux noirs, brillaient en pensant à ce que je voulais lui faire. Je n'appartenais à personne.

Soudain, Dan me fit basculer sur le dos pour se mettre à califourchon sur mes hanches, ses mains entourant mes maigres poignets.

Il les serra fort, me regardant me tordre de douleur. Le pire, c'était qu'il aimait ça. Ses yeux reflétaient l'excitation qu'il éprouvait en me faisant souffrir. Sous mon corps à peine nourri, il était difficile de supporter un poids de septante-cinq kilos. Je me débattis.

-Ma Merry, ma petite Merry. Maintenant que je te possède, plus rien ne m'éloignera de toi. S'il t'arriverais de fuir, je te chasserais. Je tuerais, détruisant tout sur mon passage jusqu'à ce que je mette la main sur toi. Tu seras à moi pour l'éternité.

Sur ce, il me lécha le cou. Je criai.

-Merry ? Est-ce que ça va ?

Je relevais la tête. Anaya avait posé une main sur mon épaule et me regardait, inquiète. C'était la première fois que mes souvenirs me revenaient avec une puissance pareille. Ils me déstabilisaient.