Le lendemain était douloureux.
Mes membres me faisaient mal, ma tête me tournait, c'était l'horreur. Mais pire encore, quand j'essayai de me relever, une immense douleur me tiraillait au niveau de mon abdomen. Les images d'aiguilles glissant sur mon ventre le soir précédent viennent hanter mon esprit.
Avec un immense effort, et quelques grimaces, je me mis en position assise et regardai l'état de ma peau. Ma chemise, toujours ouverte, laissait entrevoir un mot.
Avec horreur, je découvrais ce que Dan avait écrit sur moi.
Un mot, « mienne ». Un prénom, « Dan ».
Je plaquai ma main contre ma bouche. Dan avait écrit que je lui appartenais sur mon propre corps. Il avait utilisé une aiguille, sans doute avec de l'argent comme je ne cicatrisais pas, pour me scarifier le ventre.
Ma louve, encore somnolente de l'argent qui lui a été injectée, se mit dans un état de psychose. Elle était folle de rage. Je la sentis s'agiter, mettant mon calme à rude épreuve.
Nous n'appartenons à personne. Jamais.
Je me mis dans une rage folle, enragée et dégoûtée qu'un homme comme lui nous marque comme lui appartenant. Il fallait trouver une solution pour retirer cette chose de mon corps.
Mais pour l'instant, nous ne pouvons rien faire.
En plus de cet effroyable tatouage, mon ventre me faisait toujours souffrir le martyre. Il gargouillait et me faisait mal tant j'étais en manque de nourriture. Pour ne rien arranger, la pièce puait tellement que j'étais prête à vomir le restant de poulet d'il y a trois jours.
Je me haïssais tellement d'avoir laissée le contrôle à ma louve, la soirée de mon anniversaire. J'étais perdue, troublée et je ne savais plus quoi faire, où aller. Ce jour-là, je m'étais transformée pour la première fois de ma vie. C'était il y a deux ans et les mêmes questions me tourmentaient encore maintenant. Pourquoi ça m'était arrivé à moi ? Est-ce génétique ? Cela venait-il de mes parents ? Je ne pouvais pas prendre le risque de me faire traiter de folle en allant leur demander, alors je suis partie. Je me suis échappée le plus loin possible de la plage, ne faisant confiance qu'à mon odorat.
En forme de louve, je me sentais tellement libre. Même si j'étais effrayée d'être devenue ce que je suis, je me sentais bien sous ma forme animale. J'étais forte, puissante et je me sentais surtout bien dans ma peau. Ma course s'était améliorée, cela faisait un bien fou de sentir le vent se frotter à mes longs poils noirs. J'avais l'impression de pouvoir faire ce que je voulais et de franchir tous les obstacles. C'était un sentiment merveilleux, le meilleur de toute ma vie.
Cependant, toute bonne chose avait une fin. La lune s'était couchée, laissant place au soleil du petit matin.
Plus le soleil montait dans le ciel, et moins j'avais de force pour rester debout sur mes pattes. Je faiblissais. Paniquée, je ne savais pas comment faire, il y avait quelque chose de bizarre en moi alors, j'ai préféré laisser le contrôle à ma louve, la laissant là où elle voulait aller.
Je ne contrôlais pas encore assez mes atouts animal pour pouvoir leur faire confiance totalement, mais j'avais eu tellement peur de ce qui allait se passer que j'avais préféré me mettre de côté.
Maintenant, je pouvais affirmer que ce fût la pire erreur que je n'avais jamais faite. Moi qui suis d'une nature pudique, je m'étais retrouvée nue devant un homme de la vingtaine, Dan. Je m'étais sentie horriblement mal à l'aise, surtout quand il m'avait regardé de ses yeux étranges.
Mes pensées revinrent au moment présent quand j'entendis les bruits de pas résonnant dans l'escalier. Je me rappelais soudainement de ma chemise laissée ouverte que je refermai au plus vite.

VOUS LISEZ
La louve noire
Hombres LoboAujourd'hui, cela fait deux ans que je me suis transformée en un monstre avec des crocs. Cela fait également deux ans qu'on se sert de moi comme un objet, se servant de mon secret contre moi. Je ne sais plus qui je suis, ni qu'est-ce que je suis. T...