Autour de moi, tout était sombre. Ou du moins, c'était ce qui me semblait. Mes yeux étaient tellement gonflés que je ne distinguais que les formes de ce qui m'entourait. La moindre parcelle de peau me faisait souffrir, même le souffle venant du vent me blessait. Cela faisait une journée qu'on me tenait prisonnier et pourtant, j'avais l'impression que ça durait depuis toujours. En plus des deux autres dans mes pieds, mes ravisseurs m'ont délicatement -quelle ironie- enfoncé deux pieux en bois dans chacun de mes bras.
Une énorme flaque de sang s'étendait autour de moi, preuve de ma longue agonie. La seule partie de moi qu'ils n'avaient pas réussi à souiller était ma volonté de ne rien laisser m'échapper.
Les allers et venus sont nombreux. Les deux hommes qui me retenaient ici avaient plus l'air d'hommes d'affaires que de véritables geôliers. Ainsi, je constatai de nombreuses erreurs qui leurs seront fatale une fois que l'opportunité se présentera pour moi de m'en aller.
L'homme qui m'avait menacé viendra demain matin. Si je voulais m'échapper, il fallait tenter le coup ce soir. Quelque chose me dit que je n'aurais pas la même chance de m'en aller demain.
Toutes les vingt minutes, Dan (d'après ce que j'avais compris) vient prendre la relève. Après leur dirigeant, c'était le pire des quatre. Dans ses yeux se trouve une telle excitation en réaction à la douleur que s'en était effrayant. A chaque fois qu'il ressortait d'ici, c'était pour faire couler encore plus de sang que la fois précédente. Mais lui n'était pas là pour savoir où se trouvait ma meute. Lui me demandait où se trouvait Merry. Il en devenait fou. Plus je lui répétais que je n'en savais rien, et plus vite il me frappait au visage ne cessant de me répéter de la lui rendre.
Si mes comptes étaient bons, j'avais trois minutes de répit avant qu'il débarque. Mon plan débuterait après son départ. En l'ayant vu faire plus d'une quinzaine de fois, je pouvais prédire comment ça allait se passer. Il allait essuyer le sang sur mon corps, enlever les pieux dans mes membres et refaire ma coiffure au mieux. Me rendre le plus présentable possible, pour mieux me détruire par soi-même par la suite. Une fois parti, les deux hommes rentreront et c'est à ce moment-là que je les prendrais par surprise. En espérant que celle-ci sera suffisante...
-Je suis de retour.
Je sentis sa présence bien avant d'entendre le son de sa voix. Son aura était sombre et il sentait la mort à des kilomètres à la ronde. Je grognai.
-Tout doux mon loup. Oula, je vois qu'on s'est bien occupé de toi. Mes chers camarades sont peut-être complètement cons, mais ils savent se servir d'une arme. Je les féliciterais à l'occasion.
Il s'approcha de moi, retira les pieux comme je l'avais prédit et me lançai un seau d'eau froide sur tout le corps. Je laissais ma tête retomber sur mon menton, signe que je refusais de me débattre.
-Alors, tu as pu réfléchir sur l'endroit où vous aviez capturé ma Merry ?
Je relevais légèrement la tête, plantant mes yeux dans les siens.
-Je ne sais pas qui est cette Merry.
Il abattit son poing sur mon nez. Des milliers de petites étincelles remontèrent le long de ma colonne vertébrale. Des points noirs obstruèrent de nouveau mes yeux, signe que s'il continuait, j'allais forcément m'écrouler. Mon loup, complètement sous adrénaline depuis que je suis attaché, n'a qu'une seule envie : sauter sur notre agresseur et déchirer sa gorge jusqu'à ce que son sang coule dans sa gueule.
Les yeux de Dan s'étaient transformés pour ne plus être que deux puits sombres de fureur.
-Merry est ma femme et a été enlevé par ton espèce alors je veux savoir où elle est, tout de suite.

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La louve noire
Loup-garouAujourd'hui, cela fait deux ans que je me suis transformée en un monstre avec des crocs. Cela fait également deux ans qu'on se sert de moi comme un objet, se servant de mon secret contre moi. Je ne sais plus qui je suis, ni qu'est-ce que je suis. T...