Aujourd'hui...
Quand, à l'époque, j'avais des problèmes à régler avec des personnes qui me faisaient du mal, ma mère me répétait tout le temps que la roue finissait toujours par tournée. Cette phrase me donnait de l'espoir. Sauf que là, ce n'était pas pareil. Elle n'était plus à mes côtés, et cela faisait deux ans maintenant.
Depuis la soirée de mon anniversaire, ma vie avait tourné au cauchemar. Après que Nick a appelé à l'aide ce soir-là, je m'étais enfuie. Je n'avais plus donnée de nouvelles à mes parents et encore moins à Nick. De toute façon, j'en aurais été incapable.
Le regard qu'il m'avait lancé quand nos yeux s'étaient rencontrés après ma transformation restera gravés dans ma mémoire au grand jamais. Un regard rempli de peur, de surprise, mais surtout de dégoût.
Il n'y avait que deux personnes qui me regardaient avec ces yeux-là. Nick... Et le salopard qui me retenait prisonnière, un collier autour du cou, depuis mes 18 ans. D'ailleurs, en parlant du loup. Des pas retentissaient dans l'escalier.
-Tiens tiens tiens, j'avais presque réussis à oublié ton existence.
Il plaça son visage à ma hauteur.
-Désolée, je sais que tu t'attendais à ce que je t'apporte à manger comme je te l'avais dit, mais finalement, je me suis dit que ça n'en valait pas la peine. Tu sais pourquoi ?
Comme je ne répondais pas, il tira sur la chaîne qui retenait mon cou. Les piques en métal s'enfoncèrent dans ma nuque. Je grimaçais.
-Je t'ai demandé si tu savais pourquoi, salope. Réponds.
Il prit une voix menaçante. Les dents serrées, je lui crachai la réponse.
-Non, je ne sais pas.
Il sourit de son air d'abrutis puis me caressa les cheveux, comme si j'étais son animal de compagnie.
-Bien, on fait des progrès. Eh ben, je m'étais dit qu'il y avait assez de rats dans ce grenier pour que tu puisses te nourrir toute seule ? C'est ce que font les monstres comme toi dans la nature non ? Il chasse.
Il se releva et me regarda, faussement peiné.
-Je suis trop gentil avec toi. T'aurais pu tomber sur cent fois pire que moi. Je te laisse succomber à tes besoins primitifs de chasse. Dans ma propre maison. Je suis trop bon avec toi, Merry.
Après s'être lancé des fleurs, Dan remonta enfin pour vaquer à ses occupations.
Ce n'était pas la première fois qu'il « m'oubliait » et qu'il me laissait mourir de faim. J'en était même habituée. Je sentais tout de même mon estomac grogner de frustration. Cela faisait au moins deux jours qu'il ne m'avait plus nourrie. Je ferais n'importe quoi pour avoir un bon steak saignant... Ou alors une jambe de Dan fera l'affaire.
En plus, il savait très bien que je mangeais pour deux, à cause de ce qui était en moi.
Ma louve était affamé. Je la sentais se lamenter: elle tournait en rond pour apaiser son manque de chair fraîche.
Sachant que ce n'était pas en pleurant sur mon sort que je n'aurais plus faim, je me couchai le plus confortablement possible que je pouvait l'être sur le sol, qui, d'après lui, « était la place qu'un animal devait occuper ».
Mes yeux se fermèrent.
Je n'attendais rien. Je savais ce qui allait se passer. Une fois de plus, je réfléchirai au moyen de sortir de là puis je m'endormirai le ventre vide et me réveillerai le lendemain par Dan me lançant un seau d'eau froide comme douche matinale. Ensuite, il me donnera des habits trouvés dans des poubelles le soir précédent et me demanderais d'aller chercher ces bières et de faire ses courses pour midi.
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La louve noire
Kurt AdamAujourd'hui, cela fait deux ans que je me suis transformée en un monstre avec des crocs. Cela fait également deux ans qu'on se sert de moi comme un objet, se servant de mon secret contre moi. Je ne sais plus qui je suis, ni qu'est-ce que je suis. T...