Chapitre 4

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Après avoir été sûre d'avoir repris assez de force, je me relevais sur mes pattes et me secouai les poils.

Toutes mes transformations étaient pénibles, il n'y en avait pas une qui était sans douleur. Seulement, le pire arrivait après. Depuis maintenant plusieurs mois, ma transformation débouchait sur une agressivité que je ne pensais pas moi-même contenir.

C'est ce qui se produisait. Maintenant que j'avais repris des forces, je sentis une vague de haine et de mépris déferler dans mes membres. Cette vague était tellement puissante, quelle fit trembler ceux-ci.

Sans aucune raison apparente, je me mis à grogner en montrant les dents. Ma mâchoire était constituée de dents aussi grandes et aussi aiguisés les unes que les autres.

Je regardais droit devant moi, les dents sorties, occupée à grogner tel que de la bave débordai de ma gueule.

Une fois en louve, les sentiments étaient comme doublés. Les émotions que je ressentais étaient dix fois plus fortes sous ma forme lupine que sous ma forme humaine.

Chaines, collier, sang, torture.

Je sentis mes poiles se hérisser, mes oreilles se redresser.

Je commençais à me débattre. Tirant sur les chaines avec mes pattes, ignorant la douleur que cela me procurait. Je mordais ensuite ce qui me retenait à la patte. Je l'attrapais, tirait, secouait la tête pour l'arracher, en vain.

Aiguilles, argent, scarification.

Un hurlement guttural sorti de ma gueule. Avec une force que je me croyais pas capable, je tirais sur la chaine de mon cou. Incapable de résister plus longtemps, celle-ci céda. La lourde chaine tomba sur le sol dans un tintement métallique.

Je pouvais enfin bouger ma tête sans être bloquer. Ce miracle m'ayant donné plus d'espoir, je me poussais en avant, mettant à l'épreuve les liens qui entravaient mes pattes.

Ma gueule dégagée, je l'utilisais pour tirer sur les anneaux du mur, de sorte à les décrocher. Sentant une légère faiblesse dans les anneaux, je continuais à essayer de les extirper des pierres. Après avoir tiré encore et encore, les anneaux se détachèrent brusquement d'entre les briques et tombèrent sur le sol dans un bruit lourd.

J'étais libre !

Sans trop me poser de question, je courus dans l'escalier, les chaines de mes pattes me suivant derrière moi. Elles cliquetaient sur les marches.

Seulement, cela n'allait pas être aussi simple. Marcus se trouvait déjà au sommet de l'escalier, les bras ouvert prêt à m'arrêter.

Sauf que pour une fois, je me sentais confiante. Il était seul. C'était un humain mais surtout, j'étais un loup avec des crocs et des griffes. Il ne pouvait rien contre moi.

Quand je fus à sa hauteur, j'attaquai. Je lui sautai dessus, les pattes en avant pour pouvoir directement le bloquer. A ma plus grande surprise, il esquiva mon attaque et tira sur une de mes pattes qu'il ramena vers lui.

Avant qu'il puisse enchainer quoi que ce soit, je tournai ma tête et tenta de le mordre. Je sus me dégager et ne perdais pas une seconde de plus pour me diriger vers la sortie. Elle n'était plus qu'à quelques mètres, quand un couteau se planta dans mon abdomen. Je gémis.

Ma louve fut prise d'une nouvelle vague de rage et la dirigea vers notre agresseur. Je me tournai vers lui et lui sautai de nouveau dessus, le prenant au piège entre mes pattes. Cette fois, il n'eut pas le temps d'esquiver. Je lui griffais le ventre, le visage. Du sang écoulait de toutes les parties où j'avais laissé mes traces. Le mien par contre laissait sa trace sur le plancher du salon.

La louve noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant