Chapitre 8 - Les malheurs de Sofia

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Après ma représentation mélodramatique du café, j'avoue ne pas en mener bien large. Ce soir-là, je suis rentrée chez moi la morve aunez, mes yeux rougis et gonflés par les larmes.

Tout ça, avec en prime, une migraine digne de ce nom.

C'est bien ma vaine ! Et ce gros c** de Léonard qui n'a même pas pris la peine de s'excuser !

Pour sûr, une journée comme celle-là restera dans mes annales personnelles comme la journée la plus contradictoire de ma vie.Résultat d'une surabondance d'émotivité. A ne plus tenter.

Mais comme d'habitude, je ne me suis pas laissée abattre très longtemps.

Dès le lendemain matin, je me lève plus affamée que jamais. Comme disait ma grand-mère, la faim est une bonne maladie. Si seulement elle pouvait me voir, je suis sûre qu'elle ravalerait son dicton vite fait bien fait !

Nutella, Pancakes, confiture, brioches... Je m'en donne à cœur joie!

Merci Mamie.

Bien sûr, pour couronner cette matinée dominicale de positive attitude, j'ouvre mon Mac et j'écris tout ce dont mon esprit, mon cœur et mes tripes veulent bien sortir. Et je peux vous dire qu'ils en ont sous la pédale. Mon deuxième roman prend forme sous mes yeux aussi vite qu'a été blessée ma dignité la veille au soir.

J'évacue.

La déprime ? Très peu pour moi. Mais quand mes émotions prennent un tour inattendu et quand je sens que je flirte dangereusement avec mes amies les idées noires, je m'abandonne sans retenue à l'écriture.

Et je mange. Beaucoup.

Mais ça, inutile de le préciser. Je pense que c'est un point commun à tous les individus de sexe féminin.

Je finis de poser la dernière phrase du huitième chapitre quand une vibration familière me chatouille le haut de la cuisse droite.

Mon portable indique qu'un SMS vient d'arriver. Je grogne d'avance,et déverrouille mon appareil.

Jonas.

Mon cœur fait un triple salto looping arrière.

Jonas : Ma jolie romancière est-elle dispo ce soir ?

Jolie...

J'inspecte rapidement mon reflet dans le miroir en pied du salon.Jogging défraîchi par des années de sèche-linge, tee-shirt trop court à l'effigie d'une souris mondialement connue et tête de panda indomptable dû à l'achat récent d'un mascara bon marché.

OK, j'abdique. Mais ça joue en ma faveur si je vous dis qu'on est dimanche ?

Bref. No panique. Émoustillée et curieuse je réponds dans la seconde:

Moi : Oui. Rien de prévu.

Oui, bon d'accord ! C'est le calme plat, le vide total dans ma vie sociale aujourd'hui. Le désert de Gobi. En même temps C'EST DIMANCHE, j'ai dis !

Jonas : Tu m'en vois ravi (smiley sourire).

Oh, il est chou !

Moi : Tu proposes quoi ? (smiley cœur x 3)

Too much ? Rho... je suis avenante c'est tout. Il va me proposer de m'inviter à dîner, certainement dans un restaurant clinquant. Mon cerveau fume ! Merde, je n'ai rien à me mettre. Je souris d'avance à l'après-midi cocooning qui m'attends. J'A-DO-RE !

Jonas : Une pizza chez Dino ?

Une pizza chez Dino ? Le troquet pourri qui sert de cantine à tous les employés de ma maison d'édition. Je bugge deux secondes avant de me rendre compte que mon enthousiasme vient de me quitter sans explications.

Une taille 42...et du succès !  [auto-publication / Ebook dispo sur les stores]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant