Pincez-moi je rêve.
C'est le pompon !
- Surprise ! Chérie, tu as une de ces mines...vitamines, vitamines !Je te le dis assez, pourtant.
Je sens mes joues s'empourprer.
Je vous présente...ma mère.
Elle me bouscule presque pour passer le pas de la porte. Moi,toujours immobile, la bouche ouverte, puis fermée, tel un poisson laveur de vitres, je regarde mon père, qui me fait face, une moue désolée sur le visage.
Il m'embrasse avec insistance. Vous savez, ces gros bisous qui claquent dont seuls les parents ont le secret ?
- Bonsoir ma pépette.
Rho...l'angoisse totale.
Au moment où je retourne dans le salon, ma mère est déjà en grande conversation avec mes trois gazelles, qui patientent gentiment devant leur verre de blanc. Je surprends le regard moqueur d'Alix qui me sonde.
Ma mère prend enfin conscience de ma présence derrière elle et s'esclaffe :
- Soofffiiia...tu es toute pâle. Tu devrais sortir plutôt que de rester enfermée à écrire voyons...
- Non, maman. Je ne suis juste pas maquillée là.
Et juste en train de parler roulage de pelle avec mes copines...Oui,ma mère croit encore qu'un écrivain ne croise la lumière blanche que par le biais de son ordinateur portable.
Entendons-nous bien : j'adore ma mère. Je l'aime plus que tout au monde. Frustrés dans leur parentalité, et étant fille unique, mes parents m'ont toujours apporté un trop-plein d'amour. Ne m'en déplaise, je suis entourée comme jamais. Alors que mon père reconnaît ma nécessité d'éloignement du cocon familial, ma mère ne comprend pas mon besoin d'autonomie. Oui, quand elle est dans les parages j'ai l'impression de me transformer en une sorte de guimauve.Elle me câline comme un gros lapin en peluche géant et...je viens de fêter mes vingt-huit ans !
- Je t'ai apporté une quiche ma pépette. Vu les innombrables rendez-vous que tu as pour tes signatures, je me disais qu'il était préférable que tu ne te nourrisses pas que de plats préparés.
Voyez-vous ça !
- Merci maman. C'est adorable.
Je lui prends des mains le plat en céramique rouge recouvert de papier aluminium et le dépose délicatement sur le comptoir de la cuisine. Du coin de l'œil je vois mon père se faire tout petit.OK, il a compris. Et comme je ne veux surtout pas les vexer, je me plaque un sourire mielleux sur le visage.
- Papa, tu bois quelque chose ? Maman ?
- Oh non ma chérie on ne va pas te déranger.
Ben voyons !
- Je vois que tu as un bon Chablis de sorti. Serre m'en un verre !
Merci papa !
- Bon, alors, que me vaut votre visite surprise ?
Je tente la diversion par la sympathie.
Mes parents sont commerçants en proche banlieue parisienne. Vous savez, ces charmantes bourgades fleuries et cosy ? Ils évitent le grand Paris à tout prix. Alors les voir chez moi un soir de semaine me rend forcément méfiante. Quelque chose se trame.
Ma mère fait sa moue contrariée et mon père lui jette des coups d'œil inquiets.
Il se passe VRAIMENT quelque chose.
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ChickLitLe noir amincit, un teint hâlé gomme la cellulite, les rayures verticales dégrossissent, les talons affinent la silhouette...un ramassis de conneries oui ! Le trompe l'œil, très peu pour moi ! Vous aimez être trompé sur la marchandise vous ? Moi pas...