Chapitre 20 - Vol mouvementé

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Bienvenue sur Royal Air Poissarde. Veuillez attacher vos ceintures, nous traversons actuellement de terribles perturbations.

La mienne de perturbation ?

Grand, brun, un regard ravageur, un visage parfait, un sourire en coin sexy comme jamais, un style irréprochable et surtout...un parfum doux et boisé.

Elle est nommée Léo.

De mon côté je me sens comme une adolescente mal fagotée. Il est vrai que mon pantalon de yoga défraîchi et mon habituel gilet en laine informe (oh, ne faites pas les innocentes Mesdames, on en a toutes un à la maison) ne sont pas là pour me servir d'armes redoutables. Et bien sûr, quand je sens Jonas arriver derrière moi, je me souviens que mon karma ne joue pas en ma faveur ces temps-ci.

- Salut Léo. Quelle bonne surprise.

Non, non, ce n'est pas moi. C'est Jonas et sa fichue bonne humeur matinale, qui accueille tout sourire, mon invité surprise.

Je dois l'avouer : à défaut de ne pas se rendre compte que la situation est on ne peut plus cocasse, il brise le silence devenu un tantinet gênant.

Mon cœur cogne si fort dans ma poitrine que j'en ai mal. Mon estomac fait des pirouettes et je sens mes mains devenir moites. Et quand Léo ouvre enfin la bouche pour nous saluer, le cockpit qu'est devenu mon corps se met à vibrer.

- Salut.

OK, lui de son côté on ne peut pas lui reprocher son manque d'amabilité. Il n'est pas connu pour son enthousiasme légendaire. Mais merde !

Qu'est-ce qu'ils ont tous à débarquer chez moi comme ça aussi ? Surtout quand je m'y attends le moins.

La main toujours sur la poignée, je ne bouge pas,paralysée. Entre deux souffles difficiles, j'arrive à esquisser un sourire et un « Salut » à peine audible.

Dis quelque chose Sofia !

- Un café ?

Rho, Jonas ferme là ! J'ai envie de le gifler celui-là. Même morte de honte et de surprise de voir Léo devant ma porte, ma main me démange.

J'ai envie de hurler :

« Bien sûr, Léo. Qu'attends-tu pour entrer chez moi et te désaper. Mets-toi en slip tu verras, c'est bien plus confortable ! »

Misère, dans quel pétrin me suis-je encore fourrée ?

Et le couperet tombe. L'atterrissage ne se fait pas en douceur.

- Non, merci, je vais vous laisser les tourtereaux...

Mais bien sûr, les tourtereaux !

Magique. Ce moment est magique. Oui, car je me sens complètement spectatrice de ma vie. Un vrai spectacle digne d'un illusionniste hors pair. Jonas est tranquillement attablé derrière moi, son boxer moulant et lui, assis sur MON tabouret, dans MON loft,en train de siroter son café.

Le boulet.

Je manque de m'étouffer et Léo me ramène sur Terre.Mon cœur, lui, par contre, est encore dans les nuages.

- Sofia, je suis venu t'apporter les premières ébauches de mon article. Alice m'a demandé de te les apporter afin que tu puisses les corriger si quelque chose ne te convient pas.

Oh ! En plus, il est dans sa phase de gentil Léo,aujourd'hui. Je vous jure que je n'ai vraiment pas pris le bon vol,c'est sûr.

J'entends Jonas baragouiner quelque chose d'incompréhensible, et je souris. Un sourire d'excuse. Léo,l'ignore superbement et me tend une enveloppe de papier kraft.

Une taille 42...et du succès !  [auto-publication / Ebook dispo sur les stores]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant