Chapitre 21 - Erreur détectée

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Il est un peu moins de seize heures et comme prévu j'attends Léo devant chez moi. Il aurait pu monter me chercher mais il en est hors de question. Vu ce que sa présence peut provoquer en moi, je préfère me la jouer neutre et l'attendre sur le trottoir, comme convenu.

Et je suis en avance.

Donc, je trépigne. C'est pourquoi être en retard est une de mes grandes qualités.

D'habitude.

Là, pour le coup, je ne vais pas vous cacher que mon sac est bouclé depuis le matin et que ma tenue est choisie depuis la veille. Bref,mis à part mes cheveux que je viens de lisser, je n'ai rien fait au dernier moment.

Et bien sûr, il pleut des cordes.

Maudit destin.

Quand un coupé noir s'arrête à ma hauteur, je soupire.

Mais bien sûr ! Il a un coupé. Haut de gamme en plus.

Cliché ? Carrément.

Léo descend de l'habitacle et contourne le véhicule afin de me prendre des mains mon sac en cuir noir. Il le dépose délicatement dans le coffre et revient vers moi.

Tout ça, sans un mot.

Comment fait-il ? Moi, je me mords déjà la langue. En vraie bavarde, le jeu du roi du silence n'a jamais été mon dada.

Le trajet risque d'être long.

Enfin, au moment où il m'ouvre la portière il ancre ses yeux aux miens.

- Comment vas-tu ?

Cette simple phrase me donne une bouffée d'adrénaline, et enfin j'amorce la première partie de mon plan machiavélique.

Je roule des yeux, et repousse quelques mèches de cheveux par dessus mon épaule.

- Très bien et toi ?

L'œil pétillant et aguicheur, je m'engouffre dans la voiture. Je manque de pousser un cri quand mon popotin se cale dans le siège baquet de la belle Mercedes.

Je hais les voitures sportives ! C'est malin, je vais avoir l'air de quoi quand je vais en sortir ?

Léo, referme la portière d'un geste nonchalant. Une fois au volant,il met en route son GPS. Je l'arrête immédiatement.

- Pas la peine, je connais la route. Je te rappelle que l'on va chez mes parents.

Il m'adresse un signe de la tête et démarre.

Les premières minutes me semblent interminables. Léo n'émet pas un mot, et même si je m'attendais à ce genre d'attitude, mon mal être grandi. Des effluves de vanille et de patchouli me chatouillent les narines. Je pose mon regard sur l'extérieur et suis des yeux le paysage parisien qui défile. La pluie s'abat lourdement sur le pare-brise et je me sens comme dans une bulle, au chaud et bien en sécurité. Les premières notes de Uptown Funk de Mark Ronson et Bruno Mars retentissent et me sortent de ma torpeur.

Dans mon champ de vision, je vois Léo, impassible. Je décide de briser le silence.

- Funk ?

Quoi de mieux que de parler musique ? Je sais, c'est complètement nul...

Il acquiesce lentement de la tête.

- Change si tu n'aimes pas.

- Non...au contraire.

Bon, c'est plus difficile que je ne le pensais. Alors, je passe à mon plan d'attaque.

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