Chapitre IV

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—Et donc ? Que signifie-t-elle ?
Azurion prit un air terrifié en secouant la tête.

—Non, non ! Tu ne dois pas savoir ! plaqua-t-il.

Plus le temps passait et plus cet homme me paraissait fou. Ces paroles semblaient se répercuter sur le blanc de la neige qui nous entourait.

—Mais pourquoi ? J'ai le droit de savoir ! Ça me concerne ! contestai-je.

Il me tint les épaules.

—C’est beaucoup trop dangereux pour toi. Tu vas regretter de le savoir, ne serait-ce qu’une seconde plus tard, expliqua le savant. Cela te dépasse beaucoup trop.

Melman, étant resté silencieux, sortit de son état passif.

—Hayate, je sais qu’il ne fait pas ça sans raison, surtout s’il insiste autant. Si cela avait une quelconque incidence sur toi, que ça représentait un danger pour ta vie ou quelque chose de ce genre, il te l’aurait dit.

Ils se jetèrent un regard entendu.

—Je...

Sous les yeux étonnés d'Azurion et de Melman, je tournais furieusement les talons et me dirigeais vers le palais.
Aucun des deux ne me suivit, ils me regardèrent juste partir. Je marmonnais dans ma barbe, boudeur.

La blancheur environnante m’éblouissait… et me rappelait étrangement quelque chose. Lorsqu’il ne me resta plus que quelques mètres avant la porte, je me souvins. Cette voix, je l'avais entendue en rêve, juste la nuit des faits... Et elle m'avait dit ... Je ne me souviens pas de plus de choses... Et puis, je ne peux plus rentrer au palais... Le roi n'acceptera pas ma visite, pas après ce que j’ai fait. Un acte de haute trahison, hein ?! Je déteste ces lois. Mais pour autant, avais-je besoin de la laisser sortir ? Assis dans la neige, seul, maudissant ma stupidité, j'attendais. Je ne savais pas ce que j'attendais. Mais je restais là. Je vis une silhouette s'approcher.

—Allez, lève-toi.

—Je n’ai pas envie. Je veux rester ici, grognai-je.

—C'est un ordre.

Je me levais. Je suis fatigué et transi par le froid.

—Je vous déteste, marmonnai-je.

—Moi aussi.

Arrivé chez lui, il m'ordonna de monter dans ma chambre et de dormir.

Je me suis réveillé complètement épuisé. Je suis descendu et suis allé dans la cuisine. Je me suis préparé un peu de nourriture que je n'ai même pas mangé. Des rayons de soleil
pointaient à travers les fenêtres.

—Enfin réveillé ?

—Oui… fis-je, encore endormi.

—Allons, debout ! cria-t-il pour me réveiller. Nous allons à la salle des combats. Nous allons enfin commencer ton entrainement.

—Mais tout ce qu'on a fait avant, ça ne faisait pas partie de l’entrainement ?

L’horreur se lisait jusque dans ma voix.

—Je ne sais même pas de quoi tu parles, se moqua-t-il. Aujourd'hui, Babii, BlueTriox et Sniperloic t’entraîneront.

—Et vous ? demandai-je, curieux.

Je lui jetais un regard inquisiteur.

—Ça ne te concerne pas.

Il se détourna et me lança une de mes vestes par-dessus l’épaule, me demandant de me dépêcher.

A la salle des combats, un petit comité de trois personnes s’était formé dans un coin. Je reconnus Babii mais pas les deux autres hommes. Je supposais qu’il s’agissait de BlueTriox et
Sniperloic.

—Allez, commençons. Oh non attends, reprit Babii, il faut que je te présente BlueTriox et Sniperloic. Tu vois le type qui est habillé sombrement et qui cache son visage ? C'est Sniperloic, l'autre c'est BlueTriox.

Ils me firent un petit signe de tête en signe de salut. Sniperloic, se plaça en position de combat.

—C'est moi qui vais commencer à t’entraîner. Allez ! Attaque-
moi.

Babii fit une grimace et rit un peu.

—Sniperloic, mieux vaut d'abord l’entraîner et après le tester,
non ?

Il la contredit en dodelinant de la tête.

—Non laisse le. Il faut que l'on voie ses capacités avant.

Un peu perdu, je ne savais pas trop quoi faire. L’air riant, BlueTriox me poussa vers l’homme encapuchonné. Je fonçai alors sur lui et essayais de lui donner un coup de poing, mais il
l'évita si habilement que j'en tombais par terre. Il reprit une position normale, mais se mit la main sur le visage, tandis que Babii était pliée de rire.

—Ça va être dur. Pour ne pas dire impossible, soupira-t-il.

—Je mise sur la seconde option. Presque irrattrapable. Melman
nous a donné un cas trop extrême, ajouta BlueTriox.

Je fis semblant de tousser, plutôt vexé.

—Je suis toujours là, vous savez ?

La Reine EdmeraldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant