Chapitre XI

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Elle s'ennuyait terriblement. En plus, cette affreuse nourrice était méchante, et ne s'occupait même pas d'elle. Elle avait essayé de le dire à son père mais il ne l'écoutait jamais. Elle espérait qu'Hayate allait revenir. C'est vrai qu'il ne savait pas bien s'occuper des petites filles, mais au moins il était gentil...

- Père ?

Elle l'attendait devant la porte de son bureau, où il pouvait rester enfermer des heures durant. Il avait des papiers pleins les bras, comme d'habitude. Il la remarqua à peine.

- Pas maintenant, ma petite Edmeralda, lâcha-t-il en ouvrant la porte, non sans difficulté.

Elle regarda tristement le sol. Encore...

- Mais...

- Ecoute. Je vais appeler ta nourrice. Reste avec elle cette fois.

Elle prit un air boudeur et détourna le regard en croisant les mains derrière son dos.

- Je ne l'aime pas. Elle est méchante.

Cela le fit soupirer, ce qui menaça quelques papiers de tomber.

-Arrête avec tes caprices. Tu restes avec elle, point.

Elle s'éloigna dans le couloir, sans même attendre que la nourrice n'arrive. Réflexion faîte, elle revint discrètement sur ses pas, et partit en prenant bien garde à claquer les portes sur son passage. Elle s'en alla en riant.
Elle remarqua qu'il était dix heures. La cloche avait sonné et c'était l'oiseau jaune qui était sorti. Elle décida d'aller aux écuries. Elle avait une chance de croiser Anti.

-Princesse Edmeralda ? C'est vous ?

Un jeune homme l'avait vue approcher. Après un bref regard à droite et à gauche, elle s'élança vers lui.

- Anti !

Il lui caressa doucement les cheveux. Après Hayate, c'était son deuxième grand frère. Il était plus âgé que lui mais... elle ne savait pas, juste une sorte de préférence, selon elle.

-Que fais-tu là ?

Il avait toujours cet air bienveillant sur le visage, peu importe la tête qu'il faisait.

-J'étais venue te voir. Père ne veut pas me voir, Hayate et Rosette sont partis, il ne me reste que toi... Tu ne vas pas me laisser aussi, hein ?

Elle lui jeta un regard plein d'espoir auquel il répondit par un sourire.

- Où sont-ils partis ? Tu le sais ?

Elle reprit mon air boudeur.

-Ils ne m'ont rien dit. Même que Père était très fâché. Parce que Rosette devait rester ici. Il était vraiment en colère. Comme moi.

Elle tenta d'imiter son Père. Anti ne put s'empêcher de rire en voyant sa tête. Elle le rejoignit aussitôt. Après avoir repris leur souffle, il lui proposa son aide pour les chevaux. Elle le remercia puis s'approcha ensuite de l'un des deux animaux.

-Tu peux me donner la brosse ? Elle est à côté de toi.

La brosse se retrouva dans sa main tendue.

-Merci.

Anti avait l'air terrifié, et s'était retrouvé par terre. Il pointait la brosse du doigt en tremblant.

- Je ne t'ai rien passé...

Sa voix suivait son mouvement, il était clair qu'il avait eu peur. Elle était consternée.

- Elle ne s'est pas envolée, quand même ! Vraiment. Le seau, s'il-te...

Elle ne put pas finir sa phrase devant l'étrange spectacle qui s'offrait à ses yeux. Le seau, qui se trouvait à l'autre bout de la salle s'était élevé dans les airs et avançait vers elle.

La Reine EdmeraldaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant