Donoze était revenu dans son salon, et me vit réveillé.
- Que s'est-il passé ? demanda-t-il, en quête d'explications.
Je baissai la tête en fixant le sol. Je ne voulais pas le dire. Melman quant à lui gardait un visage grave.
-J'imagine que ça ne changera rien, si vous êtes au courant.
- C'est si grave ? constata l'hôte en haussant un sourcil.
J'hochai très lentement la tête.
-Il lui arrive souvent des crises de folie. Les docteurs disent que c'est une réaction à un stress et anxiété trop importants. Ça se manifeste par des troubles physiques et mentaux, et je suis venu par ici pour qu'il réussisse à se maîtriser un peu.
Mon sourcil se leva l'espace d'un instant. C'était un petit tic que j'avais lorsque j'étais agacé ou exaspéré, heureusement imperceptible la plupart du temps. Le seul moyen qu'avait trouvé Melman pour se sortir de cette situation était de me faire passer pour un fou. Un fou ! Mais je continuais tout de même de jouer le jeu. Mon mentor me tapota l'épaule, comme pour me consoler. Donoze afficha de la compassion.
- Bon. Nous n'allons pas abuser de votre hospitalité, il est temps pour nous de partir. Désolé de vous avoir dérangé.
Melman se leva pour appuyer ses propos, et m'exhorta à faire de même.
- Vous n'abusez de rien ! Entre amis, nous pouvons nous aider !
Donoze nous conduit jusqu'à la porte d'entrée et nous salua. Il nous regarda partir, et attendit jusqu'à ce que nous ayons disparus à travers les fourrés pour lâcher :
-Oh non, vous ne m'avez pas du tout dérangé. Pas du tout.
Il s'agita alors d'un rire quasiment diabolique.
De notre côté, nous avons effectué le voyage de retour en un temps record, et nous sommes dirigés directement vers la maison du savant. Après avoir toqué à la porte, il apparut dans l'entrebâillement, surpris de nous voir.
-Déjà ?
Il ouvrit plus largement la porte et nous laissa entrer.
- Nous avons eu un imprévu, nous avons dû rentrer, expliqua Melman.
Azurion s'affaira à préparer quelques tasses de café dans sa cuisine encombrée.
- Quel genre d'imprévu ?
Il amena quelques tasses remplies du liquide noir et amer.
- Du genre... un évanouissement, se moqua le maître d'armes.
Le savant parut s'offusquer.
- Melman, tu ne t'es jamais évanoui ! La preuve que tu te fais vieux !
Il reçut quelques coups de coude en signe de protestation.
- Pas moi ! Lui ! corrigea le mentor en me pointant du doigt.
- Ah ! Il fallait le dire tout de suite ! Tu veux quoi, une opération ?
Il commença à sourire bizarrement en sortant de ses poches des outils un peu trop aiguisés à mon goût. Je m'éloignai un peu.
- Une opération ? Quelle opération ? demandai-je, presque terrifié.
Melman fit un petit mouvement agacé.
- Mais non !
Il repris son sérieux le plus total et s'approcha d'Azurion.
-Il l'a entendue.

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La Reine Edmeralda
Bilim KurguDans un monde qui a bien changé au fil des années, Hayate commet une erreur qu'il va bien regretter. ou peut-être pas ? Qui sait, peut-être que laisser la Princesse sortir du palais n'était pas une si mauvaise chose...