1 janvier 1938,
Clayton,
Notre Dame sonne la nouvelle année et je fume à la fenêtre, nouvellement réparée.
La neige qui tombe tâche le papier, je le mettrai à sécher avant de te l'envoyer.
Le sept c'est mué en huit, comme le six en sept il y a un an, et pourtant j'ai l'impression étrange que rien n'a changée et que rien ne sera mieux.
A Teruel, on continu de se battre, malgré la neige, malgré les fêtes, en Israël des renforts débarquent, n'auraient-ils pas pu attendre la fin des réjouissances pour les envoyer ?, en U.R.S.S, les bourreaux ne prennent pas de vacances et les exécutions se poursuivent.
Te souviens-tu de cet incendie lorsqu'on était gamin ? Des voyous avaient incendiés trois granges, à bonnes distances les unes des autres, ils pensaient juste faire trois bonnes farces mais on été en été, la terre était sèche, les herbes brûlaient, tout à était dévoré.
Les foyers se sont réunis pour créer un seul et immense enfer de flamme rouge et de fumé.
Je m'en souviens, c'était la grande aventure.On était gamin, hein, que veux-tu, pour nous ce n'était qu'un jeu.
Sortir de la maison en pyjama, les pieds nus, voir la cour envahi d'une brume âcre, piquant les yeux, bomber le torse et accepter la lourde responsabilité de garder les gamins. On leur avait fait du thé, tu te rappelles ? Avec la fille de la ferme d'à côté qui avait notre âge. On avait fait des tartines pour les adultes trimant pour tout éteindre, et même du café, on c'était senti grand. On ne mesurait pas alors le danger de cette fournaise, pour nous c'était alors juste un divertissement.
Même après, en voyant la campagne noirci et la ferme de notre voisin partie en fumé nous n'avions pas réalisé, aujourd'hui c'est étrangement semblable et différent.
Semblable, car j'ai la curieuse impression que des foyers s'allument partout sur Terre. Ils brûlent sagement, dans un enclos bien restreint, mais un jour n'en auront-ils pas assez ? Ne tenteront-ils pas de s'étendre ? De se rejoindre ? Pour ne créer qu'un seul être immense et ravageur ?
C'est déjà arrivé, l'Europe en entier à déjà flambée d'une telle façon, se pourrait-il qu'une fois prochaine cela soit le tour du monde ? Ou bien tout cela va-t-il se finir ? S'étouffer et mourir sans explication ?
Peut être bien que tout s'arrangeras avant même que le huit ne se change en neuf, peut être bien que tout empira, l'année nous le dira.
Mais malgré cela, malgré le froid de l'air nocturne, malgré ton départ, je suis étrangement bien.
La fête fut belle, nous avons dansé ensemble, Paul et Madeleine nous on rejoint pour quelques instants, des amies de ma logeuse sont aussi venues et ont parlés aux petits du temps d'avant, Helen a chanté des comptines dans sa langue, nous avons joué et rit.
C'était une belle fin d'année.
Elle aurait pu être splendide.
Si Louise avait été là, si ton départ avait été retardé.
Cela aurait été parfait.
Peut être dans quelques années ?
Je l'espère.
Je vais devoir rentrer, la neige se fait trop forte et le vent éteint sans cesse ma cigarette, mes doigts commencent même à prendre une étrange couleur. Je pense que vais me faire du thé, je n'ai pas envie de dormir.
Raconte moi ton nouvel an le plus vite possible.
Je t'embrasse et te souhaite une bonne année.
Sean.
P.s : la petite sœur de Claus aimerait beaucoup avoir une correspondante anglaise, est-ce que cela te dérangerait de voir si l'une de nos sœurs accepteraient ce rôle ? Voir les deux, je sais qu'elles détestent faire des choses l'une sans l'autre.
Hello.
Bon.
J'ai une mauvaise nouvelle.
Comme je l'ai annoncé dans mon RB il y a quelques temps je traverse une très très mauvaise passe en ce moment. Je n'ai plus goût à rien, je n'ai pas écrit depuis plus d'un mois, je dessine très peu et je ne suis presque plus les cours.
Bref grosse déprime.
Et il ne me reste plus qu'un chapitre d'Hymne à nos masques à vous proposer.
Du coup dans deux semaines je serais sans doute obligé de mettre l'histoire en pause.
Je suis vraiment désolé, j'ai toujours mit un point d'honneur à avoir pleins de chapitres d'avances pour que ce genre de choses n'arrivent pas mais...c'est arrivé.
Du coup voilà, sauf miracle le prochain chapitre sera le dernier pour un petit bout de temps, encore désolé.
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Hymne à nos masques
Historical FictionAoût 1936, trois ans avant le début de la guerre, Sean arrive à Paris. Il vient d'un petit village anglais et rêve depuis longtemps de la capitale française. Dans son petit une pièce il écrit à son amant. Ses cours de littérature, ses voisins...