La loge (spécial 500 votes)

154 25 76
                                    

Ou l'histoire d'un quiproquo:

Il faisait chaud.

 De cette chaleur étouffante propre à l'été, de celle qui donnait l'impression ne plus pouvoir respirer, de celle qui faisait ruisseler le monde d'une sueur claire.

Et dans le ciel se massait des nuages sombres, aussi violets que de vilaines ecchymoses, qui laissaient présager que dans quelques heures, peut être moins, la capitale anglaise serait cachée sous un rideau de pluie qui chasserait la moiteur de l'air.

 C'était la fin de la journée, les ombres commençaient à s'allonger, et il flottait dans l'air comme un air de surnaturel et de grande aventures.

Enfin, ça c'était ce que songeait un jeune homme d'à peine quinze ans qui descendait d'un train en provenance directe de la compagne profonde. C'était la première fois qu'il venait à Londres seul et c'était peut être pour cela que l'atmosphère autour de lui, lui semblait si étrange. À moins que cela n'ai à voir avec la chaleur et la couleur du ciel.

Il était en retard, le train avait dû faire une pause prolongée dans une gare à cause d'un troupeau de moutons bloquant la voie un peu plus loin, et cela l'angoissait. À cause de cela l'ami qu'il devait rejoindre n'avait pu venir le chercher et il allait devoir faire le trajet seul. Bien sûr il avait mémorisé le chemin et noté des indications sur une feuille de papier au cas où il se perdrait mais cela le rendait quand même nerveux.

Il n'avait jamais eu le sens de l'orientation.

Clayton, son ami ou comme il se plaisait à l'appeler dans le secret de ses pensées son amant, le taquinait souvent sur cela ce qui provoquait souvent un haussement d'épaules chez Sean. On ne pouvait être doué en tout alors pourquoi avoir honte de ne pas pouvoir retrouver son chemin même aux alentours de la ferme l'ayant vu grandir ?

Mais hélas là ce n'était pas une campagne pourvue de quelques chemins revenant souvent tous au même point qui l'attendait mais une ville entière et immense dont les rues partaient sans doute en tout sens.Résolu à prouver à son amoureux qu'il était capable de surmonter cette épreuve Sean agrippa son petit sac de voyage et le cala sous son bras avant de sortir de la gare en essayant de donner l'impression aux voyageurs qu'il savait parfaitement où il allait et qu'il avait déjà fait ce trajet mille fois.

Sans aucune hésitation il se dirigea vers un bus et questionna le chauffeur sur sa destination en priant pour cela corresponde avec son trajet. Par chance c'était le cas et il paya son billet avant de filer s'asseoir sur une des rares places disponibles.

Le bus s'ébranla et il fit son possible pour ne pas se perdre dans ses pensées. Il garda son regard focalisé sur le pare-brise du véhicule et se força à ne pas regarder par la fenêtre. Car s'il commençait à porter attention à ce qui se trouvait dehors il allait en oublier de compter les arrêts et si cela arrivait il risquait de se rendre compte que le sien était passé.
« Première fois à Londres ? »

 Sean compta un nouvel arrêt, il ne lui en restait plus que deux, avant de tourner le regard vers l'individu qui venait de lui parler. C'était un homme qui devait approcher de la trentaine d'années et qui dégageait un certain charme avec ses cheveux en arrière et sa chemise aux manches retroussés.

Il porta une cigarette à ses lèvres qu'il alluma avec nonchalance avant d'en proposer une à Sean qui accepta distraitement. Il ne fumait pas souvent, la plupart du temps il volait une ou deux bouffées à Clayton ou bien en acceptait une en sortant de classe.

Il ne voyait pas trop l'intérêt de tirer sur ces petits cylindres de papiers jusqu'à ce qu'il n'en reste que des cendres mais il aimait que Clayton lui y trouve un plaisir. Car il était particulièrement séduisant lorsqu'il portait une cigarette à ses lèvres, accoudé désinvoltement contre une fenêtre ou une balustrade.

Hymne à nos masquesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant