Antoine de Guillroi

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-Hey qu'est-ce que tu fou petit rend moi ma pinte, grognait Antoine de Guillroi.

-Désolé mon seigneur, le garçon reposa la pinte du chevalier errant puis commençait à débarrasser une table voisine.

Les coudes posé sur la table, Antoine laissait toujours à portée de main le cruchon, remplis d'un mélange de bière et de résidus qui se détachaient du fond de la pinte mal lavé. La taverne où il se trouvait était sale et mal entretenue, au point d'en voir les rats parcourir librement la grande salle.

Donnant un coup de pied sur la porte, entrait dans la taverne, deux hommes armuré de cuir portant à leur ceinture deux épées. Ils s'installèrent, puis l'un d'eux passa commande. Le chevalier errant était craintif, il connaissait les visages de ces deux gredins. Préparant sa dague, il la planta sous la table contre le rebord d'une planche de soutien. Antoine ne perdait pas le visuel des deux hommes, soudain, l'un d'eux remarquait son regard insistant. Les deux se levèrent puis partait en direction d'Antoine.

-Aimes-tu ce que tu vois chevalier ? Demanda le premier.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez, répondis Antoine le nez dans sa bière.

-Je t'ai vu nous observer chien ! Te fou pas de notre gueule et répond à Aurolk !

Regardant de plus prêt le visage du chevalier errant, Aurolk le reconnue, déplaçant sa main délicatement sur le manche de son épée.

-Hey, mais tu es...

Ne le laissant pas finir Antoine prit sa dague puis la lui planta dans l'épaule, puis de son pied renversa la table sur les deux guerriers. L'un esquiva pendant que l'autre subissait le douloureux choc de la table sur son corps.

Tombant sous le poids de la table, le blessé tenta de se libérer.

-tu es... Antoine de Guillroi, dit il tentant de se dégager.

Son partenaire encore déboussolé par la rapidité des événements, se rappela du nom du chevalier tout en le répétant. Qu'elle fût sa peur quand il comprit l'identité de son adversaire. Prenant son épée à deux mains qu'il tendit vers le seul adversaire encore debout, Antoine se mit dans une posture de combat.

-Reprend ta pute de service et barrez vous... intimida Antoine avec son espadon.

Relevant péniblement la table pour délivrer son partenaire, le guerrier restait sur ces gardes. Une fois les deux remit sur pied, ils dégainèrent leurs épées.

-Tu va mourir au nom de nos confrères mort dans la forêt de Brisebois.

Le premier homme s'élançait, pointant son épée pour envoyer une estoque face à son adversaire. Antoine fît percuter son épée et renvoya l'attaque de son agresseur sur une table. Le deuxième, à son tour débutait son attaque, tentant de trancher l'une des mains du chevalier, mais ce ne fût qu'un retour d'épée qu'il reçut. Le son de l'acier se fracassant les unes contres les autres, résonnait dans toute la taverne. Les plus pleutres étaient déjà partit pour sauver leurs vies alors que les plus courageux sont rester observer le terrible combat sans en prendre partie, tentant d'éviter les terribles attaques des trois protagonistes.

Frappant de toutes ces forces, le chevalier Errant tordit l'épée de Aurolk. Il fallait une puissance monstrueuse pour la tordre l'acier. Heureusement pour le guerrier, l'épée n'était que peu tordu, assez pour continuer à se battre.

Tout en couvrant ces arrières, le partenaire d'Aurolk prit une bouteille puis la lança sur Antoine. L'armure prit le choc, regardant le liquide se déverser sur ses protections, il en fût peu pour lui de dégainer à nouveau sa dague puis de la lancer en direction du crâne de sa futur victime. Le corps s'écroula sur le sol salit par le sang, laissant comme seul adversaire à Antoine, Aurolk.

Prit de fureur il lança une suite d'attaque plus ou moins aléatoire car, il en était mené que par sa rage. Fatigué, Aurolk planta son épée au sol et s'en servait comme d'un appuie pour rester encore debout. La chance l'avait quitté ainsi que son sang froid, il était sûr que sans cette série  d'attaque inutile qu'il a effectué, il aurait venger la mort de sont partenaire. En depis de cela la mort quant à elle lui tendait les bras. Le chevalier reprit sa dague planté dans le crâne du premier guerrier puis s'avança vers sa future victime.

-Et ça c'est au nom de toutes les femmes que tu as violées et tout le village de Bringsburh que tu as brûlé.

Antoine prit les cheveux d'Aurolk puis lui trancha lentement le cou. Le sol jonchait de cadavres, mais cela n'allait pas déranger le chevalier. La taverne était déjà bien sale. Il envoya une bourse contenant assez d'argent  au tavernier pour payer sa commande ainsi que les éventuels désagrément qu'il y a eu dans cette taverne.

Fouillant le cadavre de ces deux agresseurs il découvrit de l'or ainsi qu'une lettre, mentionnant une alliance de la maison Aiglemont avec la maison Herbert lors d'un "siège".

Cela n'étonna pas réellement le chevalier, il savait que beaucoup de messages envoyé par pigeon voyageur était interceptée par des roturiers afin de livrer des informations aux seigneurs adverses contre rémunération ou bien prévoir leurs attaques sur des transports contenant leurs or si convoité.

il rangea le papier dans son sac puis sortis de la taverne. Préparant son cheval il fût interrompus par le tavernier.

-sir, je vous remercie pour votre argent ainsi que de nous avoir débarrassé de ces hommes qui viennent d'habitude mettre le souk dans ma taverne, mais j'ai peur que la garde des Hottmère ou d'une quelconque autre maison plus petite alliée aux Hottmère se trouvant sur cette région, viennent vous ennuyer. Tenez voici du fromage pour la route.

-Merci, je pense qu'aucune maison ne viendra m'embêter, disons qu'elles me doivent chacune la vie.

Arrivant d'entre les branches, un pigeon avec une tâche rouge sur l'aile gauche se posa sur le toit.

-on dirait qu'il transporte un message, indiqua le tavernier.

-c'est mon oiseau, répliqua le chevalier tendant un morceau de bois recouvert d'un fin tissus de cuir.

Aussitôt présenté au regard de l'oiseau, le morceau de bois et de cuir accueillit les petites pattes du messager.

Antoine prit le message accroché à l'oiseau puis en fit la lecture. Il apprenait qu'il était convié de toute urgence à Liesen, le château de la maison Hottmère.

-Qu'indique le message sir ?

-Qu'une des maisons à besoin de moi, répondit il en grimpant sur son destrier avant de remercier le tavernier pour son Fromage.

-Bonne route Sir et revenez dès que vous le pouvez !

-Merci et j'y compte bien, bon courage mon brave, dit il saluant le tavernier en levant son bras tout en partant sur le dos de son destrier laissant la taverne derrière lui.

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Espadon : est une épée maniée à deux mains, développée en Europe centrale et de l'Ouest et très appréciée des lansquenets et des gardes suisses, demeurée en usage du xve au xviie siècle.

Pleutre :  Homme sans courage ni dignité.

Les frontières de l'OuestOù les histoires vivent. Découvrez maintenant