Il me toisait toujours. J'avais de plus en plus de mal à soutenir ce regard métallique si unique.
— Tu dois comprendre que... c'est difficile de te croire sur parole, Malfoy.
Il m'incendia du regard puis tourna la tête vers les grandes fenêtres qui laissaient passer une douce lumière dans la salle.
— Tu pourrais très bien me mentir, repris-je. Essayer de chercher ma pitié, dans je ne sais quel but obscur.
— Je ne cherche rien du tout, certainement pas ta pitié ! Je voulais juste que tu comprennes pourquoi tes insultes m'ont autant blessé ! s'écria-t'il en se retournant vers moi en un mouvement.
— C'est drôle ça ! Ca fait des années que tu nous traines dans la boue, mes amis et moi, et aujourd'hui, c'est toi qui viens pleurer parce que je t'aurais fait du mal ? Sur ce point, tu n'as que ce que tu mérites ! Ce n'est pas moi qui venais te provoquer, c'était toujours toi qui te faisais une joie de nous rabaisser, voire de nous humilier, et maintenant, la même chose t'arrive et tu veux que je culpabilise ?
— Je ne veux pas que tu culpabilises et je ne suis pas en train de venir pleurer !! Je t'ai déjà dit que si je me comportais comme ça, c'était.. c'était pour me sentir vivre ! Pour essayer d'avoir une place dans ce monde.. et ne va pas prétendre que t'as déjà été perturbée par les idioties que j'ai pu te cracher à la figure ! C'était vide, vide de sens, c'était de la jalousie pure !!
Jalousie ?
Il sembla très en colère à cet instant précis. Il se détourna une nouvelle fois.
— De quoi est-ce que t'étais jaloux ?
J'avais posé cette question le plus calmement possible. J'avais déjà quelques idées de la réponse. Mais le Serpentard se contenta de me regarder une nouvelle fois, cette fois en passant son regard furtivement à différent niveaux de mon corps, comme s'il m'inspectait très rapidement de haut en bas, avant de commencer à faire nerveusement quelques pas dans la pièce.
— A ton avis ? fit-il soudain, agressif, me transperçant du regard.
Je réfléchis quelques instants, rapidement.
— Du succès de Harry. De notre amitié, à Ron, lui et moi. De notre complicité. De tous nos amis. Du fait que nous étions libres de choisir le camp que l'on voulait défendre.
Il se remit à marcher. Il s'arrêta une nouvelle fois et ouvrit la bouche. Mais il se ravisa soudain. Il se pencha et ramassa son sac de cours en cuir, qu'il avait laissé tomber près d'un bureau en entrant dans la salle et se posta dans l'encadrement de la porte.
— Je t'ai dit tout ce que j'avais à dire. Libre à toi de penser ce que tu veux de moi.
Il sembla hésiter quelques secondes.
— De toute façon, je me fous éperdument de ton avis.
Puis il quitta la pièce.
— Malfoy ! m'écriai-je, dans une vaine tentative d'en savoir plus.
Trop tard, il était déjà à l'autre bout du couloir.
Bouleversée, je descendis lentement de la table et ramassai mon propre sac.
Une chose était sure : si Malfoy venait de passer tout ce temps, ici, avec moi, pour me raconter tant de choses sur lui, c'était que de toute évidence il ne se foutait pas de mon opinion sur lui.
Draco... que veux-tu ?
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Let It Happen
Fanfiction◊ When it happens, let it happen ◊ Poudlard, septième année. Être Hermione Granger ne me conférait pas de privilège particulier, c'est pourquoi j'étais de retour au château avec Ginny et Harry pour valider mes A.S.P.I.C.S. et espérer obtenir un empl...