Chapitre 11

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Fébrile, je m'inspectais sous tous les angles devant le miroir de mon dortoir.

— Le décolleté est trop plongeant, en fait... ça va pas du tout ! gémissais-je à Ginny, qui levait les yeux au ciel pour la énième fois. Et regarde mes cheveux ! Ils...

— Ah non, tes cheveux sont absolument parfaits, je ne veux pas entendre une seule remarque là-dessus. Je viens de passer au moins une demie-heure à jeter des sortilèges pour les démêler, alors arrête de te plaindre.

La rouquine ne comprenait pas l'enjeu de cette soirée. Enfin si, mais elle ne réalisait pas l'ampleur du stress qui m'envahissait un peu plus à chaque minute.

— Il y a tellement peu de chance qu'il me remarque...

— Toute la salle te regardera, Hermione.

Soudain, elle abandonna son ton exaspéré et se radoucit.

— Tu es magnifique, fais-moi confiance.

Je n'étais pas convaincue. J'avais peur de changer d'apparence une fois que j'abandonnerai mon reflet dans ce miroir. Comme si un sortilège faisait qu'à ce moment précis, ma tenue, mon maquillage et ma coiffure semblaient impeccables mais qu'en sortant de la chambre, le sort se romprait. Je frissonnai.

— Bon, tu dois retrouver Neville à quelle heure ?

— Vers 18h30.

Heureusement que mon vieil ami serait là. Ca me permettrait sûrement d'être détendue pour le début de la soirée.

— Allons-y alors !

Le ventre noué, la gorge serrée, je cherchai précipitamment quelque chose à manger pour ne pas partir le ventre vide. J'attrapai un chocogrenouille que j'avalai presque sans mâcher. J'eus l'horrible impression de le sentir remuer dans mon estomac.

Quand nous arrivâmes près des portes de la grande salle, qui étaient fermées, des centaines d'élèves patientaient fébrilement. Tous semblaient assez bien habillés, à part deux ou trois exceptions. Il y avait les élèves de Durmstrang et Beauxbâtons, qui étaient arrivés en début d'après-midi et qui restaient entre eux. Je reconnus aisément Viktor Krum, qui m'adressa un petit signe de tête. Timide, j'esquissai un sourire. Puis je repris mon observation.

— Neville n'est pas là, fis-je, inquiète.

Et Malfoy non plus.

— Il ne devrait pas tarder. Arrête de paniquer comme ça, Hermione. Ca ne sert à rien et ça te gâche cette belle soirée.

Je continuai de promener mon regard sur la foule d'élèves. J'en aurais pleuré tellement j'angoissais. Pourquoi étais-je en proie à un tel stress ? Il y avait tant de monde, ce soir... Pourquoi n'était-ce pas seulement un bal pour Poudlard ? Ca aurait déjà été énorme.

— Ah !

Je me mis à marcher à grandes enjambées, aussi grandes que ma robe le permettait, pour rejoindre mon cavalier, qui venait d'apparaître à l'angle du couloir. Il portait un joli costume noir, simple et bien coupé. J'étais soulagée de constater que Neville n'avait fait aucune faute de goût (je me trouvai absolument horrible à cemoment.. si cette pensée m'avait traversé l'esprit, c'était en prévision des remarques que Malfoy aurait pu faire sur la tenue de Neville, ce qui m'aurait, par conséquent, porté préjudice). On discuta quelques temps, j'essayais de me calmer, puis les portes s'ouvrirent. Nous eûmes alors une vue sur le grand espace. Les quatre tables d'habitude présentes avaient été enlevées. A la place, il y avait deux tables coudées collées contre le mur adjacent au couloir et aux murs latéraux, où un banquet apparaîtrait sans doute bientôt. Le grand espace devant nous était la piste de danse au dessus de laquelle une subtile neige tombait du plafond et disparaissait avant d'atteindre le sol. La grande estrade qui accueillerait l'orchestre était au fond de la salle, face à nous. Il y avait une autre scène, plus petite, au fond à droite, probablement celle des Bizarr' Sisters, qui animeraient la deuxième partie de la soirée, cette partie où plus personne ne ferait attention à sa tenue et tout le monde serait à moitié bourré. Personnellement, je préférais ce moment-là au bal.

       

Les couples s'engagèrent alors dans la salle, un par un, se donnant le bras. Neville me tendit le sien, que je saisis (ou plutôt que j'agrippai comme s'il allait me maintenir en vie), et nous pénétrâmes à notre tour dans l'imposant espace. McGonagall fit son apparition sur la scène de l'orchestre, pointa sa baguette vers sa gorge et toussota. Ce son résonna sur les parois de la salle grâce au sortilège d'amplification de la voix. Le silence se fit.

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