A.H a star wars story ©

𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟔

Arkanis était une planète éloignée de la bordure extérieure, proche de Tatooine et Géonosis, l'endroit idéal pour installer l'Académie Impériale et la tenir hors de portée des Rebelles. Les cadets qui étaient formés ici, sous le commandement de Brendol Hux devenaient les meilleurs soldats et officiers de tout l'Empire. Cette usine tournait à plein régime. On y apprenait la rigueur, le protocole, la discipline et le combat parmi tout ce que l'élite devait connaître.

Mais pour l'instant le jeune Hux n'avait pas à se soucier de tout cela. Trop jeune pour débuter une formation académique, il restait auprès de sa mère adoptive la plupart du temps. Lorsqu'il eut atteint l'âge de trois ans il dû suivre des cours avec un professeur particulier. En effet, il était le seul enfant aussi jeune à vivre au sein de ce lieu et par conséquent il n'existait pas de classe préparatoire avant l'entrée en première année (vers 6 ans). Ce professeur lui apprenait à compter, à écrire et à lire le basic. Jaessa s'était sentie terriblement triste lorsqu'elle avait apprit la nouvelle. Elle était parfaitement capable de lui enseigner toutes ces choses; elle était désespérée de constater que Hux lui retirait peu à peu des instants privilégiés avec Armitage. Mais que pouvait-elle bien faire contre sa volonté ? Elle n'était rien... Simplement une esclave.

Pour oublier sa solitude lorsque le petit était absent elle s'affairait aux tâches ménagères et allait proposer son aide aux cuisines, dans lesquelles elle travaillait autrefois. Bien entendu elle n'avait pas eu son mot à dire quant aux nouveaux cours du jeune garçon. Elle oubliait presque à quel point il grandissait vite... Et cela la frappait de plein fouet lorsqu'il s'exprimait avec une aisance étonnante pour son âge, ou lorsqu'il lui annonçait fièrement qu'il savait compter jusqu'à 10 puis 20 et finalement 30. Elle était si fière de lui et la fois terrifiée qu'il grandisse si vite. Naïvement elle espérait qu'il ne devienne jamais comme son père, un enfant aussi adorable et affectif... C'était inconcevable.

Armitage avait droit à deux jours de repos total dans la semaine et aujourd'hui Jaessa profitait de cette occasion pour conduire le petit à l'extérieur après l'avoir correctement et chaudement vêtu. Le garçon était excité comme une puce et pour cause, lorsqu'il avait ouvert les yeux sur l'extérieur ce matin un épais manteau blanc recouvrait la surface de la planète. La neige était suffisamment rare ici pour qu'on s'y intéresse et justement il n'avait jamais fouler du pied cette étrange blancheur venue du ciel. D'ordinaire il pleuvait. L'enthousiasme du petit enfant était compréhensible et tout à fait légitime. Après avoir marché d'un pas énergique dans les couloirs jusqu'à une terrasse extérieure, Armitage se stoppait brusquement pour fixer l'horizon puis sa mère. Il semblait paniqué.

— Nana... Père ne veut pas que je sorte.

— Ton père n'est pas là Armi. Si nous ne lui disons pas il n'en saura rien tu comprends ?

— Mais il sait toujours quand je mens...

— Ne te préoccupe pas de ça mon chéri, regarde plutôt ce qui se trouve devant toi. On va bien s'amuser, je te le promet.

Armitage semblait hésiter un moment, les larmes au bord des yeux, il était face à un dilemme... Son père lui avait répéter des centaines de fois de ne pas s'éloigner de sa chambre, de ne pas se distraire futilement sous peine d'une punition. Jaessa attrapait doucement sa petite main dans la sienne et caressait tendrement ses doigts du bout des siens. Elle s'approchait de lui, s'accroupit pour être à sa hauteur et le prit dans ses bras.

— Je ne vais pas te forcer à faire quelque chose que tu ne veux pas mon bébé, jamais... Mais, je sais que tu en a envie au fond de toi. J'ai raison ?

— Je veux voir la neige Nana...

— Alors suis-moi, tu veux bien ?

Pour toute réponse il hochait doucement la tête en reniflant. Ce pauvre enfant se restreignait de s'amuser et tout ceci à cause de son père...comment était-ce possible d'envisager de refuser le moindre jeu à son enfant ? De lui faire du mal à ce point ? Ne trouvant pas de réponses à ces interrogations elle chassait ces pensées de son esprit pour profiter de l'instant présent.

Les premiers pas du jeune garçon dans la neige furent hésitant, il posait prudemment un pied devant l'autre. Observant Jaessa entre chaque pas pour s'assurer qu'elle n'était pas très loin. Concentré au début, un large sourire commençait à s'afficher sur son visage aussi pâle que cette étendue glacée. Il se pencha doucement pour attraper cette matière inconnue entre ses doigts et la lancer à quelque centimètres de lui. Il se retourna alors vers sa "mère", ses yeux étaient rieurs et son sourire franc. Un éclat de rire s'échappait de sa gorge pour résonner tout autour d'eux, témoignage bruyant de sa joie. Jaessa réduisait la distance entre eux en s'approchant de l'enfant.

— Ça te plairait de construire quelque chose avec la neige ?

— On peut ? S'exclama-t'il joyeusement

— Bien sûr, regarde !

Jaessa attrapa une poignée de neige entre ses doigts pour former une boule qu'elle posa sur le sol pour ensuite la faire rouler. Les centaines de flocons s'amassait de plus en plus sur cette dernière et ce faisant la fit grossir, dépassant en hauteur la taille d'Armitage. Il était impressionné par la vitesse à laquelle cette sculpture prenait forme. Sa mère se dépêchait de former une autre boule entre ses doigts et la tendit à son fils adoptif.

— Tu as vu comment j'ai fais ? C'est ton tour, tu vas créer la tête de notre bonhomme.

— Comme ça ? Demanda le garçon en faisant doucement rouler la petite sphère dans la poudreuse.

— C'est exactement ça, bravo !

Après plusieurs minutes Armitage s'arrêtait et Jaessa se penchait pour ramasser la boule de neige devenue plus imposante. Elle l'a plaçait au sommet de la première sous le regard émerveillé du petit garçon. Elle dégageait un peu de neige à ses pieds et ramassait deux petits cailloux, elle les tendit à son fils et déclarait :

— Il lui faut des yeux, me ferait-tu l'honneur de les mettre sur le bonhomme ?

— Oui !

Il attrapait les deux cailloux d'un geste enthousiaste et, porté par Jaessa, il s'empressait de disposer les deux minéraux sur la petite boule au bon endroit. Dans son regard elle pouvait lire de la joie, la fierté d'avoir accompli une telle œuvre et surtout un débordement d'amour qui l'a rendait très émotive. Tenant toujours l'enfant dans ses bras elle déposait de doux baisers sur son visage, en commençant par son front, son nez puis ses joues. Elle était heureuse, vraiment comblée. Avoir l'opportunité de s'amuser avec lui était devenu un luxe, quelque chose de trop rare dont elle savourait chaque secondes...l'absence de Brendol ne durerait qu'un temps et dans quelques années elle savait qu'elle ne pourrait plus passer autant de temps avec lui.

— Nana... Pourquoi tu pleure ?

Elle n'avait pas su retenir ses larmes de bonheur et tristesse mêlés. Ces instants étaient si précieux et en imaginant qu'elle ne pourrait bientôt plus y avoir droit elle s'était effondrée. Le regard inquiet d'Armitage lui brisait le cœur. Elle s'empressa alors d'essuyer son visage et ravaler sa tristesse... Ne penser qu'au moment présent, l'avenir n'est pas pour tout de suite.

— Ne t'inquiète pas Armi, je suis juste très heureuse de t'avoir avec moi.

— Tu pleure quand tu es heureuse ? Questionna-il en fonçant les sourcils, réfléchissant à la question.

— Oui cela peut arriver parfois, ce n'est pas grave d'accord ?

— Je pleure quand je suis triste moi...

— Moi aussi mais là je suis vraiment enchantée de t'avoir près de moi, et je t'aime ne l'oublie jamais.

— Je t'aime maman.

Immédiatement après avoir prononcé ces paroles Armitage enlaçait Jaessa en l'entourant de ses petits bras d'enfants; sa joue reposait sur son épaule. La jeune femme n'avait jamais été aussi rayonnante de bonheur. Elle souriait pendant cette étreinte d'amour. Elle ne dura qu'un court instant mais cela avait suffit à lui redonner au peu de baume au cœur.

Les deux passèrent encore quelque heures en extérieur, ils se roulaient dans la neige en riant puis se mirent à se lancer des boules de neige en se pourchassant. La journée avait merveilleusement bien débutée.