Le jeune Armitage se tenait debout au milieu de la pièce. Ses jambes tremblaient et ses mains tenaient maladroitement un plateau sur lequel reposait deux verres d'alcool fort. Ces boissons étaient respectivement destinées à son père et l'Amiral Brooks. Un geste maladroit, une erreur d'inattention avait fait se briser les contenants sur le sol du croiseur.
— Je... Je suis désolé. S'excusa-t-il d'une voix tremblante, qui s'adressait aussi bien à son père qu'à l'Amiral. Je ne voulais pas...
— Tu es pathétique. Gronda Brendol Hux en jugeant son fils d'un regard noir.
L'Amiral Brooks, nonchalamment installé dans un fauteuil en cuir noir, avait observé la scène. Il était, comme beaucoup de personne, au courant que ce garçonnet roux était le fruit d'une relation adultère de Brendol. Et il ne se gêna pas pour le rappeler d'une voix amusée et railleuse :
— Étant donné que vous avez trouvé sa mère dans les cuisines, on aurait pu croire que votre fils illégitime serait au moins capable de nous servir à boire.
— Malheureusement, je n'ai pas encore trouvé quoi que ce soit pour lequel Armitage ne soit pas totalement inutile.
— Je vais nettoyer... Je vais essuyer et... Bredouilla le jeune garçon, avant de se faire sauvagement interrompre par l'Amiral.
— Il serait honteux de gâcher cet alcool si cher... Je suggère qu'il le boive.
Armitage, choqué par cet ordre, se demanda si l'Amiral plaisantait. Mais en captant son regard il, sut qu'il était sérieux. Il observa son père avec un air interrogatif. Il ne savait pas s'il devait obéir aveuglement, comme il le lui avait toujours appris, ou s'il ne fallait pas s'abaisser à ça. Boire à même le sol était réservé aux animaux sauvages. Même Millicent buvait dans une coupelle.
— Père ? Interrogea le garçon d'une voix fébrile.
Il n'obtint pas le moindre mot. Même pas un regard. Fallait-il qu'il le fasse ? Qu'il s'abaisse à faire quelque chose d'humiliant, simplement parce que justement, c'était un ordre ? Cependant, il avait toujours appris à obéir... Il savait que s'il se rebellait la sanction ne tardait pas à s'ensuivre.
Il se mit à genoux, évitant de justesse les débris de verre. Posa ses paumes sur le sol et pencha son visage à quelques centimètres du sol. Juste au-dessus de la flaque formée par l'accident. Il avait tellement honte qu'une larme roula sur sa joue, puis une autre. C'est alors que son père lui attrapa violemment le poignet, pour le forcer à se relever.
— Espèce de faible... Pleurnichard ! Lève-toi, Armitage !
...
— Réveille-toi, Armitage ! Murmura une voix douce, teintée d'angoisse.
Pendant un instant le jeune homme cru entendre la voix de sa mère. Cela faisait si longtemps qu'elle n'était plus de ce monde... Néanmoins, sa voix était restée gravée dans les tréfonds de sa mémoire. Il se sentait apaisé par sa présence dans son esprit.
Mais en revenant à lui, il ressentait chaque partie de son corps meurtri. Il avait l'impression qu'une machine lui compressait les os du crâne. Étrangement, il se sentait lourd et léger à la fois. Sans doute l'effet des stims de soin, pensait-il.
Il ouvrit précautionneusement ses paupières, battant des cils pour s'habituer à la lumière artificielle de l'infirmerie. La première image qui s'imprima dans ses rétines fût le visage de l'Amirale Sloane. Ses grands yeux noirs fixaient le jeune homme avec inquiétude.
— Ah, enfin, tu te décides à ouvrir les yeux. Constata-t-elle en guise de salutation. Tu as dormi deux jours entiers.
— Tant que ça ? Grommela Armitage en essayant de se redresser de son lit.
Il fut stoppé dans son élan par la fine main de Sloane. Elle reposait délicatement sur son torse, elle le tapota tout doucement en lui adressant un petit sourire compatissant :
— Oui, mais cela ne veut pas dire que tu es rétabli pour autant. Tu dois te ménager, Armitage. Conseilla-t-elle d'une voix si tendre qu'elle s'en étonna.
Rae Sloane n'avait jamais eu d'enfant. Elle n'en avait pas eu l'opportunité ni une quelconque envie. Sa carrière était bien trop importante pour laisser un enfant l'entraver. Toutefois, elle avait toujours été proche du jeune homme. Son affection pour lui était réelle et sincère depuis toujours. Elle avait fait son possible pour assurer sa protection depuis toutes ces années. En un sens essayer, comme elle le pouvait, d'être une figure maternelle pour le jeune homme. Un mentor.
— Je me sens très mal... Avoua faiblement Armitage.
— On t'a donné des stims de soin pour te remettre en forme, ton nez était cassé... C'est réparé maintenant. Mais tu vas devoir rester ici encore quelques jours, je le crains. Avoua doucement Sloane
Armitage poussa un soupir de soulagement. Au moins, ici, il ne risquait rien, son père n'allait pas se donner la peine de venir à son chevet. Il décida de profiter de ce repos forcé pour reprendre des forces. Il était heureux que Sloane se soit trouvée auprès de lui lors de son réveil. Mais il se doutait qu'elle n'allait pas pouvoir rester bien longtemps.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé, Armitage ?
Il lui expliqua la situation, en détail. Le piège grossier dans lequel il était tombé. La douleur, Archex qui s'était délecté de l'exercice, son père avec cet air satisfait.
— Malheureusement, cela fait partie de l'entraînement des officiers... Mais la façon dont cela s'est passé... Ce n'est pas normal. Répliqua Sloane en soupirant
Ils discutèrent encore pendant de longues minutes, malheureusement l'Amirale avait des obligations et devait se résoudre à quitter l'infirmerie. Juste avant qu'elle ne parte, il lui demanda une faveur. Il fallait que quelqu'un s'occupe de son chat, juste une fois par jour pour s'assurer qu'elle ne manque de rien. Elle accepta avec un petit sourire avant de passer une main affectueuse dans ses cheveux.
— Merci Rae... Murmura Armitage avant que cette dernière ne passe le pas de la porte.
Il ne fut pas seul bien longtemps. En effet, le droïde infirmier s'était avancé dans sa direction. Il lui retira le fin bandage, recouvert d'une pommade cicatrisante appelée bacta, de son nez. Il en appliqua précautionneusement un nouveau. Il scanna ensuite le corps du jeune garçon afin de s'assurer que ce dernier se remettait correctement des blessures infligées. Après quoi, il s'éclipsa quelques instants. Il ouvrit un meuble dans lequel se trouvait toutes sortes de remèdes et attrapa une bouteille de 30 cl.
Il l'apporta à son patient, tendit l'objet vers lui. Lorsqu'Armitage s'en saisit le droïde précisa d'une voix robotique :
— Buvez ceci en une fois. Cela garantira la guérison optimale de votre corps.
Il ouvrit alors la bouteille, renifla la mixture. L'odeur était loin de ce qu'on aurait pu qualifier d'agréable. Il fronça le nez avant de se résoudre à boire le liquide, comme cela lui avait été recommandé. Une grimace de dégoût passa sur son jeune visage lorsqu'il avala la dernière gorgée.
— Maintenant, vous avez besoin de repos. L'élixir va vous aider à dormir.
Le jeune homme se rallongea sur le matelas, de toute manière il n'avait pas le choix. Il enfonça l'arrière de sa tête dans l'oreiller et attendit que le sommeil l'emporte. Les lumières de sa chambre s'éteignaient une par une, le plongeant dans une semi-obscurité. Quelques diodes lumineuses blanches produisaient de minces filets de lumière le long des murs.
Bercé par le ronronnement familier du croiseur impérial, il sentait ses paupières s'alourdir, sa tête s'enfoncer sur l'oreiller. Son corps se détendait progressivement jusqu'à ce qu'il s'endorme pour de bon.
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A.H a star wars story ©
FanfictionChapitres 2 et 3 : en cours de réécriture (ils sont dépubliés pour l'instant) Vous connaissez cet homme sous le nom du Général Hux, leader incontesté du Premier Ordre. En revanche, vous ignorez tout de son passé n'est-ce pas ? Quels sombres événeme...